Les syndicats du secteur de la santé unissent leurs forces. Sept d'entre eux viennent d'annoncer la naissance de la coalition nationale des syndicats de la santé. Ils dressent un état des lieux peu reluisant avec des conditions socioprofessionnelles en dégradation et des atteintes au libre exercice syndical. Il n'est pas exclu que d'autres formations syndicales rejoignent la coalition pour former un véritable front. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - C'est dans un contexte marqué par une dégradation du pouvoir d'achat, mais également des conditions de travail, que sept syndicats du secteur de la santé fédèrent leurs forces. Le Syndicat autonome des biologistes de la santé publique, le Syndicat des infirmiers algériens, le Syndicat autonome des auxiliaires médicaux en anesthésie et réanimation de santé publique, le Syndicat autonome des sages-femmes algériennes de santé publique, le Syndicat national des médecins généralistes de santé publique, le Syndicat national des professeurs de l'enseignement paramédical, ainsi que le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique annoncent la naissance de la Coalition nationale des syndicats de la santé. Le règlement intérieur ainsi qu'une charte ont été élaborés pour le bon fonctionnement de ladite coalition dont les membres fondateurs expliquent la création par le contexte subi par les différents corps et qui est « marqué par une destruction de leur environnement de travail, du fait d'une mauvaise gouvernance générale du secteur, avec des dysfonctionnements cumulés depuis plusieurs années, aggravés par des luttes corporatistes entravant l'édification de tout projet commun nécessaire au redressement du secteur », ajoutant que ces mêmes corps « assistent également à une dégradation galopantes de leurs conditions socioprofessionnelles en raison de statuts particuliers figés et démotivants qui ne prennent en compte ni les spécificités du secteur ni la nécessaire évolution des métiers de la santé et de leur nomenclature ». À cela s'ajoutent les entraves au libre exercice syndical. « Devant cette situation, les syndicats ont décidé de s'organiser en une conjonction de forces syndicales représentatives dans le secteur en s'inscrivant dans une démarche syndicale basée sur le dialogue, la concertation et la lutte collective. Ils s'engagent à permettre à tous les travailleurs du secteur de prendre la place qui leur revient et de développer une dynamique synergique positive ». Interrogé au sujet du pourquoi de la création de cette coalition, le porte-parole du Syndicat autonome des biologistes de santé publique explique que « les problèmes sont communs aux différents corps de la santé, surtout depuis la pandémie. Toutes les primes instituées sont communes à tous les corps, y compris celle relative au Covid-19. Normalement elle devrait être versée de manière régulière, mais, là, ce n'est pas le cas et, à chaque fois, il faut menacer de faire des arrêts de travail pour pouvoir en bénéficier et cela n'est pas normal. En plus de cela, l'assurance du personnel de santé confronté au risque au quotidien devrait être revue. La coalition vise à avoir un même mot d'ordre, autant fédérer les énergies, en dépit des spécificités de chaque corps, et faire front, notamment lorsque les pouvoirs publics font la sourde oreille ». M. Aït Saïd Abdenour assure que la porte est ouverte à d'autres syndicats désireux de rejoindre la coalition. Celui des psychologues pourrait la rejoindre en attendant l'aval de leur conseil national. Pour éviter les problèmes de leadership qui peuvent miner la coalition, une présidence tournante a été instituée. Le président du Syndicat des médecins généralistes est, pour l'instant, son coordinateur national et devra céder sa place dans trois mois. N. I.