Dix jours après la fin du mois de juillet, des centaines de salariés s'agglutinent toujours devant les bureaux de poste et autres banques pour percevoir leur paye ou pension de retraite. Une image désolante qui ne laisse pas indifférent. Certains qui n'ont pu procéder à un retrait d'argent la veille de la fête de l'Aïd el-Adha sont toujours là, dans l'espoir de le faire. Dès les premières heures de la journée, des chaînes commencent à se former espérant récupérer leurs maigres ressources, ne dépassant pas pour beaucoup les 20 000 dinars. Les détenteurs de cartes de retrait aux distributeurs automatiques de billets de banque (DAB) ne sont pas mieux lotis. Après une première vague de satisfaits, « la fenêtre au trésor », comme aiment l'appeler d'aucuns ironiquement lors des rares fois où elle fonctionne correctement, affiche (HS) hors service, malgré la limitation des retraits à 30 000 dinars. Filtrés à l'entrée des bureaux de poste par des agents de l'ordre qui ne permettent que l'entrée de deux personnes à la fois, le reste des gens dont des femmes et des vieux souffrent le martyre, attendant leur tour sous un soleil de plomb. Ils ont longtemps cru en les promesses des responsables de la Poste pour une solution rapide à cet état de fait incroyable au 21e siècle, mais devant la persistance du problème, ils ont déchanté. Des promesses et des explications des fois contradictoires avaient, en effet, été fournies par le premier responsable de la Poste. Selon ses déclarations, elles sont le fait d'un problème qui dépasse son institution. Il est situé au niveau des banques. Une autre fois, c'est lié aux contraintes de la situation sanitaire qui touche le pays. De guerre lasse au niveau des guichets du chef-lieu de wilaya, certains ont décidé d'aller faire le tour des bureaux ouverts dans d'autres localités, voire même d'autres wilayas limitrophes. Sans succès car dans certaines de ces localités, la situation est pire. Les citoyens appréhendent, d'autre part, l'aggravation de la situation avec les virements des primes de risque de 10 000 dinars octroyées aux personnels de la santé et d'autres administrations, outre les salaires du mois d'août d'autres travailleurs des secteurs socioéconomiques qui sont payés à partir du 10 de chaque mois, accentuant le problème du manque de liquidités, si des solutions urgentes ne sont pas trouvées d'ici là. L'urgence est signalée ! A. Bouacha