L'Algérie a enregistré, jusqu'à jeudi, vingt-six cas confirmés positifs au coronavirus et deux décès. Le même jour, le président de la République a annoncé la fermeture des écoles, des universités, des instituts de formation professionnelle et les établissements d'accueil de la petite enfance, jusqu'au 5 avril prochain, comme mesure préventive contre la propagation du coronavirus. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - L'Algérie est en alerte, depuis jeudi, notamment suite à l'enregistrement de ses premiers cas de décès liés au coronavirus. Des mesures immédiates ont été prises, le jour même, pour freiner la propagation. Le président de la République a annoncé, à travers un communiqué, la fermeture des écoles, des universités, des instituts de formation ainsi que les établissements d'accueil de la petite enfance pour trois semaines. «Le président de la République a ordonné, après consultation des ministres concernés, la fermeture des écoles de l'enseignement primaire, moyen et secondaire, des universités et instituts de l'enseignement supérieur, à l'exception des facultés où se déroulent encore les examens de rattrapage, à partir du jeudi 12 mars jusqu'au 5 avril », lit-on dans le communiqué de la présidence. Ce dernier souligne également que cette décision concerne également les établissements de formation relevant du secteur de la formation et de l'enseignement professionnels, ainsi que les écoles coraniques, les zaouias, les classes d'alphabétisation et tous les établissements éducatifs privés et les jardins d'enfants. Les citoyens ont été pris de panique suite à l'annonce, jeudi, de l'enregistrement de deux décès dus au coronavirus. La propagation s'est élargie également aux wilayas de Tizi Ouzou et Mascara. Le nombre total de contaminations cumulées jusqu'à jeudi a atteint les vingt-six cas. Le ministère de la Santé affirme que «l'enquête épidémiologique est toujours en cours afin d'identifier les sujets contacts», rappelant que «le dispositif de veille et d'alerte mis en place par le ministère de la Santé demeure en vigueur et la mobilisation des équipes de santé reste à son plus haut niveau». Afin de réduire le risque d'importation et d'extension de cette pandémie, le ministère «conseille aux citoyens algériens devant se rendre dans les pays où l'épidémie est active de différer leur voyage, et aux ressortissants algériens établis dans les pays où l'épidémie est active d'ajourner également leur visite familiale sauf en cas de nécessité absolue ». Pourtant, la veille, le ministère de la Santé, qui n'a pas enregistré de nouveaux cas depuis quelques jours, avait qualifié la situation de stable. Les derniers cas de contamination, en isolement à l'hôpital de Boufarik, ont subi, mercredi, leur dernier prélèvement de contrôle. D'ailleurs, huit patients ont quitté cette structure sanitaire après que les derniers prélèvements ont été déclarés négatifs. Jusque-là, le département de Benbouzid, confiant sur la maîtrise de la situation, a exclu des mesures radicales comme l'interdiction des rassemblements. Le ministère de l'Education, qui a subi toute la semaine une pression de la part des parents d'élèves pour l'avancement de la date des vacances scolaires, a, jusqu'à mercredi, exclu cette option. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique est visiblement le seul à avoir pris ses précautions. Chams Eddine Chitour a anticipé la situation en exigeant des enseignants de numériser leurs cours afin de permettre aux étudiants de suivre les cours à distance, au cas où l'épidémie se propage. Mais les examens risquent, malgré cette mesure, de poser problème. Le secteur de l'éducation nationale, où les nouvelles technologies sont absentes pour pouvoir assurer l'enseignement à distance, risque un blocage total, si d'ici le 5 avril, la situation épidémiologique du coronavirus reste encore dans le rouge. S. A.