Par Nour Eddine Khendoudi, écrivain I - Naissance d'une pensée En dépit d'un foisonnement de thèses, d'infinies conférences, de témoignages, d'études et d'écrits qui lui sont consacrés, Malek Bennabi reste, 46 ans après sa mort, un illustre inconnu. Je parle de sa pensée, mal saisie ou travestie et toujours inaccessible au grand public, dans sa profondeur et sa pertinence. En gros, déploreront les initiés, cette activité multiple qui lui est consacrée relève de simples rabâchages sur des jalons de sa vie, non sans erreurs, au surplus, ou sur certaines de ses idées livrées, parfois, dans l'ambiguïté sinon sous des prismes réducteurs et fourvoyés à l'instar du terme de la «colonisabilité» et les insinuations qui lui sont liées. Toutefois, s'il reste toujours timide, ce regain d'actualité a le mérite d'être de plus en plus ordonné et s'approche de l'envergure de Bennabi. 1- Naissance au Quartier latin, à Paris Bennabi, l'homme, a vu le jour à Constantine, le 1er janvier 1905 ; Bennabi, le penseur, est né aux débuts des années 1930 au Quartier latin, à Paris. à un ensemble de facteurs prédisposants : lecteur vorace, vaste culture, esprit de synthèse, méthodique et autres dispositions liées au contexte de l'époque, ses voyages, ses contacts avec des hommes de réflexion et d'action, il faut adjoindre sa décisive rencontre avec l'Union des jeunes gens chrétiens. Bennabi fut fortement marqué par cette association où il comptera des amis. Ce contact a pesé sur l'avenir du jeune Bennabi, formulé sa conscience face aux grandes questions contemporaines, déterminé sa méthode et sa manière de voir les choses : «Ma prise de conscience de la ‘'science'' occidentale, au Quartier latin, se doublait de ma prise de conscience de ‘'l'âme chrétienne'' à l'Union des jeunes gens chrétiens», écrit-il dans ses mémoires.(1) Mais c'est une rencontre à Paris, au cours des années 1930, avec un certain Mohamed Hamouda Bensaï, qui fut décisive et qui forgera la stature intellectuelle de Bennabi. Les deux jeunes Algériens étaient partis étudier en France, l'électricité pour Bennabi, à défaut du droit, et une thèse en sociologie pour Bensaï à la Sorbonne. Doté d'une solide culture bilingue, Bensaï, un Batnéen, issu de la tribu des Nememcha, était quelqu'un d'atypique dans ses analyses et novateur dans ses approches des grands thèmes de la civilisation et des problèmes du monde musulman. Ses idées s'éloignaient de celles des représentants des deux courants qui, sur la scène intellectuelle arabe, animaient le débat sur la Renaissance : les traditionalistes qui fondent leur démarche sur la défense de l'islam et les modernistes d'emprunt laïcisants, contempteurs de la religion. C'est au cours de cette période à Paris que l'idée de la civilisation s'est définitivement ancrée chez lui pour constituer le noyau de sa pensée et la trame dans l'ensemble de son œuvre. Bennabi, reconnaissant, admet que c'est bien Bensaï qui avait fixé solidement son intérêt sur les problèmes du monde musulman, perçus comme des «problèmes de la civilisation». Bensaï formulait des idées, le futur ingénieur leur donnait un sens, une méthodologie et, trop souvent, un cadrage et une profondeur. Des débats lors de rencontres hebdomadaires chez Bennabi, entre-temps marié à une Française, approfondissaient cette vocation. L'identité de vue entre les deux hommes était parfaite. Bennabi le signale dans ses Mémoires : «Parmi mes coreligionnaires, je n'avais, d'ailleurs, qu'un seul ami et confident à qui je faisais part de mes réflexions ; c'était Mohammed Hamouda Bensaï qui partageait mon amertume.» Les deux jeunes amis voyaient déjà loin, scrutaient l'avenir et rêvaient de grands projets pour leur pays colonisé. «Ah ! écrivait Bennabi, j'avais hâte que Bensaï et moi terminions nos études. Je me disais qu'avec Mohammed Bensaï, nous poserions – après les études – les véritables bases de la politique algérienne.»