Concept très développé sous d'autres cieux, le coworking (un anglicisme qui désigne une organisation de travail regroupant plusieurs travailleurs indépendants n'exerçant pas nécessairement dans le même domaine dans un même lieu) fait une entrée timide sur le marché algérien de l'entreprise. Ils sont à peine une trentaine d'opérateurs positionnés essentiellement à Alger à activer dans le secteur. Pourtant, de jeunes managers y croient, même si le créneau comporte une grande part de risque. Récemment rentré de France, le diplôme d'ingénieur en management d'entreprise en poche, Aghiles Boudarene a tenté l'aventure, en ouvrant un espace de coworking, la première enseigne du genre à Tizi Ouzou. Situé à la Nouvelle ville, à la rue communément appelée «Les 12 salopards», et baptisé «Coworking Art, the place to bee» — un anglicisme qui rappelle que ce concept est venu des Etats-Unis —, ce nouvel espace se veut un point de ralliement pour toutes les entreprises en quête d'un espace de travail innovant et occupé en partage avec d'autres locataires. Les porteurs de projets activant dans le secteur du digital constituent le cœur de cible de Coworking Art qui propose, en outre, une diversité de services, en mettant ses locaux à la disposition des opérateurs publics privés ou des particuliers désirant y localiser leurs activités. L'aménagement des espaces favorise la tenue d'activités événementielles de tous formats : salons de l'emploi et de recrutement, séminaires, formations... Comme son nom l'indique, «Coworking Art» se veut aussi un espace d'expression artistique en affectant ses murs aux artistes et artisans qui veulent exposer leurs œuvres, performances, projections ou toutes autres modes d'expression artistiques ou création artisanale. «Coworking Art est un espace dédié à la domiciliation de projets spécialisés dans les métiers du digital. Toutefois, nous restons ouverts à tout type d'activités dans le domaine de l'événementiel et nous offrons une palette de prestations qui concernent aussi bien les entreprises, les employés qui désirent travailler en free-lance (télétravail), que l'étudiant qui prépare son mémoire ou tout autre personne qui désire occuper nos locaux pour une activité particulière. C'est aussi un lieu qui peut accueillir des activités artistiques et artisanales auxquelles nous avons réservé tout l'espace central du local où des expositions d'œuvres d'art seront organisées tout le long de l'année », précise le directeur et fondateur de cette entreprise. «J'ai décidé de me lancer dans cette aventure parce que j'avais besoin d'apporter quelque chose à la scène économique, plus précisément au monde de l'entrepreneuriat», expliquera-t-il encore avec un enthousiasme qui en dit long sur les capacités de résilience dont il fait preuve en se lançant dans une aventure entrepreneuriale qui, reconnaît-il, «comporte beaucoup de risques». Tout en expliquant que «beaucoup de gens m'ont dit que le bassin tiziouzien n'est pas prêt pour ce genre d'initiatives étant donné que toute l'activité du digital est concentrée à Alger. Pour moi, il y a une opportunité à saisir en ouvrant ce centre à Tizi Ouzou, qui représente un quasi no man's land en matière d'investissement dans les start-up ; je veux me servir de cette situation pour me faire connaître, je veux transformer cette quasi-absence de plateformes spécialisées dans le management numérique en opportunité, au lieu d'ouvrir un centre à Alger et me mettre en concurrence avec des opérateurs bien installés», souligne le jeune manager qui mise sur le développement des métiers du digital et de la communication. «Il y a un noyau de professionnels spécialisés dans les métiers du numérique et des nouvelles technologies de l'information et de la communication, et c'est avec ces gens-là que nous allons commencer pour booster et donner une impulsion à ces métiers», précisera Aghiles qui assure disposer d'un carnet d'adresses assez fourni qui permettrait à son entreprise de décoller. S. Aït Mébarek
