La rencontre nationale, présidée par le ministre des Ressources en eau Arezki Berraki, en présence des cadres et experts du secteur, a été consacrée à la présentation du projet de la nouvelle loi sur les eaux. Il s'agit d'une « refonte institutionnelle et organisationnelle » du secteur soumise à l'étude. Différents points ont été inscrits à l'ordre du jour dans le cadre de la recherche de mécanismes nouveaux pour la réorganisation de la gestion des ressources en eau. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - S'exprimant, dans une allocution d'ouverture, Arezki Berraki a insisté sur la restructuration administrative de son département par la mise en place d'un vaste projet de réorganisation des établissements sous tutelle du ministère des Ressources en eau. « La fusion entre l'Algérienne des eaux (ADE) et l'Office national d'assainissement (ONA) qui donnera naissance à une nouvelle société par actions favorisera l'allégement des charges », a-t-il déclaré. D'autre part, il a fait savoir que la nouvelle loi sur l'eau est un ensemble de « mécanismes » qui permettront l'amélioration du service. Dans ce cadre, il fait savoir que son département s'est fixé comme objectif de mettre fin à tous les problèmes de distribution d'eau potable dans le courant du premier trimestre 2021, promettant ainsi de régler définitivement le problème de distribution. « Ceci permettra au citoyen d'être alimenté en eau potable 24h/24h », dira-t-il en substance. Pour le cas des villes côtières, le ministre a promis d'élever la production de dessalement d'eau de mer à 70%, et pour le cas de la ville d'Alger, les moyens conséquents seront mis en place afin de répondre aux besoins des citoyens. Dans le domaine de l'amélioration du service public, l'accent a été mis également sur la lutte contre la déperdition de l'eau et le raccordement anarchique au réseau hydrique qui occasionne des dégâts importants aux canalisations. Et pour ce faire, le ministre insiste sur le rôle de la police urbaine afin d'éradiquer le taux des pertes en eau potable enregistrées chaque année. Pour ce qui est de la question du prix du m3 d'eau potable, Arezki Berraki est catégorique pour insister sur l'aspect social de la question. « L'Etat veille avant tout à protéger le citoyen », et de ce fait le ministre fait savoir que la tarification de l'eau potable est maintenue, contrairement à l'eau à usage économique et commercial qui connaîtra, selon lui, une hausse conformément aux textes contenus dans la nouvelle loi sur l'eau. Dans le même sillage, la directrice de la planification rappelle, dans son intervention, que les tarifs qui datent de 15 ans sont « bien en deçà du coût réel » de l'eau distribuée aux citoyens. Dans ce registre, elle dira qu'il y a une « obligation » qui relève de la « dimension sociale à préserver ». Evoquant les faibles disponibilités financières et les faibles récupérations des créances, dont l'ADE enregistre 50 milliards de dinars, la directrice départementale expliquera que la nouvelle loi sur l'eau prévoit la rationalité des dépenses. Dans ce sens, elle parlera d' « allègement de l'organigramme » citant la réduction du nombre des directions centrales, ainsi que d'autres établissements sous tutelle du ministère. Pour sa part, la directrice des affaires juridiques dira que l'année 2020 est la date des changements dans le secteur des ressources en eau. Elle ajoutera dans ce sens que « l'Etat veille à l'accès à l'eau potable », tel que défini dans la nouvelle Constitution soumise à référendum, notamment dans les articles 21 et 63, ainsi que l'article 20 qui remplace l'article 18 dans l'ancienne Constitution. « La nouvelle loi relative à l'eau contient 205 articles qui concernent la gestion économique de l'eau et les dispositions pénales », explique-t-elle. Elle consacre de larges chapitres à l'amélioration du service public, conclut-elle. Enfin, il est à signaler que le dossier relatif à la société de gestion d'eau potable d'Alger Seaal n'a pas été au programme de la rencontre nationale d'hier, consacrée au régime patrimonial des ressources en eau et des infrastructures hydrauliques, la gestion institutionnelle, la gestion opérationnelle et la gestion économique de l'eau. Il est également à noter l'absence du partenaire social, la Fédération des travailleurs de l'hydraulique, l'un des plus importants syndicats du pays. Selon les informations recueillies, la représentation syndicale des travailleurs des ressources en eau est en phase de renouvellement de ses structures. A. B.