(2) Rêve brisé, vœu pieux, vaine ambition. Cet alliage intellectuel s'est, en effet, disloqué quelques années plus tard. Sous le poids de circonstances difficiles, détaillées par Bennabi dans ses Mémoires, les deux hommes se sont séparés. Bensaï rentra définitivement en Algérie où il vivra jusqu'à sa mort en 1998, dans un incroyable dénuement et dans une mortifiante recluse. Plus combatif et personnalité forte, Bennabi vivotera, souffrira, endurera mais a pu surmonter, plus au moins, la pente. Les questions liées à la civilisation exerceront sur lui un irrésistible attrait et le captiveront jusqu'à sa disparition. Le texte ci-après résume sa vocation, son caractère particulier et l'espoir qu'il nourrissait. On notera, pour un jeune de 25 ans à l'époque, une frustration née d'un sentiment d'humiliation et d'infériorité qui taraudait son esprit face à la civilisation occidentale conquérante. «En arrivant à Paris, je me retrouvai avec plaisir dans l'atmosphère du Quartier latin animé de la joyeuse gaîté de la rentrée. Je me sentais toujours impressionné par les murs noirs de ses monuments : le Panthéon où dorment les grands génies d'hier, la Sorbonne, le Collège de France où s'éveillent les génies de demain. Je sentais dans mon âme la lumière qui émanait de ces pierres noires et je comprenais pourquoi on nommait Paris la ‘'Ville Lumière''. Je m'arrêtais à toutes ces affiches universitaires qui garnissent tous les coins de rue, depuis la rue d'Ulm jusqu'au boulevard Saint-Michel. Je restais des quarts d'heure durant devant. Elles me captivaient plus que toutes les affiches électorales ou publicitaires qui recouvrent les murs de toute grande cité moderne. Je m'absorbais souvent, au coin d'une rue, dans la lecture des programmes universitaires qui me plongeaient dans une songerie, dans une profonde méditation sur ce qui sépare le monde musulman du monde occidental. Cette lecture me donnait une idée effarante de la distance que j'essayais de mesurer. Cette impression de notre immense retard m'humiliait beaucoup. Mais je ne voyais aucun étudiant musulman s'arrêter à ces considérations. Et cela me navrait encore davantage.» Il ajoutera plus loin : «Et sur un point comme sur l'autre, j'étais obligé, hélas, de reconnaître le retard de la société musulmane.» Ces songes et réflexions distingueront Bennabi des autres étudiants arabes à Paris. Il ne partageait pas les soucis de ses camarades. Les siens évacuaient sa propre personne car il était tourmenté par, ceux plus complexes, de la renaissance de l'Algérie et de l'éveil du monde musulman. Il semble souffrir d'une pesante solitude, puisque même les meilleurs esprits que comptaient le groupe d'étudiants arabes en France n'étaient préoccupés que par le banal souci du diplôme à enlever, de la future carrière professionnelle à embrasser et surtout d'une promotion sociale à atteindre et à faire prévaloir au sein de la masse de leurs frères coreligionnaires, pauvres et analphabètes. Bennabi consigne cette singularité dans ses souvenirs : «Le contact que j'avais eu avec les étudiants syriens et égyptiens au sein de notre Ligue arabe, c'est-à-dire avec les éléments censément les plus avancés de ‘'l'élite'' musulmane, m'avaient désenchanté. Sauf deux ou trois fortes individualités comme le Syrien Farid Zein Eddine et l'Egyptien copte Farid Salib, tous les autres étaient insignifiants. Je sentais chez mes coreligionnaires si peu d'âme, si peu de profonde vibration en face du spectacle inouï de la civilisation. Pour l'Egyptien, le séjour à Paris était une occasion de manger de la bonne pâtisserie au five o'clock, de flirter avec une belle fille et d'emporter, pour finir, un titre de ‘'ustadh'' ou de ‘'douktour''. Pour le Syrien, c'était cela aussi avec en plus une euphorie poétique qui le grisait.»