Alors qu'il organise, demain et après-demain, un congrès, les détracteurs de Abdelkader Saâdi l'ont devancé en décidant tout simplement de lui retirer la confiance en qualité de président intérimaire de Talaie el Hourriyet. M. Kebci - Alger (Le Soir) - La crise qui couve au sein de Talaie El Hourriyet franchit une nouvelle étape, avec le retrait de confiance au président intérimaire accusé par ses adversaires de gérer le parti en solo et surtout de lui avoir changé d'âme. Un retrait entériné, hier mercredi, à l'occasion d'une session extraordinaire du comité central du parti convoquée par plus des deux tiers de sa composante, comme stipulé dans l'une des dispositions des statuts du parti. En effet, ils étaient 171 membres de cette instance délibérante entre deux congrès, soit sept membres de plus que ce que requiert le quorum des deux tiers, à avoir décidé de démettre Abdelkader Saâdi, de son poste de secrétaire général du bureau politique, et donc du poste de président intérimaire du parti qu'il assume depuis le retrait, décembre 2019, de Ali Benflis. Un conclave tenu au siège national du parti que Saâdi a déserté ces derniers temps, pour gérer le parti «à distance», comme l'accusent ses détracteurs qui assurent que «seuls une dizaine de membres du comité central et trois coordinateurs de wilaya, ceux d'El-Bayadh, de Laghouat et de Mostaganem, le soutiennent dans sa démarche unilatérale». À la place, les présents à cette session ont également décidé de la mise en place d'une instance nationale de gestion des affaires du parti jusqu'au prochain congrès. Cette structure composée de 21 personnes est présidée par Rédha Benouninane, coordinateur du bureau du parti au niveau de la wilaya d'Oran. Concernant les élections législatives anticipées du 12 juin prochain, les membres du comité central ont, dans leur majorité, plaidé pour la participation du parti. De son côté, Abdelkader Saâdi affirme préparer le congrès qui se tient demain et après-demain dans la sérénité totale. Contacté, il affirme s'en tenir à la «logique convenue» de tenir le congrès qui devait élire un successeur à Benflis. Seulement, ce rendez-vous organique a été, selon lui, reporté à deux reprises pour cause du contexte sanitaire induit par la pandémie de Covid-19. Pour lui, la réunion d'hier du comité central est frappée de nullité du fait de «quorum non atteint». «Le comité central est composé de 488 membres, dont il faudra déduire une vingtaine de décédés et de 80 autres démissionnaires. Il n'en reste donc que 368 membres et pas 269 membres comme ils prétendent», soutient Saâdi, qui affirme que ses détracteurs ont «fait démissionner du comité central beaucoup de cadres du parti, alors que certains de ces derniers m'ont signifié n'avoir pas quitté le parti». Le président intérimaire de Talaie el Hourriyet assure, enfin, qu'«une quarantaine de wilayas seront présentes, demain et après-demain, au congrès du parti avec des cadres et des militants bien du parti et pas des étrangers au parti comme ils affirment». Et de déclarer que si ses adversaires recourent à ce «subterfuge, c'est parce que, simplement, ils n'ont pas de candidat à présenter lors de ce congrès». M. K.
