Le Festival international de Carthage (FIC) se pose le défi de renouer avec ses racines et d'adopter une nouvelle identité visuelle qui se veut fidèle aux choix de base du festival depuis sa création en 1964 et les exigences culturelles actuelles. Le logo du FIC change. Carthage est désormais inscrit en arabe sur le logo sous forme d'une pièce de monnaie dorée. Le nom de Carthage remplace ainsi le cheval qui figurait sur ce même logo qui a longtemps fait l'identité visuelle du festival. Une conférence de presse a eu lieu samedi à la Cité de la culture à Tunis au cours de laquelle ont été présentées les grandes lignes de la 56e édition prévue du 11 au 17 juillet 2021. Le comité d'organisation de la 56e édition présidée par Imed Alibi espère offrir davantage de visibilité à cette manifestation artistique annuelle et un meilleur positionnement sur la carte mondiale des festivals. Le souci est aussi de mettre en place une programmation en harmonie avec les grandes orientations de la politique culturelle dans le pays. Le choix de la nouvelle direction du festival qui, rappelle-t-on, n'a pas eu lieu durant l'été 2020 à cause de la pandémie de Covid-19, va vers plus de spectacles nationaux et internationaux qui traduisent ses orientations culturelles. Le festival va opter pour la programmation de spectacles musicaux d'artistes tunisiens et étrangers tout en réservant une place de choix à la musique symphonique et au genre de musiques à influence jazz. La promotion du tourisme culturel sera parmi les grands axes de la nouvelle orientation, a fait savoir Alibi. Il parle d'un accord de partenariat signé entre la direction du Festival de Carthage et les gérants de l'application «Google Art and Culture» lancée en 2011 par le géant américain d'internet. Cet accord est le premier du genre en Afrique du Nord, a-t-il dit. Le directeur du festival part d'un constat qui concerne l'organisation des festivals dans le monde qui optent de nos jours pour une stratégie qui privilégie la qualité. A son avis, «notre rôle n'est pas de remplir les gradins, la programmation d'un festival est loin d'être limitée aux spectacles commerciaux». Sa vision est celle d'un festival qui favorise la mise en valeur du riche patrimoine matériel dans le pays et les sites historiques peu connus du public. Le festival devra s'ouvrir sur divers sites à travers le pays, autres que l'amphithéâtre romain de Carthage qui abrite la quasi-totalité des spectacles. Les organisateurs ont procédé à rassembler les archives du festival et leur numérisation en partenariat avec des institutions publiques comme l'agence Tunis Afrique presse (Tap), les Archives nationales et la Bibliothèque nationale de Tunisie (BNT). Un hommage sera rendu à l'Italien Ennio Morricone (10 novembre 1928-6 juillet 2020), une légende de la musique italienne qui était compositeur, chef d'orchestre et producteur. L'amphithéâtre romain de Carthage abritera le 21 mai un concert tuniso-italien de l'orchestre symphonique Luigi Cherubini de l'Institut supérieur d'études musicales (Florence) et l'Orchestre symphonique tunisien (OST). Ce concert, placé sous la direction du maestro Paolo Ponziano Ciardi, verra la participation de plus de 120 musiciens et une chorale de Tunisie et de l'Institut florentin. Le public aura également rendez-vous avec la musique fado dans un spectacle de la Portugaise Sara Correia qui se produira le 22 mai à la Cité de la culture.