Dès son lancement, des invités de marque parmi la classe politique, le monde de la culture, l'art et le sport ont tenu à rendre visite au journal pour s'enquérir des conditions de sa confection et aussi encourager cette première expérience de la presse indépendante. Le premier à franchir le portail du journal fut Mouloud Hamrouche, chef de gouvernement en cette période et artisan des réformes qui ont permis l'émergence de la presse indépendante et donc la naissance de son premier titre, Le Soir d'Algérie. Il était venu dans les locaux le 3 septembre 1990 après la parution du premier numéro pour constater de visu les conditions de travail et de confection du journal et apporter ses encouragements et soutien. Lui succédant, les membres du Conseil supérieur de l'information ont accompli, eux aussi, une visite de courtoisie et pris acte de la naissance d'un nouveau venu dans la scène médiatique nationale. Hocine Aït Ahmed, un des dirigeants historiques du FLN et son fer de lance diplomatique durant la guerre de libération et leader du FFS, a tenu à exprimer directement à l'équipe du journal sa satisfaction pour cette victoire du combat démocratique en Algérie, tout en lui assurant son soutien dans sa noble mission. L'autre personnalité dont la visite n'était pas passée inaperçue, la veuve de l'ancien Président Houari Boumédiene, Anissa Boumédiene. Elle a eu droit à un accueil particulièrement chaleureux de la part des responsables et des travailleurs du journal. Très touchée, Anissa Boumédiene, qui a fait le jour même la une du journal à l'occasion d'un entretien exclusif, a discuté, pendant près de 5 heures, avec les journalistes. Emue, mais très à l'aise, elle a parlé longuement de son mari et évoqué de nombreux souvenirs. Le journal accueillera aussi durant les premiers jours de son existence Saïd Sadi, secrétaire général du RCD à l'époque, qui avait fait une visite d'amitié au Soir et n'avait pas raté cette opportunité pour échanger longuement avec les responsables du journal et l'équipe rédactionnelle sur les questions liées aussi bien au lancement et au fonctionnement du journal qu'à la situation politique qui régnait dans le pays. De son côté, Kasdi Merbah, ancien chef du gouvernement et président du parti Majd, a, lui aussi, partagé un moment de cordialité avec les travailleurs et les responsables du journal. C'était lors d'une visite qui lui avait permis de faire le tour du propriétaire et de recevoir toutes les informations inhérentes au processus de fabrication du journal. Par la suite et tout au long de ses 30 années d'existence, ce rituel des visites est devenu une tradition solidement ancrée au Soir d'Algérie avec des dizaines d'invités de divers bords et nationalités. B. B. «Lettre de l'éditeur», ou la feuille de route du Soir Dans la 1re édition du Soir d'Algérie, datée du 4 septembre 1990, les fondateurs avaient publié en dernière page les grands axes de la ligne éditoriale et de fonctionnement du journal. Sous le titre de «Lettre de l'éditeur», cette feuille de route rappelait le contexte général dans lequel a été enfanté ce nouveau quotidien du soir et les objectifs qu'il s'était tracés pour être à la hauteur des attentes des lecteurs. Tout en justifiant le choix d'une périodicité quotidienne. Les auteurs de la «lettre» avaient également présenté les principes de base qui guideront l'action du journal dont son indépendance, le pari exclusif de l'information, la défense du message démocratique et de la Constitution du 23 février 1989. Pour mémoire, nous publions ce document à valeur historique pour la presse. B. B.
Des unes et des événements : Année 2014 Un Hercule C-130 s'écrase, 74 morts et un blessé L'Algérie vient de vivre l'une des catastrophes aériennes les plus dramatiques de son histoire. Hier (mardi 11 février 2014), en fin de matinée, un avion militaire de transport des troupes s'est écrasé sur le mont Djebel Fertas, aux environs de Aïn Kercha, dans la wilaya d'Oum-El-Bouaghi, causant la mort de dizaines de personnes, entre voyageurs et membres de l'équipage. Un voyageur seulement s'en est sorti, mais avec de graves blessures au niveau de la tête et de la poitrine. L'appareil, de type Hercule C 130 de l'Armée nationale populaire (ANP), en provenance de Tamanrasset et se dirigeant vers Constantine, transportait à son bord des militaires et, pour certains d'entre eux, des membres de leurs familles. Selon le responsable de la communication à la 5e Région militaire, le colonel Lahmadi Bouguern, cité par l'APS, «le crash serait dû, selon les premières indications, aux mauvaises conditions climatiques avec de fortes rafales de vent, qui soufflent dans la région depuis quelques jours. Le crash se serait produit quand l'avion a entamé les manœuvres d'approche de l'aéroport de Constantine avec un manque de visibilité et un vent violent ayant empêché cette manœuvre». En fin d'après-midi, c'est le ministère de la Défense nationale qui a pris directement en main la communication liée à ce drame. «Un avion de transport militaire de type Hercule C-130, relevant des Forces aériennes algériennes, en provenance de Tamanrasset à destination de Constantine et transitant par Ouargla s'est écrasé vers midi (12h) ce mardi 11 février 2014, alors qu'il survolait le mont Fertas sis à Aïn M'lila, wilaya d'Oum-El-Bouaghi», y lit-on d'emblée. Réélection de Bouteflika sur fond de contestation Un peu comme en 1999, lorsque, à l'issue de sa première élection controversée du 15 avril en raison du retrait collectif de l'ensemble de tous ses concurrents, c'est par un projet politique fort que Abdelaziz Bouteflika tentera de justifier un quatrième mandat qu'il impose et obtient dans les conditions que l'on sait. Si, en 1999, c'était le référendum sur la concorde civile, l'entame du quatrième mandat sera prioritairement consacrée à deux «gestes» forts en direction de l'opposition. Selon une source sûre, Bouteflika rappellera son désormais directeur de campagne, Abdelmalek Sellal, à son poste de Premier ministre immédiatement après la proclamation officielle des résultats de la présidentielle du 17 avril par le Conseil constitutionnel et la cérémonie officielle d'investiture du «nouveau» chef de l'Etat. Sellal aura comme mission immédiate et prioritaire le dossier de la révision de la Constitution. «Abdelmalek Sellal sera chargé d'entamer, dès le mois prochain, un vaste dialogue national, qui sera ouvert à l'ensemble des forces politiques légales», nous confie notre source. «Bien sûr, l'ex-FIS ne sera pas du tout concerné, sous quelque forme que ce soit», a tenu à ajouter notre source. Comme avait eu à le déclarer Sellal lui-même durant la campagne électorale, ce «dialogue national» a pour finalité d'associer l'ensemble de la classe politique dans la «confection» du projet de la révision constitutionnelle. «L'ossature du projet existe. Elle a été remise au Président en avril 2013, avant sa maladie. La décision de rouvrir ce dossier s'explique par le souci d'associer l'opposition.»