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«Comment soulager la trésorerie des entreprises et sauver les emplois»
L'économiste Lotfi Boughadou au Soir d'Algérie :
Publié dans Le Soir d'Algérie le 27 - 04 - 2020


Entretien réalisé par Ilhem Tir
Les conséquences de la pandémie se font déjà ressentir pour de nombreuses entreprises. Les experts se concentrent sur les moyens à adopter afin d'atténuer les répercussions sur la situation économique, soulager la trésorerie tout en maintenant la pérennité de l'activité et préserver la sécurité des emplois au sein des entreprises. Parmi ces experts, M. Lotfi Boughadou, docteur en économie et consultant auprès de plusieurs entreprises (multinationales, privées et publiques), qui a préparé une batterie de propositions à soumettre aux pouvoirs publics.
Le Soir d'Algérie : L'impact économique du coronavirus se fait ressentir par de multiples secteurs et pour les entreprises, il y a un risque réel qui pèse sur la pérennité des activités. Qu'en pensez-vous ?
Lotfi Boughadou : Durant cette pandémie, c'est un impératif de quantifier toutes les ressources financières qui figurent dans l'exigible, de mesurer leur viabilité dans le temps, en tenant compte de la rationalisation des dépenses de fonctionnement et privilégier les salaires, puis en mettant une échelle de priorités pour les dépenses utiles et nécessaires liées à l'activité.
Concrètement, quelles sont les mesures qui doivent être prises ?
Il faut prendre des mesures urgentes suivant la disponibilité : pour les caisses, il faut utiliser ce moyen de paiement avec plus de contrôle et le limiter aux cas d'urgence uniquement. Pour les comptes bancaires, c'est utiliser les moyens de paiement connus et augmenter la communication avec le banquier, afin d'être informé en temps réel de tout changement. On peut proposer à la banque d'accorder aux entreprises une manière de financer leur trésorerie, par les mesures suivantes : un découvert autorisé, facilité de caisse, une avance sur factures clients , une ligne de crédit remise et crédit documentaire, un crédit spot, un prêt pour interruption, de l'activité et une caution marchés.
Expliquez-nous encore le mécanisme qui doit être mis en place.
Il s'agit de revoir les taux d'intérêts à la baisse ou les bonifier en dessous du taux plancher avec une exonération sur une trimestrialité indivisible, sans blocage de provisions ou de fonds, et mettre les fonds de l'Etat comme garant provisoire à cette opération. Pour le dépôt à terme ou placements bancaires, c'est revoir la possibilité avec la banque de libérer, au besoin, certains DAT avec une avance sur la perception des intérêts avec un calcul prévisionnel suivant la date d'échéance effective (date de valeur). Aussi, on peut procéder au nantissement des DAT pour pouvoir réaliser un montage financier, qui permettra de négocier les taux d'intérêts sur les méthodes d'aide à la trésorerie préalablement listées, et que l'administration fiscale accordera une exonération sur la retenue à la source.
Parmi les autres mesures, vous évoquez la mise en place d'un tableau de bord de suivi du free cash flow (FCF). Cela consiste en quoi concrètement ?
C'est la mise en place d'un tableau de bord de suivi du free cash flow (FCF), actualiser les prévisions à fréquence mensuelle après clôture comptable, pour une meilleure optimisation et prise de décision quant au cash disponible, comment l'allouer, et mesurer par la suite le besoin en fonds de roulement (BFR). Il faut également recourir au recouvrement des créances tout en négociant avec les clients, afin d'éviter les conflits, soit pour obtenir des règlements de suite, ou bien pour les créances lourdes via la mise en place de calendriers ou bien utiliser d'autres méthodes transactionnelles. Nous pourrons avoir également des créances interentreprises (cas de groupes ou groupement d'entreprises). Celles-ci peuvent se traiter via une négociation interne sur un calendrier, ou bien s'arranger et régler le maximum et le solde restant dû, via un échéancier éloigné par fractions (les fractions sont calculées en interne selon un besoin mensuel précis, en mettant en avant l'argument social que sont les charges salariales). Il s'agit d'une forme de solidarité économique se rapprochant de la situation de récession économique.
Et pour les dettes des fournisseurs ?
Il faut envisager de proposer aux fournisseurs le report du paiement ou bien négocier des échéanciers de paiement.
Qu'en est-il au niveau des assurances ?
Nous pourrons procéder à une discussion avec la compagnie d'assurances de l'entreprise afin d'émettre une police d'assurance concernant le manque à gagner sur le chiffre d'affaires, et mesurer un taux de couverture (hedge funds) ou bien une garantie de perte d'exploitation, et une garantie sur carences fournisseurs, durant cette pandémie et les pousser au changement. Certains remboursements, via cette couverture, pourraient aider à soulager notre trésorerie suite aux remboursements accélérés, explorer aussi la piste pour la réassurance afin que les compagnies d'assurances , à leur tour, ne subissent pas tous les dommages.
Faut-il bloquer les investissements en cours ?
Justement, pour ne pas bloquer les investissements en cours, on peut avoir recours aux caisses et fonds de garanties des investissements, afin de participer au financement suivant un plafond réglementé, à même de maintenir les investissements qui peuvent relancer l'économie.
Plusieurs entreprises ont eu recours à un congé exceptionnel et rémunéré pour leur personnel. Votre avis sur cette mesure...
L'entreprise peut présenter un dossier après l'accord préalable de l'Inspection du travail territorialement compétente, aux caisses et fonds sociaux (chômages, promotion de l'emploi, Direction de l'action sociale, …) afin de pouvoir bénéficier de l'aide au financement des salaires à hauteur de 80%, à titre d'exemple, ou bien de créer un dispositif exceptionnel d'activité partielle.
Ce dispositif sera sous forme de subvention permettant le maintien des emplois impactés par la crise sanitaire. Pour le personnel maintenu en poste, il faut un accord de l'Etat afin d'élargir le dispositif de prime exceptionnelle au secteur économique. Cette prime ne sera pas soumise aux cotisations sociales ni à l'imposition.
Que préconisez-vous pour les marchés publics ?
Compte tenu de la crise sanitaire mondiale, il est préférable de suspendre les clauses relatives aux pénalités de retards, ainsi que le calcul des moratoires, comme penser à inclure l'état de « pandémie » dans la clause des cas de force majeure comme circonstance inhabituelle indépendante de la volonté de tout acteur économique.
Et concernant les obligations sociales ?
Afin de soulager la trésorerie, il est préférable de négocier avec les organismes sociaux le report du paiement des cotisations sociales (charges patronales), ou bien de bénéficier d'un abattement exceptionnel durant cette période de pandémie. Au niveau de la Cacobatph, l'entreprise peut initier un dossier dans le cadre du chômage technique et demander d'avancer le versement du mois de congé aux contribuables. C'est valable également pour les obligations fiscales.
C'est-à-dire ?
Afin de soulager la trésorerie, il est préférable de négocier avec l'administration fiscale le report du paiement des obligations fiscales ou bien des remises gracieuses fiscales, comme bénéficier d'une réfaction sur la TAP, diminuer le taux de TVA, exceptionnellement, durant cette période de pandémie, report du paiement du solde de liquidation de l'IBS à une date ultérieure, report du paiement de l'IRG sur un trimestre, voire l'évolution de la situation, puis dresser un calendrier spécial sans pénalités ni majorations. Il est impératif de penser à la création d'un dispositif de remboursement anticipé des soldes créditeurs de TVA.
I. T.


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