Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, estime que le dialogue est possible avec certains groupes armés extrémistes au Sahel, alors qu'une telle question se pose avec de plus en plus d'insistance, dans la région. «Il y aura des groupes avec lesquels on pourra parler, et qui auront intérêt à s'engager dans ce dialogue pour devenir des acteurs politiques dans le futur», relève-t-il dans une interview au quotidien français Le Monde. «Mais il reste ceux dont le radicalisme terroriste est tel qu'il n'y aura rien à faire avec eux», ajoute-t-il en citant l'exemple du groupe terroriste autoproclamé Organisation de l'Etat islamique (EI/Daesh). Le commissaire à la paix et la sécurité de l'Union africaine, Smaïl Chergui, a estimé début octobre que l'accord signé avec les talibans, le 29 février dernier, «pouvait inspirer les Etats membres (de l'UA), si les conditions sont réunies, pour explorer le dialogue avec les extrémistes et les encourager à déposer les armes, en particulier ceux qui ont été enrôlés de force dans les rangs de ces groupes». Dans le même temps, les pays africains devraient réaffirmer leur détermination à assécher les sources de financement du terrorisme, a-t-il recommandé dans une tribune relayée par plusieurs quotidiens internationaux. Le secrétaire général de l'ONU relève, par ailleurs, que le «dispositif sécuritaire en place n'est pas suffisant» au Sahel, appelant à «plus de solidarité internationale» envers cette région. Les Nations-Unies espèrent mobiliser 2,4 milliards de dollars (deux milliards d'euros) d'aide, notamment humanitaire, lors d'une réunion ministérielle en visoconférence mardi. La Minusma, force onusienne au Mali, a un mandat trop étroit pour permettre «un combat efficace contre la menace terroriste», alors que la «force conjointe du G5 Sahel manque de moyens et de capacités pour répondre au défi gigantesque de sécurité», souligne Guterres.