Pour le Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD), l'Algérie célèbre le 66e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale dans un contexte délétère, où une pandémie redoutable vient exacerber les effets d'une crise généralisée que le pays traîne depuis plusieurs décennies. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le PLD dresse un constat terrible de la situation politique, sociale, économique et sanitaire du pays à la veille du référendum sur la révision de la Constitution. «L'Algérie paie le prix du déni d'une crise structurelle que le système refuse d'assumer. Au lieu de diversifier l'économie et d'augmenter ses capacités productives, le système a de tout temps, particulièrement sous le règne de Bouteflika, fait dans la facilité criminelle en engloutissant des sommes faramineuses dans la facture alimentaire, et en dilapidant les deniers de l'Etat dans des projets pharaoniques. Mais un des facteurs qui a conduit à la gabegie, au gouffre financier du Trésor et au bout du compte à la déliquescence de l'Etat, c'est la corruption que le système a élevée au rang d'institution nationale», a dénoncé le parti de Moulay Chentouf dans un communiqué rendu public hier. Il a affirmé que pendant des décennies, le système pour perdurer, a nourri à coup de milliards la paix sociale, le clientélisme et fait de l'Algérie une mangeoire à ciel ouvert, où s'engraissent une oligarchie particulièrement féroce et une nuée de courtisans. «Et pour assombrir le tableau, la pandémie a alourdi l'atmosphère générale et accentué la récession dans le pays. Les couches les plus déshéritées et les travailleurs les plus précaires sont frappés de plein fouet. Le chômage de masse touche largement la jeunesse, diplômés compris, et signe tangible d'une situation alarmante, les harraga ont repris la voie suicidaire de l'exil», a-t-il ajouté. Pour le PLD, ce qui est terrible est que le système ne semble préoccupé que par sa propre survie en continuant tambour battant sa feuille de route, à savoir l'organisation du référendum sur la révision de la Constitution ce 1er novembre, et en prévoyant des législatives après. «Qu'est-ce qui motive l'organisation de ces ‘'élections'' dont la tenue pourrait s'avérer dévastatrice sur la santé des citoyens ? Est-il raisonnable de déplacer un corps électoral de près de vingt-quatre millions d'électeurs sous peine d'enflammer la propagation du virus et d'aggraver la situation sanitaire du pays ? L'administration sera-t-elle en mesure de gérer les flux et de garantir les conditions de sécurité sanitaire dans les bureaux de vote ?», s'interroge le PLD, accusant le pouvoir d'exposer les citoyens au danger de la contamination en les exhortant à aller aux urnes. Ce parti qui rejette le projet de révision constitutionnelle appelle le peuple à le rejeter, estimant que le texte attribue des pouvoirs illimités au président ; comme si le pays ne venait pas de vivre son plus sombre épisode de culte de la personnalité et de blocage politique. «Dans tous les cas, le pouvoir aura surfé sur la pandémie pour tenter de briser l'élan du mouvement citoyen et de passer frauduleusement le projet de Constitution», a-t-il souligné. K. A.