Le président de l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC), Tarek Kour, a révélé que près de 1 700 affaires liées à la corruption ont été signalées par les citoyens en 2019. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Ce nombre est, selon lui, un indicateur clair, qui démontre que les Algériens commencent à s'initier à la « culture de la dénonciation » des violations ayant trait à la corruption. Invité, hier lundi, au Forum de la Radio nationale Chaîne 1, Tarek Kour a encouragé les citoyens à signaler toute forme de corruption s'« ils jugent que c'est nécessaire ». Il a souligné, toutefois, qu'il faut garder à l'esprit que ces dénonciations doivent se faire sur la base d'un cadre spécifique. « Il est, par conséquent, important de se conformer à un plan de signalement organisé », a-t-il relevé. Les lanceurs d'alerte bénéficieront naturellement, en retour, de la protection des services qui prennent en charge ce type de requêtes, tient-il à préciser. Tarek Kour a rappelé que la création prochaine du réseau national pour l'intégrité, dont la mission sera de sensibiliser aux risques de la corruption dans la société, fera office de passerelle pour toute personne désireuse « de signaler un quelconque abus ou dépassement ». Le président de l'ONPLC a, en outre, estimé que le citoyen « doit impérativement s'impliquer dans la lutte contre la corruption à son niveau». Il conviendra, cependant, que cela exige l'application réelle et effective de certaines mesures qui permettront à ce dernier « d'avoir facilement accès à l'information au niveau des différentes administrations étatiques ». C'est d'ailleurs, dit-il, l'une des propositions mises en avant par l'organe qu'il représente. Tarek Kour fait encore savoir que la stratégie que compte adopter l'ONPLC dans le cadre de la lutte contre la corruption sera « concrétisée à travers l'application des textes inclus dans la nouvelle Constitution ». L'intervenant soutient, dans ce registre, que « l'élection du 12 décembre 2019 a marqué une nouvelle ère sur le plan de la prévention contre la corruption ». Tout en rappelant les garanties du chef de l'Etat dans ce sens, Tarek Kour signale que « le projet d'amendement de la Constitution mentionne que l'Algérie s'attache à lutter contre la corruption notamment à travers la constitutionnalisation du rôle de la société civile ». Il relève, à cet effet, que cette Constitution « a élevé la société civile et les associations au rang de partenaires essentiels et d'acteurs efficaces dans la gestion des affaires publiques ». Sur un autre plan, ce dernier a expliqué que les nouvelles prérogatives conférées à l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption par le biais de cette Constitution « sont la preuve tangible de la volonté du nouveau gouvernement de remettre de l'ordre dans ce domaine ». Il rappelle que malgré la mise en place d'un dispositif réglementaire assez renforcé contre les faits de corruption dans le passé, « la matérialisation des textes ne suivait pas sur le terrain ». Une situation engendrée, selon ce dernier, par « un manque flagrant de coordination entre les instances de lutte contre la corruption ». Une donne qui va certainement changer avec la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de l'ONPLC. Une stratégie qu'il voit comme une feuille de route « auprès des autorités publiques et qui permet d'évaluer la performance des départements ministériels et des institutions publiques ». M. Z.