(4) 2- Les problèmes de la civilisation Les idées de Bennabi sont indiscutablement originales. Rigoureusement structurées, logiquement cohérentes et méthodiquement livrées avec des objectifs tracés qui annoncent une finalité : la réintégration du monde musulman dans l'histoire dont il est exclu depuis plus de six siècles. Le lecteur attentif se trouvera face à une sorte de plan de sauvetage du monde musulman, dans une étape historique cruciale marquée par un colonialisme finissant, des musulmans mal réveillés ou toujours somnolants et un environnement mondialisé chargé de défis menaçants (Bennabi était le premier intellectuel à utiliser le terme «mondialisme» comme le résultat inéluctable de l'évolution technologique). Les plis et replis de la société musulmane, hérités de l'époque sombre de la décadence, persistent toujours. Ses problèmes s'enchaînant, se posent, se juxtaposent et se superposent, dans une infinie complexité. Bennabi, refusant de les traiter séparément, leur dégagea un diagnostic d'ensemble : «Les problèmes de la civilisation.» Au lieu d'une «approche arithmétique» qui sépare les éléments de l'équation, il les aborde à travers une «approche géométrique», qui les réunit tous, puisqu'ils procèdent d'une même et seule source : la décadence de la civilisation. Ils requièrent, en conséquence, une seule solution au drame : renouer avec la civilisation. C'est pourquoi Bennabi s'offre aux lecteurs sous différents atours à la fois comme philosophe, sociologue, historien, économiste, psychologue... et ce qui explique pourquoi ses ouvrages sont publiés sous le thème général «Problèmes de la civilisation». C'est, pour rapprocher l'idée, comme Balzac regroupant les penchants maladifs de la vanité humaine sous le vocable intégrant de «la comédie humaine». Bennabi voulait à travers tous ses efforts aider ses frères à préparer Les conditions de la Renaissance, titre de l'un de ses ouvrages qui l'ont propulsé sur la scène intellectuelle. Et c'est pourquoi son nom restera à jamais indissociable du mot civilisation. Lui qui voyait le problème algérien, notamment, «sous l'angle d'une civilisation plutôt que sous l'angle d'une politique». Tôt ainsi, il énonça son jugement selon lequel l'ordre social doit primer sur l'ordre politique. Le parcours de son œuvre frappera également le lecteur par une constance dans les idées, précises et condensées ; jamais revues, remaniées ni a fortiori reniées. On relèvera aussi un enchaînement logique et systématique édifiant des grands thèmes étudiés dans une interdépendance méthodique et logique : idées, culture et civilisation. La vingtaine d'ouvrages qui constitue son œuvre aborde le drame de la civilisation des musulmans dans leur sillage. Même Le phénomène coranique, d'apparence un banal exercice intellectuel de démonstration de la véracité du Coran et du Messager de l'islam, est à intégrer dans cette optique, tant il s'agissait de libérer la conscience des jeunes musulmans du complexe d'infériorité, développé face à la science de l'Occident conquérant. Cette même passerelle communicante avec l'esprit de l'œuvre bennabienne est décelable également dans Lebeik, son seul roman par lequel il a inauguré sa carrière d'écrivain. 3- Une grandeur parmi tant de petitesses Malek Bennabi a mené une vie très difficile. Tant de misères et d'embûches, de menées et d'humiliations ont marqué sa vie. Pour la résumer, c'est l'histoire d'une grandeur parmi tant de petitesses et d'un drame qui s'est abattu sur lui depuis les coups de Massignon à Paris, au cours des années 1930. L'orientaliste l'a bien «pris en charge», lui et Bensaï, en les privant du moindre moyen de subsister. J'escamote ici les «intellectomanes» enivrés de socialisme des années soixante et les cohortes de minus habens qui sont venus à l'appui aux cercles rompus à la lutte contre les idées et leurs promoteurs. Si éveillé certes, mais jeune à l'époque et peu expérimenté, Bennabi, nullement au fait des dédales de l'implacable lutte idéologique, subira les conséquences de son engagement