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Être accro sans s'en rendre compte
Les Feuilletons télévisés
Publié dans Le Soir d'Algérie le 13 - 03 - 2021

Qu'ils soient brésiliens, coréens, américains, syriens, turcs, les feuilletons télévisés sont suivis au point où l'on parle d'adeptes de ces séries. Tout au long de l'année, cela crée des rituels, un planning à suivre et qui se déplace vers les réseaux sociaux. À quelques semaines du mois sacré de Ramadhan, cette frénésie ne reprendra pas seulement en Algérie, mais dans tout le Moyen-Orient...
«Je suis une adepte des séries et des sitcoms depuis mon adolescence. Par exemple, je suis une fan incontournable de Friends ou encore Beverly Hills, Charmed. Il m'arrive de temps en temps de les visionner même s'ils datent des années fin 90, surtout avec le lancement des groupes nostalgiques sur les réseaux sociaux. Avec le temps, je suis devenue une inconditionnelle des feuilletons, plus terre à terre, je dirais. Je suis les histoires d'amour des personnages, leurs mélodrames, et peu importe le pays d'origine. Pour moi, c'est un moyen de décompresser. J'essaye d'équilibrer, mais des fois, ce n'est pas évident. Il y a une série qui m'a vraiment accrochée, c'est celle de Houyam, ou plus précisément Hareem Essoltan. Cela a entraîné une véritable addiction en passant des heures et des heures, des fois jusqu'à 2 heures du matin, pour enchaîner ou repasser les épisodes. Cela est devenu une véritable obsession et a même entraîné des problèmes au sein de mon couple. J'ai eu réellement du mal à décrocher, surtout avec l'intuitivité des réseaux sociaux», raconte Souhila, 38 ans, cadre dans une entreprise et maman de trois enfants. Et d'ajouter : «Des fois, j'avais un sentiment de culpabilité, mais je n'y pouvais rien. C'est comme une drogue. J'ai eu vraiment du mal à arrêter d'en faire une fixation. Mon mari a tout simplement cessé de payer la connexion pendant un mois. Et au niveau de mon entreprise, l'accès aux réseaux sociaux a été bloqué après que des responsables se sont plaints du manque de productivité à cause de cela. Alors, une séance de désintox s'est enclenchée chez moi.
Et maintenant, je ne veux absolument suivre aucun feuilleton. Je m'arrête à quelques films ou, mieux encore, des documentaires !»
Souhila n'est pas un cas isolé, elle donne un aperçu d'une réalité quotidienne pour «tuer» le vide et «passer le temps».
Djamila, chargée d'études dans une entreprise étatique, souligne : «À peine rentrée du boulot, je m'installe devant la télévision et commence à regarder une série britannique qui n'est pas très connue en Algérie mais qui me passionne parce que c'est d'époque. Et j'aime bien le style so british ! À chaque fin d'épisode, je me dis "allez, encore un dernier", et finalement, je l'éteins à minuit après avoir binge-watché la moitié de la saison et surtout à l'arrivée de mon mari, qui travaille la nuit. Je ne me rends même pas compte comment je cuisine. Je devrais vraiment arrêter !»
Actuellement, nous sommes loin du phénomène connu par les séries égyptiennes ou brésiliennes qui n'étaient suivies pratiquement que par les femmes. Avec l'avènement de nouvelles thématiques traitées dans ce genre de productions, de plus en plus d'hommes sont aussi devenus accros.
Rachid, 40 ans, en est l'exemple
«J'ai commencé à m'intéresser à Prison Break, que j'aimais bien sans que j'en sois accro. Mais avec Game of Thrones ou Vikings, je ne contrôle plus le temps. Et puis, j'ai pris un abonnement sur une plateforme de streaming, Netflix en l'occurrence. Je ne dors pratiquement plus assez, et je ne vois plus quasiment ni mon épouse ni mes enfants. C'est incroyable comme c'est engloutissant. Il faut dire que ces dernières nous donnent accès à un contenu toujours plus étendu et diversifié. Regarder l'entièreté des films, des séries et des documentaires diffusés sur Netflix me prend d'ailleurs toute ma vie. Et malgré tout, cela me fait du bien !»
Eh oui, une véritable addiction !
Même s'il n'y a pas de véritables études autour de ce phénomène, il y a des mots qui sont utilisés pour définir cette dépendance : series addict ou sériephile en français (passionné de séries). Aussi, la définition répandue est : «Consultation excessive de la télévision ou d'internet, dans certains cas s'installe une addiction... Mais il n'y a pas de consensus scientifique sur ce sujet. En général, pour les adolescents, on parle plutôt de pratique excessive.»
Dans un article paru sur le site de NBC News, la psychologue clinique Renee Carr rapporte que lorsqu'il est engagé dans une activité agréable, telle que le binge-watching, notre cerveau sécrète de la dopamine, aussi connue sous le nom de «hormone du plaisir». Mais cette hormone est également considérée comme étant le neurotransmetteur le plus impliqué dans les processus d'addiction.
«Cette substance chimique donne au corps une récompense naturelle et interne de plaisir qui renforce l'engagement envers cette activité», explique la psychologue. «C'est le signal du cerveau qui dit au corps : ‘‘ça fait du bien, tu devrais continuer.'' Lorsque vous binge-watchez votre show préféré, votre cerveau produit continuellement de la dopamine et votre corps éprouve une sorte de pseudo-dépendance parce que vous éprouvez un manque de dopamine», conclut-elle. En d'autres termes, les séries enclenchent dans notre cerveau le même processus que si nous consommions des drogues. Pas très rassurant, n'est-ce pas ?
En outre, plus nous passons du temps devant la télévision, plus la frontière entre la fiction et la réalité devient floue. «Notre cerveau code toutes les expériences, qu'elles soient regardées à la télévision, expérimentées en direct, lues dans un livre ou imaginées, comme de ‘‘vrais'' souvenirs», explique Gayani DeSilva, psychiatre au Laguna Family Health Center en Californie.
«Ainsi, quand on regarde une série, les zones du cerveau qui sont activées sont les mêmes que lorsque l'on vit un événement en direct. Nous sommes plongés dans l'histoire, on s'attache aux personnages et on se soucie vraiment de l'issue des conflits.» Il devient alors d'autant plus douloureux de se détacher d'une saison terminée. Ainsi, tout ce qui peut nous faire du bien devrait être utilisé avec modération !
Sarah Raymouche


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