La promesse du ministère de l'Education nationale portant sur l'ouverture des cantines scolaires dès les premiers jours de la rentrée risque de ne pas se matérialiser. Quelques jours à peine avant la reprise officielle des cours, plusieurs fournisseurs refusent d'approvisionner les réfectoires des établissements scolaires, en raison de la hausse vertigineuse des prix des produits de base. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Selon les informations rapportées par des syndicalistes dont Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), cette problématique risque de se poser avec acuité dans plusieurs établissements scolaires (collège, lycée, primaire). Pourtant, fait-il savoir, «les mêmes fournisseurs ont soumissionné sur des prix beaucoup moins chers au mois de janvier dernier». Mais avec la flambée des prix, beaucoup ont compris qu'ils allaient être perdants dans l'affaire, en sachant que les prix ont pratiquement doublé. À cette période, ils pouvaient acheter le poulet à 250 DA mais en un battement de cils, les prix de la volaille sont affichés à plus de 500 DA. C'est dire à quelle vitesse la donne a changé. D'autant plus que l'envolée des prix n'a épargné aucun produit, pas même les plus basiques à l'image des lentilles, les haricots secs, les pâtes et le riz. «Cette situation a d'ailleurs poussé une partie de ces fournisseurs à faire une demande de résiliation aux torts», a-t-il souligné. Du moins, si la situation du marché de soumission reste ainsi. Pour le président du Satef, cette réaction est justifiée, en sachant qu'en l'état actuel des choses, les fournisseurs sont dans l'incapacité d'honorer leur marché et préfèrent opter pour le désistement afin d'atténuer le coût des pertes. «Mieux vaut perdre 20 millions que d'en perdre 50, cela va de soi, relève Boualem Amoura qui se dit interloqué par la passivité des autorités face à ce problème qui est susceptible de chambouler la rentrée scolaire. Pourtant, les responsables du ministère de l'éducation nationale garantissent que les cantines scolaires seront ouvertes dès le premier jour de la rentrée des classes qui aura lieu ce mardi. Une affirmation qui laisse perplexe Boulem Amoura qui attire l'attention sur ce «mauvais réflèxe», qui est de laisser les problèmes se tasser et de chercher les solutions une fois l'année scolaire amorcée. Pour avoir davantage de détails sur cette question du point de vue du ministère de l'éducation nationale, nous avons tenté de joindre des responsables du secteur, mais en vain. Toutefois, une source non officielle relevant de ce département a indiqué que ce problème sera pris en charge, mais sa résolution ne dépend pas seulement du ministère de l'Education. Abordant un autre aspect de cette même problématique, d'autres syndicalistes ont estimé que cette question pose chaque année un problème tant l'origine du mal réside dans la gestion anarchique qui a toujours caractérisé l'approvisionnement des cantines scolaires. Ceux-là pointent du doigt le manque de transparence et les innombrables cafouillages qui ont accompagné cette opération. M. Z.