au service de la renaissance du monde musulman. Un étudiant qui prêchait la civilisation, l'unité arabe et le réveil des musulmans ne pouvait que susciter l'intérêt et les soupçons des milieux qui veillaient sur la quiétude et la somnolence des colonisés. Il sera victime de cette main invisible, de ce Monsieur X, comme il l'appellera plus tard, omniprésent, qui lutte contre tous ceux qui se hasardent dans le champ miné des idées ou s'approchent du périmètre interdit et dangereux de certains thèmes relevant de la lutte idéologique. À Paris, ce Monsieur X s'est, pour un temps, décliné par Bennabi dans ses Mémoires à travers la personne de Louis Massignon dont lui-même et son ami Bensaï subiront les foudres vengeresses. Cet épisode pénible, il l'explicitera dans ses Mémoires, publiées en 2007, sous le titre étrange et accrocheur de Pourritures. À sa lecture, une question s'impose : comment a-t-il pu supporter tant d'épreuves et de harcèlements ! Ce climat d'hostilité et d'adversité a commencé à Paris, Bennabi le vivra au Caire et à Alger avant et après l'indépendance, dans la même férocité et le même degré de cynisme. L'expérience vécue, depuis les étapes parisienne et cairote, lui inspira son livre La lutte idéologique dans les pays colonisés.(5) Un thème majeur dont il sera, jusqu'ici, le seul intellectuel arabe à avoir abordé comme thème cadré, bien défini, dévoilant ses acteurs, ses méthodes et ses ramifications, ses objectifs et ses dangereuses implications. La question des idées, abordée méthodiquement et d'une façon ordonnée et continue, reste aussi son apanage. Rares sont les autres ouvrages qui n'évoquent pas leur rôle- clé. Le problème des idées dans le monde musulman explique une des facettes de la panne du monde musulman. Qui mieux que Bennabi a analysé et catégorisé les idées et comment elles subissent dans l'indifférence les attaques qui visent à neutraliser leur efficacité et leur portée utile et pratique de la part de certains cercles spécialisés ? 4- Similitudes avec Konstantin Leontiev De nombreux chercheurs se hasardent dans des similitudes qu'ils établissent entre Bennabi et d'autres intellectuels dans le monde musulman. Etudiés de près, les rapports déroutent et dénaturent sa pensée. Néanmoins, je lui trouve personnellement, sur de nombreux aspects et égards, des correspondances avec Konstantin Leontiev, le grand penseur russe du XIXe siècle. À bien des égards, le parallèle entre les deux grands intellectuels aux idées originales n'est pas abusif. Penseurs libres et autonomes, incompris ou mal saisis, positions atypiques, vies tourmentées, vaste culture française, les deux hommes sont hantés par le destin de leurs pays respectifs et leurs œuvres sont des exhortations à l'édification d'une nouvelle civilisation libérée des péchés de la civilisation occidentale qui sapent les fondements religieux de la société. Par les temps qui courent, le recours à la religion est par lui-même excluant du royaume des bien-pensants. Leontiev est devenu moine après tant d'activités et de métiers exercés : médecin, narrateur, diplomate, penseur, historien. Il fonde sa vision sur les valeurs religieuses et politiques héritées depuis Byzance pour appeler à une civilisation slave et orientale affranchie de l'Occident corrompu. Ni imam ni prédicateur, dans l'acception coutumière de la religion, Bennabi ne s'est, cependant, jamais éloigné de l'islam qu'il considérait comme le moteur de la nouvelle renaissance du monde musulman et à la base de son renouveau. Curieusement, les deux hommes ont publié un seul roman chacun : Les pigeons d'Egypte pour Leontiev et Lebeik pour Bennabi. Bennabi avait appelé, on l'a vu, pour un temps, à une alliance entre musulmans, Chinois et Indiens, pour faire contrepoids à l'Occident triomphant. Comme d'éminents intellectuels russes, au XIXe siècle, conscients que les Russes, slaves et autres orthodoxes sont traités par