Le Président Abdelmadjid Tebboune a appelé à la vaccination de l'ensemble des enseignants avant la rentrée des classes du 21 septembre prochain. À une semaine du jour J, seulement 76 000 enseignants sur les 740 000 que compte le secteur se sont fait vaccinés, soit un total de 10%, selon le chiffre officiel. Pour le moment, le département de Abdelhakim Belabed ne compte pas imposer la vaccination à l'effectif enseignant. C'est une décision du Président, assure-t-on du côté du ministère de l'éducation. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Plus de dix millions d'élèves vont faire leur rentrée scolaire le 21 septembre prochain. Dimanche dernier, le président de la République a donné un ultimatum au ministre de l'éducation nationale pour la vaccination de l'ensemble des enseignants avant la rentrée. Le corps enseignants ne semble pas adhérer à la démarche. Puisque jusqu'à mardi soir, seuls 76 000 enseignants se sont fait vaccinés. Soit un pourcentage de 10% sur l'ensemble de l'effectif qui compte 740 000 enseignants, apprend-on du côté du ministère de l'éducation. Pourtant, le compte à rebours de la rentrée, prévue pour le mardi prochain, à commencé. La situation inquiète-t-elle le département de Belabed ? Pas pour autant. Le ministère de l'éducation préfère rester confiant. «Nous vaccinons entre 3 000 à 4 000 personnes quotidiennement depuis que nous avons lancé notre campagne de vaccination, le 22 août dernier, et nous avons atteint à ce jour environ 80 000 enseignants vaccinés, et il faut savoir que de nombreux enseignants se sont fait vaccinés en dehors de nos unités de vaccination et nous sommes en train de faire notre bilan pour avoir le chiffre exact», nous dit-on. À moins d'une semaine, nous ne risquons pas de faire vacciner le tiers de l'effectif ? «Il faut voir le verre à moitié plein au lieu de regarder le verre à moitié vide», nous répond une source au ministère de l'éducation. «Nous continuons de sensibiliser sur l'intérêt de la vaccination et nous espérons atteindre notre objectif d'ici la rentrée, il faut rester positif», souligne-t-on. Le ministère de l'Education nationale, ajoute notre source, ne peut pas imposer la vaccination aux enseignants. La décision de l'obligation vaccinale, dit-on, doit émaner du président de la République mais pour l'instant, on n'en est pas là. Le département de Belabed ne veut pas entrer en conflit avec les enseignants à la veille de la rentrée, en donnant un prétexte aux syndicats pour déclencher des mouvements de protestation. Puisque d'ores et déjà, les syndicats refusent une éventuelle obligation vaccinale. «S'il y aura obligation, elle doit être pour tout le monde et non seulement pour le corps des enseignants, les élèves, aussi peuvent contaminer l'enseignant, qu'on l'impose alors pour les élèves, autrement, ça n'a pas de sens», estime Boualem Amoura, président du Satef. Meziane Meriane, président du Snapest estime qu'il y a plus de 10% de vaccinés. Selon lui, plusieurs enseignants se sont fait vaccinés en dehors de la campagne lancée par le ministère de l'éducation. Le syndicaliste qui pointe du doigt le retard du lancement de la vaccination en Algérie, affirme que l'on ne peut pas atteindre 100% de vaccinés d'ici la rentrée. Pour convaincre les réticents, M. Meriane appelle à la sensibilisation et surtout à la responsabilisation. « Nous devons responsabiliser et non pas obliger, il faut mettre l'enseignant non vacciné devant ses responsabilités, et c'est à lui d'assumer les conséquences de son choix», dit-il. Pour rappel, le ministère de l'éducation a mobilisé 1 433 unités de dépistage et de suivi (UDS) des établissements scolaires, et 41 services de médecine de travail, ainsi que 16 centres médico-sociaux pour cette campagne de vaccination. S. A.
