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«Le lobby du médicament est une triste réalité»
Dr Mohamed Nibouche à LSA Direct :
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 09 - 2020

L'industrie pharmaceutique, le hub du médicament, les lobbys, Saidal et tant d'autres sujets d'actualité, ont été abordés, hier dimanche, par le Dr Mohamed Nibouche, pharmacien spécialiste, expert en affaires pharmaceutiques, ex-directeur de la Pharmacie et de l'équipement en santé, et vice-président de la Société algérienne de pharmacie qui a livré son point de vue sur la situation de la santé en général et du médicament en particulier. Il a surtout noté «la volonté de vouloir casser l'élan de l'indépendance de ce secteur et son ouverture sur d'autres marchés internationaux».
L'invitation à LSA direct de Hakim Laâlam a été une occasion pour l'expert de revenir sur la période passée au ministère de la Santé en tant que responsable d'un département des plus convoités et des plus difficiles également en matière de gestion. Il n'omettra pas de signaler la situation dramatique qu'il avait trouvée au sein du ministère de la Santé lorsqu'il a été installé par l'actuel ministre et son remerciement en raison d'une supposée proximité avec un laboratoire. «J'ai découvert que des dossiers étaient à l'enregistrement depuis 3 années», a-t-il annoncé.
Abordant la question de la restructuration opérée du secteur pharmaceutique nécessaire à son émergence, pour l'expert, le changement de tutelle de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP) est «un non-événement». L'Agence en charge de la sécurité, de la qualité du produit pharmaceutique est placée sous la tutelle du ministère de l'Industrie pharmaceutique, ce qui avait suscité une vive polémique.
«Les résistances au transfert de l'ANPP ne sont pas justifiées»
Pourquoi autant de tension autour de cette opération ? Le Dr Nibouche a souligné que «la structuration des institutions est l'action du gouvernement. Il faut affirmer l'autorité de l'Etat et structurer le secteur, car la problématique que nous avons est la déstructuration», ajoutant qu'il est impératif d'aller à la remise en place de l'autorité de l'Etat. Selon l'invité, le rôle du président de la République est justement de mettre sur rail l'économie «le choix doit être incontestable», pour répondre aux personnes qui s'opposent à l'affirmation de l'autorité.
Dans ses explications, il ajoutera que «l'industrie pharmaceutique s'occupe du médicament depuis sa création jusqu'au dernier maillon de la chaîne, et la prétention de l'Algérie n'est pas de mettre en production ou en conditionnement (...), mais cette prétention de l'Algérie permettra à tous les acteurs, les intelligences et les compétences d'aller à la recherche, si on veut que demain la biotechnologie soit de naissance algérienne».
La promotion de l'innovation dans l'industrie pharmaceutique dont il parle doit associer l'université et les laboratoires de recherche, qui devront être l'un des moteurs de cette économie, pourvoyeuse du développement de richesses. «Les résistances au transfert de l'ANPP ne sont pas justifiées» indique le Dr Nibouche, qui reconnaît par cette même occasion que «le lobby du médicament n'est pas un fantasme, mais une triste réalité». II ajoutera «ce sont des interventions pour préserver des intérêts qui existent depuis longtemps».
«Le projet de Saidal bloqué pour avantager l'importation»
Saidal qui était le fleuron de l'industrie pharmaceutique a été une victime. «Elle n'a pas été soutenue ni défendue par ceux qui en avaient le pouvoir.» En d'autres termes, «on a voulu casser le projet Algérie», freiner l'élan de la production locale, l'élan du développement du médicament.
On a cassé l'élan de l'indépendance de ce secteur et son ouverture sur d'autres marchés internationaux selon les propos de l'ancien directeur de la pharmacie et des équipements au ministère de la Santé, Mohamed Nibouche, qui a reconnu qu'il y avait énormément d'influences sur le projet de Saidal qui visait la fabrication de l'insuline. Selon lui, il y a eu des pressions exercées sur le groupe pour qu'il renonce à son projet. «Le projet a été bloqué pour donner l'avantage à l'importation», a-t-il précisé. Faut-il rappeler que le président de la République avait lourdement insisté sur la relance de Saidal lors du dernier Conseil des ministres, avec un accompagnement particulier qui «devrait être assuré à la Société nationale du médicament pour lui permettre de recouvrer son leadership en matière de production de médicaments, et de récupérer sa précédente part du marché national qui se situait aux environs de 30%».
«Le hub ne plaira pas à ceux qui veulent enterrer l'économie algérienne»
L'ambition de l'Algérie dans le domaine de l'industrie pharmaceutique, prônée par le ministre du secteur, celle d'atteindre 70%, a été jugée d'insuffisante selon l'expert car «70%, c'est acheter et fabriquer pour consommer». Et de préciser : «Notre système pharmaceutique doit être performant à l'extérieur.
Le plan de développement du secteur devra envisager de faire de l'Algérie un leader sur le continent africain, étant donné la place qu'occupe notre pays en tant que portail du continent. Faire de l'Algérie un hub «ne plaira pas à ceux qui veulent enterrer l'économie nationale», a encore plaidé l'expert qui soulignera «la issaba dont on parle est une réalité, mais je continue à défendre le projet de l'Algérie pour sortir de ce piège de la rente qui nous retient depuis 60 ans, et mettre tout le monde au travail».
«Il faut aller vers la biotechnologie»
Pour le Dr Nibouche, «les principes actifs constituent le nœud de la guerre» et «si on veut aller vers une autonomie et l'industrialisation, il faut créer des partenariats, de la diversification, il faut aller vers ce qui nous permettra d'aller vers une souveraineté économique».
Actuellement, l'Algérie importe annuellement pour environ quatre milliards de dollars de médicaments et d'équipements, ce qui ne contribue pas pour autant à assurer leur disponibilité constante et régulière. «Les choix doivent être faits sur les technologies de demain. Aller vers la biotechnologie», assure-t-il.
Abordant la question de l'adoption de la chloroquine, le Dr Nibouche continuera à défendre ce choix en disant : «Nos experts ont mis en place un schéma thérapeutique dans lequel la chloroquine est en bonne place avec un antibiotique.» Pour lui, l'annonce des chiffres est importante, mais les conséquences sont dramatiques, «il faut faire une étude profonde de ce qui s'est passé pour pouvoir peser le coût des pertes et les solutions à apporter».
Ilhem Tir


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