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Alloula, les planches et la vie
Publié dans Le Soir d'Algérie le 12 - 03 - 2020

Il y a 26 ans, Abdelkader Alloula était assassiné au cœur d'Oran. Ceux qui ne savent pas encore pourquoi le gigantesque dramaturge, homme de cœur et de convictions, a été tué, n'ont peut-être qu'à demander à ceux qui lui ont mis une rafale dans la tête. Eux, savent. A l'heure des reniements, des renoncements et des négations, la mémoire d'Abdelkader revient comme à chaque fois pour secouer les tapis poussiéreux, les mauvaises consciences et la mauvaise foi. C'est que Alloula n'a pas attendu la mort, n'a pas attendu qu'il devienne une mémoire pour le faire. Abdelkader faisait du théâtre, du vrai. Dans ses esthétiques, il a flirté avec les cimes. Il avait le verbe haut mais apaisé, le rêve généreux comme son regard étincelant d'intelligence et le matériau aussi noble que sa gestuelle de seigneur. Dans son existence, Alloula vivait de bonheurs simples comme la fête des humbles. Il scrutait de lointains horizons et comme on regarde un enfant, il mettait la couleur dans les yeux, du baume au cœur et de fulgurantes convocations de la pensée. Homme de théâtre ? Certainement et ça aurait pu suffire à son bonheur, tellement la passion des planches le dévorait. Militant ? Certainement aussi, tellement le monde est trop injuste à ses yeux, trop rêveur pour la complaisance et trop hargneux pour la résignation. Alors, il a fait du théâtre. Sans crier gare, sans en faire un discours, il a renvoyé dos à dos ceux qui soutiennent que l'art n'a pas à se mêler de ce qui ne le regarde pas comme ceux qui prétendent qu'on peut faire avancer le schmilblick avec l'esthétique de la misère et la culture de la médiocrité. Abdelkader de gauche ? Oui, parce que, chez lui, c'est une spontanéité. Il en a puisé la quintessence humaine, la beauté de l'âme et la profondeur de l'esprit. Face à ceux qui voulaient à dessein le présenter comme le militant de sa cause, il a revisité les chefs-d'œuvre du théâtre universel. Face à ceux qui lui contestaient son ancrage populaire, il a été chercher des abysses du terroir un théâtre de haut vol. Abdelkader aurait pu être tenté par le chant des sirènes, il est resté dans son Algérie où rien n'était pourtant évident, pour le théâtre ou carrément pour la vie. Il a écrit avec inspiration, interprété avec talent, mis en scène avec génie et adapté avec imagination. Quand il ne travaillait pas, il… travaillait à autre chose. A explorer discrètement d'autres champs de la création, à transmettre sans jouer à l'instit et à aider des enfants malades sans la « plastronnade » des sots. Ceux qui lui ont ôté la vie l'ont fait pour l'ensemble de son œuvre. Et en ces jours de renonciation, de reniements et de négations, la mémoire d'Abdelkader Alloula interpelle l'Algérie. Pour que les planches revivent, pour que le rêve demeure tenace.
S. L.

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