La réouverture partielle de l'espace aérien ne profitera finalement pas qu'à Air Algérie. Au nom du principe de réciprocité, les compagnies étrangères signent un retour timide, avec une moyenne de un à deux vols hebdomadaires. Les négociations avec ces compagnies ont été un peu longues, en raison de la réticence de ces dernières à gérer le volet lié au confinement sanitaire. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Ce n'est pas encore le retour à la normale au niveau des aéroports où les vols sont autorisés depuis le 1er juin, mais la reprise est bel et bien effective. Après Air Algérie qui avait ouvert le bal avec des vols de et vers la France, la Turquie, la Tunisie et l'Espagne puis récemment l'Italie et l'Allemagne, c'est au tour des compagnies étrangères d'opérer un retour commercial. Ce dernier a été rendu possible grâce au principe de réciprocité qui permet aux Etats de demander à ce que leurs compagnies soient autorisées à opérer dès que le pays d'accueil est desservi. C'est ainsi que les compagnies opèrent un retour, certes timide. En effet, dans les meilleurs des cas, deux vols hebdomadaires sont autorisés pour chacune des compagnies. Les négociations ont parfois été rudes, parce qu'en toute logique, les compagnies aériennes espéraient pouvoir desservir l'Algérie plus fréquemment puisqu'un seul vol par semaine par exemple a été jugé très insuffisant et économiquement pas très « intéressant ». C'est quasiment le même nombre de vols qu'effectue Air Algérie par destination que ses concurrents étrangers. Ainsi, en plus des trois dessertes hebdomadaires effectuées par Air Algérie, dont deux vols entre Alger et l'aéroport de Paris-Orly, Air France pourra effectuer deux vols hebdomadaires vers Alger. Deux vols sont au programme demain mercredi, un en matinée au départ de Paris, puis un vol retour en fin de journée. Les compagnies turque, tunisienne, espagnole et allemande ont connu le même traitement, et opéreront également un vol commercial hebdomadaire. Il s'agit là des programmes arrêtés pour le mois de juin uniquement. Autre sujet de discussions : les mesures appliquées dans le cadre du protocole sanitaire devant accompagner cette réouverture partielle. Sans surprise, ce sont les mêmes conditions qui sont imposées aux voyageurs arrivant sur le sol algérien à bord des avions des compagnies étrangères. Les passagers sont donc tenus de présenter un test PCR de moins de 36 heures, d'être munis d'un billet aller-retour, mais surtout de se confiner cinq jours durant au niveau d'un des établissements hôteliers prévus à cet effet, avec un contrôle médical permanent, et application d'un test de dépistage du Covid-19 à la fin du confinement. Il fallait à ce stade trouver une solution pour le paiement du pack confinement. Si pour Air Algérie, le problème ne s'était pas posé puisque la compagnie avait été chargée de commercialiser, en plus de la billetterie, le pack comprenant les cinq jours de confinement dans un hôtel, pour les compagnies étrangères la situation est autre. Aucune d'entre elles ne propose ce pack. Les passagers arrivant donc à leur bord ne sont pas exempts du confinement sanitaire, et sont tenus de régler les frais d'hôtellerie. Si certaines compagnies ont trouvé la solution en incluant cela dans le prix du billet en augmentant certaines taxes, d'autres demandent tout simplement à leurs passagers de les régler en euros après que ces mêmes compagnies eurent signé des conventions avec des touring-clubs se chargeant de la prise en charge des passagers dès leur arrivée. Avec ce timide retour des compagnies étrangères, l'offre en matière de sièges augmente un tout petit peu, notamment pour la destination France qui a vite connu une saturation, mais le retour à la normale semble encore bien loin. N. I.
