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«La société est malade»
LE SOCIOLOGUE ZOUBIR AROUS À PROPOS DES FEMINICIDES :
Publié dans Le Soir d'Algérie le 15 - 10 - 2020

Depuis le début de l'année, l'Algérie dénombre quarante féminicides. Un chiffre qui fait froid dans le dos et qui renseigne sur les dimensions préoccupantes qu'a prises ce fait de société, en quelques mois.
Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Les féminicides suscitent l'indignation des citoyens et soulèvent tout autant moult interrogations sur les origines d'un fléau qui n'est pas nouveau, mais qui surprend et inquiète de par son « expansion » plus ou moins récente. L'exemple le plus récent est celui de Chaïma, 19 ans. Elle a été violée, frappée et brûlée. Une histoire qui a provoqué un grand émoi pas seulement en Algérie mais au-delà des frontières.
Le débat sur la lutte contre la violence faite aux femmes a de nouveau été relancé et placé au centre de l'actualité. Tentant de mettre la lumière sur la source de ce phénomène, plusieurs experts et sociologues ont évoqué le caractère «délicat» de cette question qu'ils jugent «difficile à appréhender».
Le sociologue Zoubir Arous a, pour sa part, d'abord rappelé que le féminicide est loin d'être un nouveau fléau dans notre société. Pis encore, il précisera qu'aucune statistique ne peut réellement traduire l'ampleur de ce phénomène dans notre pays. Selon lui, la fréquence presque « régulière » dont ces crimes abjects sont commis ces dernières années est propre à la nature « conservatrice » de la société algérienne. « Les tabous et les interdits ont toujours structuré la vie familiale et sociale du peuple algérien », explique-t-il. Pour lui, l'interdiction engendre la frustration.
L'expert précise, par ailleurs, que les problèmes sociaux auxquels font face nombre d'Algériens au quotidien sont aussi des facteurs qui « ont fait naître dans l'esprit de certains beaucoup d'amertume ».
Les crimes et les violences perpétrés contre des femmes sont également, poursuit-il, « la traduction d'un mépris évident à l'égard des femmes ». C'est là un constat universel, certes, dit-il, sauf que dans le cas de notre société, « la violence contre la femme ne cesse d'être banalisée ».
Pour Zoubir Arous, ces crimes perpétrés démontrent que la société algérienne est « malade ». « Nous allons droit vers une étape dangereuse, voire un suicide collectif si la situation continue ainsi », dit-il.
Le sociologue rappelle, à cet effet, que la femme en Algérie a toujours été considérée comme une mineure. Une image réductrice que cultive l'Algérien «au point de se donner le droit de la contrôler, de la violenter et même de la tuer».
Pour avoir une idée sur la gravité de la situation, il est également important de rappeler qu'à la fin du mois d'août, dans la wilaya de Blida, c'était Ikram, âgée, elle aussi, de 19 ans, enceinte et mère d'un garçon, qui a été tuée par son mari.
Le 8 août, à Beni Messous, c'est Asma, âgée de 30 ans, qui a trouvé la mort, égorgée par son mari alors qu'elle était enceinte. Juste avant elle, à Guelma, un militaire retraité a tué sa femme avec un fusil de chasse, tandis qu'une autre femme âgée de 28 ans, enceinte et mère de deux petites filles, a été battue à mort par son conjoint, dans la même wilaya.
M. Z.


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