l'Occident en adversaires et perçus comme des «barbares» arrimés à l'Asie plutôt qu'à l'Europe, ont appelé à une alliance avec les musulmans d'Asie pour faire face aux Occidentaux. Konstantin Leontiev comptait parmi ces intellectuels. Il appela dans son livre Byzance et le monde slave (1875) à une entente avec les peuples asiatiques et musulmans, y compris ceux de l'Empire ottoman. Selon lui, la Russie constitue une civilisation différente, face à la modernité occidentale. Le Russe et l'Algérien se partagent autant cet isolement voulu qu'un regain d'attention spontané de leurs œuvres, observé depuis quelques années. On commence à découvrir Leontiev en Russie, Italie et Grande-Bretagne. Bennabi, longtemps éludé et ignoré, impose de plus en plus sa présence dans son pays et ailleurs. 5- Deux prémonitions qui se sont réalisées Où catégoriser Bennabi et à quelle école l'affilier ? Inutile de cogiter, de lui chercher des équivalents ou des semblables. Il est unique et à chaque fois qu'on tente de le comparer ou de lui comparer des intellectuels, c'est la confusion qui fait perdre sans gagner. L'intéressant reste donc la question : comment saisir sa pensée pour mieux tirer profit d'une somme d'idées sur les grands problèmes du monde musulman embourbé dans ses déboires et déconfitures sans fin ? On salue un grand penseur et on se lamente sur le sort de l'homme et de son œuvre mais rares sont les études qui ont inspecté ses travaux dans leur profondeur avec l'effort intellectuel nécessaire, afin de les rendre plus intelligibles. Il est vrai que, comme toutes les pensées originales et savantes, celle de Bennabi ne s'apprête pas facilement à l'étude ni se livre aisément à la compréhension. Il existe, à travers l'histoire, des pensées intemporelles, impérissables. Celle de Bennabi en fait partie. Loin d'être rébarbative, l'œuvre demande, cependant, une certaine prédisposition intellectuelle et un minimum de connaissance de concepts historiques, sociologiques et culturels, pour pénétrer les idées qu'elle recèle. Quelque temps avant sa disparition, à l'âge de 68 ans, il a fait deux prémonitions : la première, il l'a formulée à l'adresse de ses détracteurs et à tous ceux qui l'ont acculé au dur besoin et forcé à évoluer dans une implacable adversité : «Je reviendrai dans trente ans.» Depuis 2003, soit trente ans exactement après sa disparition, un regain d'intérêt pour Bennabi est perceptible, même en Algérie. La seconde, il l'a prononcée face à des intellectuels arabes venus lui rendre visite, comme à la fois un avertissement et un testament : «Nous devons, nous autres musulmans, introduire des changements au sein de nos sociétés, sous peine de subir d'autres changements que l'époque nous imposera de l'extérieur. C'est l'esprit du temps. Il faut garder toujours présent à l'esprit l'idée que si nous n'opérons pas ces changements de notre propre chef, ils nous seront imposés. J'insiste sur ce point en raison de l'importance qu'il revêt.» Né en 1905, Bennabi est mort en 1973. Une heureuse épitaphe, bien inspirée dans son idée mais plutôt gribouillée dans son écriture, marque une modeste tombe dans le cimetière de Sidi M'hamed, rarement entretenu : «Ici repose la conscience du monde musulman.» Or, une conscience ne meurt jamais. N. E K. (À suivre) 1- Mémoires d'un témoin du siècle et Pourritures. 2 - Dans Pourritures, la première partie des Mémoires de Bennabi couvrant la période 1932-1940. Editions Dar el Oumma. Alger 2007. 3- Cf. notre ouvrage : Mohamed Hamouda Bensaï ou le farouche destin d'un intellectuel algérien. Editions Alem al Afkar. Alger 2007. 4 - Pourritures. 5- Paru pour la première fois en arabe au Caire en 1960 et traduit en français en 2005 par l'auteur de ces lignes (aux Editions el Borhane. Alger). 6- L'Algérie a honoré sa mémoire et sa pensée à travers deux colloques internationaux organisés en octobre 2003 à Alger et en décembre 2011 à Tlemcen.