Elle court, elle court... la rumeur d'un éventuel déconfinement avant la fin du mois de juin ; synonyme d'une reprise des entraînements en collectif. C'est l'espoir de pratiquement tous les joueurs et entraîneurs qui attendent le grand jour depuis trois mois. Trois longs mois de confinement imposés par la pandémie du Covid-19. Même si rien n'est encore annoncé officiellement sur le probable déconfinement, le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) avait instruit, début juin, toutes les fédérations sportives nationales de préparer un protocole sanitaire pour un éventuel retour aux compétitions. Et alors que la Fédération algérienne de football (FAF) se dit incapable de se prononcer sur la question en expliquant sur son site officiel, son «regret de ne pouvoir donner, pour le moment, des informations au sujet des mesures envisagées pour la reprise des activités footballistiques qui sont en voie de finalisation avant leur transmission au ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) pour validation», les membres du bureau exécutif de la Ligue de football professionnel (LFP), qui se sont réunis jeudi session ordinaire, sous la présidence de Abdelkrim Medaouar, n'ont également avancé aucun indice sur une éventuelle reprise. Ils ont toutefois décidé d'associer les clubs sur l'avenir du championnat et de s'informer sur leurs capacités organisationnelles des rencontres, lors de l'examen de la situation des compétitions suspendues depuis le 15 mars dernier pour cause de la pandémie du coronavirus. Une feuille de route, pour rappel, avait été mise en place en avril dernier par les deux instances du ballon rond national. Et si les entraîneurs et les joueurs sont partagés sur la question, la balle est dans le camp des hautes autorités du pays. Toutefois, les plus sceptiques, notamment les techniciens, sont plus nombreux à être contre une éventuelle reprise des compétitions à l'image de Mounir Zeghdoud, le coach usmiste qui affiche clairement sa disponibilité à aller au bout de son contrat, soit la fin de la saison en cas de reprise, mais préconise la fin de la saison. «Je suis contre la reprise, alors que nous n'avons pas les moyens pour faire face à la situation sanitaire actuelle. Les responsables du football devraient privilégier la santé publique. Le football n'est qu'un jeu, ce sera difficile de reprendre», avait-il indiqué. Lyamine Bougherara, ancien gardien de buts de la JS Kabylie, entraîneur de l'AS Aïn M'lila, qui est aussi pour l'arrêt des compétitions, a estimé qu'il serait préférable de suspendre définitivement la saison. «Ce serait bien de parler d'une suspension définitive du championnat, la santé du joueur en particulier et du citoyen en général est plus importante. La logique dit qu'il faut arrêter, même si sur le plan sportif, l'ASAM reste en course pour terminer à une place qualificative à une compétition internationale», a-t-il souligné, contrairement à Bachir Mecheri, le driver du MC Oran qui se dit favorable à la reprise. «Il reste encore huit matchs à disputer avant la fin de la saison, ce qui est énorme sur le plan sportif. Tout pourra basculer d'ici à l'épilogue, que ce soit en haut ou bien en bas du classement. Pour le MCO, nous avons toujours nos chances de terminer parmi les quatre premiers (...) l'ensemble des joueurs devront impérativement se soumettre aux mesures sanitaires de prévention pour éviter toute contagion. J'admets que la reprise ne sera pas facile, nous aurons à suivre un protocole strict jamais adopté auparavant, mais nous devons faire avec, face à cette situation, même si nous n'avons pas les gros moyens des pays européens», a souligné l'entraîneur des Hamraoua. Chacun y va de sa propre analyse et commentaire, mais tous se disent attendre la décision et des autorités sanitaires du pays et des autorités sportives. C'est dire que la situation reste floue... Ah. A.
