Historique ! La Chine vient de faire poser son premier rover sur la planète Mars. C'est le plus grand exploit de l'histoire de l'agence spatiale chinoise qui est en train de prouver au monde la fiabilité de ses engins spatiaux et le haut savoir-faire de ses compétences humaines, fiabilité que l'on a voulu disqualifier avec l'exploitation abjecte de la chute d'une partie de la fusée chinoise, revenant d'une mission tout autant glorieuse : le début de la construction de la première station spatiale de la Chine populaire ! L'agence spatiale chinoise vient de réussir le plus grand exploit de son histoire en faisant se poser la sonde Zhurong sur Mars samedi matin. Il y a quelques semaines, l'atterrissage du rover américain Perseverance avait soulevé les passions. L'évènement était relayé partout et en direct. Ne vous attendez pas au même enthousiasme à propos de la sonde chinoise. Mais cela ne tient pas seulement au désintérêt des médias occidentaux. Il faut aussi savoir que les Chinois travaillent souvent dans le plus grand secret. Les « 7 minutes de terreur » C'est dommage parce que la Chine est le second pays à poser une sonde sur Mars : ni l'Europe ni la Russie et autres puissances n'ont réussi cet exploit (l'ex-URSS avait mené plusieurs missions sur Mars en 1970 mais elles furent un lamentable échec). Pour revenir à la mission chinoise couronnée de succès dans sa première étape, voici ce qu'en disent les Chinois : « À l'occasion de l'une des plus ambitieuses explorations spatiales jamais organisées, la sonde Tianwen-1 chinoise a été conçue pour orbiter, atterrir et rouler. Avec cette arrivée sur Mars, historique, la Chine devient la première nation à poser un véhicule sur Mars dès son premier essai .» Le rover a fait son entrée dans l'atmosphère martienne et débuté son processus d'atterrissage vendredi soir à 0 h 11 min (heure d'Alger). L'endroit choisi pour cette mission est situé dans la région nommée Utopia Planitia, située dans l'hémisphère Nord de la planète Rouge et qui constitue une cible plus aisément accessible que les autres zones. Evidemment, et comme pour toutes les missions sur Mars, il y a eu ces sept minutes que l'on a qualifiées de « terreur » lors de la précédente expédition américaine. Il s'agit de ce temps où la sonde arrive en chute libre et où son freinage doit être maîtrisé d'une manière parfaite. La majorité des ratages se déroulent lors de cette descente. Comme on n'a aucune nouvelle des conditions de cette descente, on attendra le moment d'atterrissage (ou pas) pour savoir si les choses se sont bien déroulées. « 7 minutes de terreur », pendant lesquelles l'atterrisseur agit en toute autonomie, sans contrôle possible depuis la Terre. Etudier les possibilités de vie humaine sur Mars Finalement, la première information après ce « blanc » angoissant fut celle annonçant une réussite totale de l'opération. Explosion de joie au Centre de contrôle terrien et immense satisfaction chez tous les ingénieurs et experts ainsi qu'au sein du peuple chinois. Avant de se poser, la sonde a utilisé un bouclier thermique constitué d'un immense parachute (15 mètres de diamètre) et des rétrofusées. La sonde n'atterrit pas n'importe où : grâce à un système de localisation sophistiqué qui utilise des données en 3D, elle compare l'image injectée dans sa mémoire avec l'image réelle du site. Cette précision permet à la sonde d'adapter son atterrissage aux conditions du sol et d'éviter ainsi les obstacles contraignants. Rappelons que la sonde chinoise avait été lancée en 2020. Elle est arrivée à destination ce 14 mai 2021 après un voyage de 55 millions de kilomètres. Jusqu'à ces derniers jours, l'orbiteur Tianwen-1 avait mené à bien sa mission en accumulant des photos et des données sur la surface de la planète Rouge. Quant au rover Zhurong (dieu du feu), lâché par l'orbiteur, il a pour mission de mener diverses missions en sismologie pour étudier la géologie de l'endroit où il s'est posé et chercher la présence d'eau pour savoir si Mars peut être habitée par des humains. M. F.