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Le retour en force du prêt sur gages
Covid-19 et crise économique
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 01 - 2021

«C'est notre seule planche de salut », une expression qui résume à elle seule la situation de milliers de familles algériennes qui subissent les contrecoups de la fermeture des frontières, de la crise économique provoquée par la Covid-19. Pour elles, les bijoux en or soigneusement cachés pour les moments difficiles sont hypothéqués pour pouvoir dépasser cette mauvaise période.
Habituellement, le recours au prêt sur gages répond à une certaine logique de consommation. Il se remarque généralement durant certaines périodes de l'année, comme le Ramadhan, l'été pour les fêtes de mariage. Les ménages hypothèquent des bijoux en or pour faire face au manque d'argent. Une formule avantageuse à plus d'un titre, avec sécurité et confidentialité garanties, d'où son succès.
La situation économique actuelle est telle que depuis plusieurs mois déjà, le recours à ce mode de financement atteint des records. Des chiffres non officiels circulent. Ils seraient près de 30 000 nouveaux clients à avoir été enregistrés durant ces derniers mois. Soit plus de 900 personnes venues s'ajouter aux nombreux autres citoyens qui usent de ce procédé, soit gager leurs bijoux, les retirer ou bien renouveler le gage. Ainsi, c'est vers 5 agences de la Banque de développement local existant sur l'ensemble du territoire national qu'elles se dirigent. Elles sont implantées dans quatre wilayas : Annaba, Oran, Constantine, et deux à Alger.
C'est dire le besoin urgent de cash ! Faut-il rappeler qu'en juillet dernier, face à une foule impressionnante au niveau de l'agence de la Banque de développement local (BDL) du boulevard Larbi-Ben-M'hidi (commune d'Alger-Centre), les services de la circonscription administrative de Sidi-M'hamed avaient rendu un arrêté portant « fermeture immédiate » en raison du non-respect de ses clients des mesures préventives de lutte contre le coronavirus.
La période de confinement et la crise économique qui en a découlé et qui continue favorisent une certaine précarité auprès des couches sociales vulnérables.
Le chômage technique... une plaie !
Nombreux viennent aussi s'enquérir des conditions de prêt sur gages. « Ce n'est pas pour moi mais pour une amie», répond une jeune dame à notre question et d'ajouter : «Elle voulait savoir comment faire ? Et là, j'ai appris que les conditions n'ont pas changé, c'est-à-dire, en gros, être titulaire d'un compte BDL, se munir d'une pièce d'identité, présenter un extrait d'acte de naissance ainsi que le document justifiant la résidence en cours de validité, pour ouvrir droit à un prêt sur gages étalé sur une durée de 6 à 36 mois et allant jusqu'à 500 000 DA, en fonction de la valeur des objets qui seront hypothéqués.»
Cette dame, comme beaucoup d'autres demandeurs, n'aime pas trop s'étaler sur sa vie ni sur les causes l'ayant amenée à ce genre de financement. «Je n'aurais jamais cru qu'un jour je devrais laisser comme gage les bijoux de ma mère. Mais, nous n'y arrivons plus. Avec trois enfants, mon mari travaillait dans une agence de communication et moi je donnais des cours de soutien pour aider un peu. Depuis le mois de juillet dernier, nous n'avons plus d'entrée d'argent. L'agence de mon mari n'arrive plus à couvrir les frais de chômage technique et les parents n'inscrivent plus leurs enfants parce qu'eux-mêmes souffrent financièrement ou bien parce qu'ils peuvent aider eux-mêmes leurs enfants avec le nouveau planning. La seule consolation que j'ai, c'est que d'ici quelques mois tout rentrera dans l'ordre inch'Allah et je pourrais récupérer les bijoux de ma mère qui sont en sécurité dans une banque », confie discrètement Nora.
Les travailleurs journaliers, les premiers à en pâtir
« Je travaille dans un hôtel-restaurant. J'estime que je gagnais bien ma vie et j'ai même pu me marier et me stabiliser. J'ai maintenant une petite fille. J'étais assuré, mais dernièrement, même la petite somme que je touchais ne m'est plus versée. Le propriétaire estime qu'il ne peut pas faire plus. Nous attendons qu'il y ait une augmentation de la consommation. Le restaurant est toujours fermé et je pense que même s'il rouvre il n'y aura pas beaucoup de clients. Les Algériens sont tous dans la même situation. Mon épouse cherche maintenant à faire le ménage chez des particuliers et cela ne marche pas ! Nous espérons des jours meilleurs. En attendant, je suis venu avec ma femme pour mettre en gage la parure que je lui ai offerte lors de notre mariage. Nous espérons la récupérer très rapidement !»
Un vieux couple est aussi présent dans la file
«Je suis retraité des chemins de fer et je touche une petite pension. C'est la première fois que nous venons ici. Je pense que cela devient nécessaire. Après ma retraite anticipée, j'ai travaillé comme chauffeur puis dernièrement comme gardien dans une crèche. Après sa fermeture pendant plusieurs mois, la propriétaire a dû rompre mon contrat. Même si cet établissement a rouvert, la gérante n'a pas pu reprendre tout le monde. Le nombre d'élèves a baissé de façon importante. C'est normal, beaucoup de chômage et beaucoup d'entreprises ont fermé comme celle où mon fils travaillait. Moi, je ne veux impliquer personne dans mes problèmes financiers. Je ne veux pas inquiéter mes enfants. Chacun essaye de se débrouiller du mieux qu'il peut en attendant des jours meilleurs », conclut-il.
Un taux de chômage de 15% à cause de la Covid-19
Dans un rapport intitulé « Analyse rapide de l'impact socioéconomique du Covid-19 sur l'Algérie », préparé par le Système des Nations-Unies en Algérie en collaboration avec le Bureau Maghreb de la Commission économique pour l'Afrique, en juin 2020, il en ressort que l'estimation du chômage avoisinera les 15%. Il y est noté que «les mesures de confinement touchent tous les secteurs de l'économie mais à des degrés d'impact différents. Les entreprises font face à des pertes substantielles qui menacent leur fonctionnement et leur solvabilité, notamment les petites entreprises, et une grande partie des travailleurs risque d'être exposée à des pertes de revenus et à perdre leur travail. Les conséquences sur les activités génératrices de revenus sont particulièrement sévères pour les travailleurs sans protection sociale ou les travailleurs journaliers ainsi que pour les personnes les plus vulnérables au sein de l'économie informelle qui représenterait 46% de l'économie algérienne (selon l'ONS en 2012).
Le nombre final des pertes annuelles d'emplois en 2020 dépendra de manière décisive de l'évolution de la pandémie et des mesures prises pour en limiter l'impact et en particulier la durée du confinement. Il est donc difficile aujourd'hui d'avancer un chiffre.
Selon les résultats de notre modèle, le taux de chômage se situerait autour de 15%. Cette estimation coïncide également avec les estimations provisoires du FMI ».
Sarah Raymouche


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