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Liès Sahar est mort : il n'y a pas de perfidie savoureuse
Publié dans Le Soir d'Algérie le 28 - 09 - 2021

Je ne sais pas pourquoi mais à l'instant où j'ai appris sa mort, c'est l'image de son ancienne compagne et mère de ses enfants qui m'est venue à la tête. « Sassi » m'a tiré d'une mort certaine et le souvenir de quelqu'un qui vous a sauvé la vie revient à chaque fois qu'un prétexte se présente. Ou ne se présente pas. Avec Hafida Ameyar — toutes deux étudiantes à l'Institut de planification — elle a ameuté le Tout Ben Aknoun pour qu'on vienne m'extirper des griffes intégristes qui faisaient pleuvoir des coups de barres de fer sur mon corps sans défense. Nous sommes en 1980 et quelques années plus tard, quand j'ai fait la connaissance de Liès Sahar, je n'ai pas été surpris d'apprendre que Sassi était son épouse. Tout chez lui est force de conviction, tout chez lui tend vers un idéal qu'il avait chevillé au corps. En dehors de certaines apparences trompeuses, de lancinants agacements et quelques fugaces lassitudes, Liès était tout entier dans une certaine idée du pays, une certaine idée de la vie : celle de la justice, de la générosité, de l'émancipation des humbles et par-dessus tout de l'intelligence sans prétention. Oui, Liès était une intelligence à l'état pur. Et s'il n'a pas toujours eu la chance d'exprimer son immense talent, il l'a fait sans crier gare à chaque fois que s'est ouverte une brèche sur son parcours d'homme, de militant et de journaliste dont le moins qu'on puisse dire est qu'il n'était pas un long fleuve tranquille. Le propos précis et l'investissement toujours utile, il nous « lisait » la fiche de paie et décortiquait le droit du travail. Sans jouer à l'instit, il expliquait ce qu'est « bâtonner une dépêche» à un stagiaire en réussissant la gageure de lui parler d'égal à égal. D'apparence trop pointilleuse pour être artiste, Liès a pourtant été poète à ses heures... de rêveur cachottier et dans une autre vie, il a fait des études de littérature française. Quand il a entrepris une reconversion heureuse en se consacrant aux questions de l'énergie dont il est devenu rapidement une référence, ne sont surpris que ceux qui ne le connaissent pas. Pour autant, Liès n'est pas la froide incarnation raisonnée qu'on peut imaginer. Chambreur jusqu'à irriter, d'un humour aux frontières du perfide, on imagine encore Halli s'esclaffant sur l'imposture de son érudition en « science des paraboles », on se remémore encore Rachid Lourdjane le regardant de haut et de travers quand il sort une de ses perfidies ou encore Ameyar lui donnant de l'affectueux « sofa tayra ». Liès est parti ; il nous lègue cette image de charme qu'inspirent les humbles ayant servi sans rien prendre, les humbles qui avaient des choses à offrir et l'ont fait sans se poser de question. Et puis ce sentiment insupportable que tout n'a pas été fait, rien n'a été fait pour que Liès connaisse une autre trajectoire. Les dernières années de sa vie, Liès les a passées dans la dignité mais aussi une désillusion proche du dépit. Et plus visible que tout le reste, une tenace solitude... de conviction. On ne sait même plus laquelle des solitudes est la plus dure : celle qu'a choisie volontairement Liès Sahar ou celle qu'on lui a infligée ? C'est d'autant plus rageant que le « on » n'est pas vraiment là où on peut spontanément l'imaginer. Adieu, Liès, ton dernier gag est de mauvais goût. Il n'y a pas de perfidie savoureuse, c'est ça ?
S. L.

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