La campagne référendaire autour du projet d'amendement constitutionnel s'est achevée, hier mercredi à minuit, après 22 jours d'activités de vulgarisation et de promotion de ce projet cher au chef de l'Etat. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Une campagne qui a vu les partis de l'ex-allégeance et de la pléthore d'organisations de masse et autres de la «société civile» en profiter pour se redéployer et lever la tête, laminés qu'ils étaient par le mouvement populaire du 22 février 2019, les conseillers du chef de l'Etat, le staff gouvernemental dans sa presque totalité et d'autres institutions s'y impliquer activement. Ainsi, tout ce beau monde a multiplié les sorties dans les wilayas du pays, organisant des rencontres de vulgarisation de ce projet avec les citoyens, notamment des acteurs de la société civile auxquels ledit texte ferait la part belle, selon ses promoteurs. Conseillers du chef de l'Etat, ministres, médiateur de la République et ses représentants au niveau des wilayas et responsables d'organismes comme le Conseil national des droits de l'Homme ont été ainsi mobilisés pour prêcher les «vertus» de ce projet aux quatre coins du pays. Même le général de corps d'armée et chef d'état-major de l'Armée nationale populaire a été de la partie, lui qui a fait le tour des sièges des régions militaires et des commandements des diverses forces pour, à son tour, relever et insister sur les bienfaits de ce texte. Des «promoteurs» du projet de révision constitutionnelle dont certains ont, par leurs écarts de langage et autres bourdes, suscité polémique jusqu'à nécessiter des recadrages de la part du Premier ministre mais également de collègues à eux. Comme ce fut le cas du ministre de la Jeunesse et des Sports, rendu «célèbre» par son invitation de changer de pays faite à ceux qui sont contre ce texte. Une «sortie de piste» de Sid-Ali Khaldi qui a nécessité un rappel à l'ordre «indirect» de son collègue de la Justice. Belkacem Zeghmati a, en effet, qualifié de «très dangereux» le fait de «pousser les Algériens à quitter leur pays». «Comment en est-on arrivé là ? Ne sommes-nous donc pas en mesure de garder nos enfants chez nous ? Est-ce qu'une mère peut se séparer de ses enfants ?», a-t-il affirmé, avant-hier. Et de poursuivre, en soutenant que «l'Algérie, c'est la mère qui a enfanté des cadres. Comment peut-elle aujourd'hui leur demander de partir ? Que nous est-il arrivé ? Que s'est-il passé pour qu'on en arrive là ?» Le ministre de la Justice et garde des Sceaux achèvera son coup de gueule à l'endroit de son collègue de la Jeunesse et des Sports, en lâchant cette sentence : «Si les martyrs revenaient aujourd'hui, ils nous condamneraient tous, sans exception !» Un autre membre de l'exécutif s'est, lui aussi, distingué. Mohamed Belmahdi a, dans un excès de zèle, soutenu, il y a quelques jours, «qu'il faut prendre l'exemple sur le Prophète en matière d'amour de la patrie et d'aller voter massivement pour le projet de la révision constitutionnelle». Une «incartade» qui a suscité bien des commentaires, notamment sur les réseaux sociaux sans, toutefois, subir de «correction» d'en-haut. Aussi, le Premier ministre n'a pas été en marge de cette campagne de promotion du projet de révision constitutionnelle. Même si cette contribution s'est limitée à deux rencontres avec des acteurs de la «société civile», la première en clôture d'une visite de travail dans la wilaya de Djelfa, le 17 octobre dernier, et la seconde, avant-hier à Alger, lui qui, quelques jours auparavant, avait regretté un relâchement chez les citoyens dans l'observation des mesures de prévention contre la propagation du coronavirus. M. K.