Les dernières mesures prises à l'international pour stopper la propagation de nouveaux variants risquent d'entraîner le report des cinquième et sixième journées des qualifications à la CAN du Cameroun ou, au mieux, leur déroulement sans la grande majorité des footballeurs exerçant en Europe. La Fifa joue le jeu des clubs européens. Sa récente circulaire autorise les maîtres du football international à ne pas libérer leurs internationaux sollicités par leurs sélections aux match prévus à la date Fifa de fin mars. Principale victimes de cette «dérogation», les sélections africaines formées en totalité des joueurs évoluant dans les différents challenges du vieux Continent. Plus concrètement, pour les Verts de Djamel Belmadi, les deux prochaines sorties face à la Zambie (25 mars à Lusaka) et le Botswana (29 mars à Blida) ont toutes les chances de se jouer sans le (gros) contingent de joueurs algériens émargeant en Espagne, en France, en Italie, en Allemagne et en Angleterre. Ces pays ont décrété soit la fermeture de leurs frontières sinon des conditions drastiques pour les voyageurs qui viennent ou reviennent sur leur sol. Un confinement en règle que l'Algérie a également imposé à tous les vols internationaux, sauf dérogation. Déjà soumise aux tracas du plan de voyage des internationaux (billetteries et autorisations) évoluant dans les pays du golfe (Arabie Saoudite et Qatar), en Turquie et à un degré moins en Tunisie, mais aussi à la sélection du Botswana, la FAF n'a pas beaucoup de marge de manœuvre. Le sélectionneur des Verts, Djamel Belmadi, est à l'écoute de tous les «battements, bruits et chuchotements» en provenance des pays d'Europe. Hier, des informations confiaient l'intention des Sky Blues de Manchester City, où évolue le capitaine des Verts Riyad Mahrez, de faire actionner la dérogation de la Fifa et de ne pas libérer, donc, son seul joueur africain. Une menace qui pèse sur Saïd Benrahma, le sociétaire de West Ham. Mais aussi du groupe des internationaux algériens exerçant en France. Le club du Rhône, l'O. Lyon a déjà annoncé la couleur à ses nombreux internationaux africains Slimani, Benlamri, Kadewere (Zimbabwe), Cornet (Côte d'Ivoire), Ekambi (Cameroun) et autre Yahya Soumaré (Mali). Pour le reste, en plus du forfait des Niçois Boudaoui et Atal (blessés), il faudrait s'attendre à des forfaits pour cause de restrictions de nombreux capés algériens à l'exemple du duo de Metz, Oukidja-Boulaya, Belkebla (Brest), Ferhat (Nîmes), Delort (Montpellier) ou encore Zerkane (Bordeaux). Ce qui fait trop d'incertitudes que Belmadi tente de relativiser en préparant une liste de substitution comportant les joueurs évoluant dans les championnats du Golfe (Doukha, M'bolhi, Abeid, Belaïli, Bounedjah, Brahimi), en Tunisie (Bedrane, Chetti, Benghit) et de la Ligue 1 algérienne (Hadded, Masmoudi, Ammoura, Kendouci, etc.). En tout état de cause, cette semaine s'annonce décisive aussi bien pour les sélectionneurs des équipes africaines que les membres du Comex de la CAF. Ces derniers, coincés entre le désir de boucler des qualifications lancées en août 2019 et les interdits émanant des gouvernements et des employeurs européens des principales vedettes africaines, auront également à se prononcer car tous les variants sont au rouge ! M. B.
