Pas de fléchissement dans la courbe des contaminations au Covid-19. Depuis le 17 novembre dernier, pas de baisse : le bilan quotidien reste toujours au-dessus de la barre symbolique des 1 000 cas. Dix jours après l'entrée en vigueur de mesures restrictives visant à limiter déplacements et autres regroupements, l'impact sur la situation épidémiologique est quasi nul. Pour les spécialistes, c'est la récurrente question de l'application stricte des décisions qui en détermine l'efficacité. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Lorsque le gouvernement décidait, le 15 novembre dernier, d'opérer un tour de vis supplémentaire en imposant davantage de restrictions pour un nombre non négligeable d'activités économiques, le but était clairement affiché : tenter de casser la courbe ascendante des contaminations au Covid-19. C'est ainsi qu'un nombre important de commerces avaient été sommés de fermer dès 15 heures alors que les salles de sport, les lieux de plaisance, de détente, les espaces récréatifs, les plages, les maisons de jeunes et les centres culturels étaient tout simplement sous le coup d'une fermeture pour une quinzaine de jours. Plus de possibilité de se restaurer ni de prendre un café sur place non plus. Au moment de la prise de la décision, tous les spécialistes s'accordaient à dire que le premier bilan de ces mesures ne pouvait être tiré qu'une dizaine de jours plus tard. Force est de constater que la tendance haussière est toujours observée. Le plateau annonçant une décrue tant espérée n'est pas au rendez-vous. Au contraire, c'est une hausse régulière qui est observée avec un nombre quotidien moyen de nouveaux cas enregistrés au cours de cette semaine de l'ordre de 934,9, alors qu'il était de 705,6 la semaine précédente. Aucune région du pays n'échappe à cette tendance. Au niveau des structures hospitalières, la tension est toujours la même. Les spécialistes avaient, au moment même de la prise de ces décisions, averti qu'il ne s'agissait pas de démultiplier les mesures mais de les faire respecter, ajoutant que toutes ces mesures ne pouvaient être efficaces que si la recommandation du port du masque et celle de la distanciation physique étaient respectées à la lettre. Force est de constater que ces deux dernières sont toujours très approximativement observées. Lorsque le masque est porté, il ne l'est pas dans les règles permettant une réelle protection. Beaucoup de personnes ne le portent que parce qu'elles y sont contraintes, notamment au moment d'entrer dans les magasins. Il suffit également de voir dans quelles conditions les usagers de la poste retirent leur argent ou dans lesquelles sont transportées les personnes obligées d'emprunter les transports publics. À cela s'ajoute l'«ingéniosité » de certains commerçants qui rivalisent de ruses pour contourner les restrictions qui leur sont imposées. C'est le cas des cafés qui, obligés de ne plus proposer de service sur place, ont tout simplement pris l'initiative de garder une table ou deux et d'organiser une sorte de buffet permettant à plusieurs personnes de s'agglutiner autour. Autant de comportements qui réduisent à néant tous les efforts pour contenir une situation épidémiologique de plus en plus inquiétante et qui risquent de compliquer davantage la tâche des pouvoirs publics qui peinent déjà à résoudre l'équation activité économique et sécurité sanitaire. N. I.