Les ossements de trois personnes ont été retrouvés, avant-hier mardi, au lieudit Tacacit, en contrebas du village Agouni-Fourrou, dans la commune d'Aït-Toudert, à l'extrême sud de la wilaya de Tizi-Ouzou. Et tout porte à croire que ces restes seraient ceux de trois maquisards tombés au champ d'honneur vers la fin de l'année 1959 ou début de l'année 1960, soit ceux de Kadi Mébraek, Maïd Mohamed et Lahleb Bélaïd. Trois valeureux combattants qui avaient été capturés trois années auparavant, à l'hiver de l'année 1957 dans une grotte à Agni-Mellidi, un quartier du village Agouni-Fourrou, en compagnie de quatre autres de leurs compagnons, à savoir Kabène Chabane, Kaloune Mohand Ouremdane, Matouk Chabane et un autre moudjahid d'un village voisin. Et si les deux premiers ont été froidement assassinés le même jour, les cinq autres combattants ont été emprisonnés, la première fois à Tizi-Ouzou, avant d'être transférés par la suite au camp militaire du village pour une durée d'un mois dans le but évident de les «exploiter» à fond à coups de tortures, bien entendu, avant d'être transférés au camp sis à Aït-Boumehdi où trois d'entre eux ont été exécutés non loin de là, en contrebas du village Agouni-Fourrou, selon les recoupements de nombreux témoignages. D'ailleurs, c'est sur la base de ces précieux renseignements qu'un berger dudit village s'est mis sur les traces de ces trois valeureux martyrs, surtout après le terrible incendie qui a ravagé, il n'y a pas longtemps, la dense forêt sise non loin du lieu du crime. Des investigations qui se révéleront concluantes avec la découverte, avant-hier donc, des ossements de trois personnes. Aussitôt, le jeune berger a pris attache avec le maire de la commune d'Aït-Toudert, qui a décidé de prendre attache avec les services et autres autorités habilités à traiter ce genre de découvertes. En attendant les résultats de l'enquête qui sera effectuée, on reste convaincu au niveau du village d'Agouni-Fourrou que ces restes seraient ceux des trois martyrs suscités, parmi les 110 des meilleurs fils de ce bastion de la glorieuse guerre de Libération nationale du joug colonial français, tombés au champ d'honneur à la fleur d'âge pour la quasi-majorité d'entre eux. Il y a quelques semaines, les restes d'un être humain ont été découverts à Kouriet, une montagne qui surplombe ledit village et qui a été le théâtre d'âpres batailles de nos valeureux combattants avec la soldatesque coloniale qui a dû recourir parfois à l'usage du napalm. La même démarche a été aussitôt engagée par le maire de la commune d'Aït-Toudert pour identifier ladite personne, quoique tout plaide pour que ces restes soient ceux d'un des nombreux maquisards qui écumaient les lieux et dont certains y ont laissé leur vie. Mohammed Kebci