Ayant essuyé à maintes reprises une fin de non-recevoir de la part des directeurs des EPH de Aïn-Bessem et de Bouira, et après plusieurs correspondances au directeur de la santé publique(DSP) restées sans suite, les sections du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) de Bouira et de Aïn-Bessem, et le Syndicat national des personnels de l'administration publique (Snapap), ont organisé, ce jeudi matin, un sit-in de protestation devant le siège de la DSP de Bouira. Des dizaines d'infirmiers et de médecins venus des deux EPH, ont longuement scandé des mots d'ordre hostiles à l'administration restée sourde à leurs appels incessants, mais aussi, en arborant des pancartes sur lesquelles on pouvait aisément comprendre leurs ras-le-bol. Comme, « le risque d'un burn-out », « Soignants épuisés ; patients en danger », La dignité du paramédical, une ligne rouge», «Le droit du travailleur à la promotion» etc. Sur place, le président de la section syndicale du SAP de l'EPH de Bouira, Laref Triki dira que le mouvement de contestation de ce jeudi dénonce les blocages et le refus du dialogue par le directeur de l'EPH de Bouira et même du DSP qui organise des rencontres avec le partenaire social, mais sans aucune suite concernant les points sur lesquels ils se sont entendus. Même son de cloche du secrétaire général du Snapap, qui cite les blocages et la non-reconnaissance du partenaire social par le directeur de l'EPH de Aïn-Bessem dont ils réclament le départ. Une situation qui rend les conditions de travail au sein des hôpitaux insupportables selon les deux syndicalistes qui rappellent que « pour le seul EPH de Bouira, plus de 70 cas de Covid-19 dont 45 infirmiers et 7 médecins, et 18 travailleurs auxiliaires, ont été recensés depuis le mois de mars dernier ». Laref Triki évoquera le problème d'épuisement des paramédicaux et même des médecins. « C'est le burn-out ou l'usure de compassion qui se répercute directement sur la qualité des soins prodigués actuellement au niveau des hôpitaux de Bouira ». Tout cela, selon nos deux interlocuteurs, est dû au manque de dialogue de la part des responsables. Aussi, le sit-in se voulait un ultime cri de détresse des professionnels de la santé en direction des responsables. Rappelons que Bouira fait partie des wilayas qui enregistrent jusqu'à présent un nombre assez important de contaminations au coronavirus. Vendredi, elle était classée douzième à l'échelle nationale avec un total de 1 287 cas, alors que pour les décès, aucune information n'est disponible au niveau du site du ministère de la Santé et de la Population. Y. Y.