L'Algérie vit désormais sous la menace d'une 4ème vague de Covid-19. Pour anticiper sur les moyens de riposte, le ministre de la Santé a organisé, jeudi, une rencontre nationale avec les différents acteurs de son secteur pour recueillir leurs recommandations. Par ailleurs, Abderrahmane Benbouzid, qui craint de voir son stock de vaccins anti-Covid arriver à sa date de péremption avant son utilisation, se dit favorable à l'instauration du pass sanitaire. Une option qu'il compte, d'ailleurs, défendre auprès du président de la République. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Il y a péril en la demeure, alerte le ministre de la Santé. Selon Abderrahmane Benbouzid, tous les indices sont en faveur d'une survenue d'une 4ème vague Covid en Algérie. Pis, alertent les experts, cette nouvelle vague est à nos portes. Pour anticiper et éviter de tomber dans les mêmes erreurs précédentes, en matière de lutte contre cette pandémie, le ministre de la Santé veut préparer une stratégie de riposte en coordination avec les professionnels de la santé qui sont sur le terrain. C'est ainsi qu'il a réuni, jeudi, les directeurs de santé, les directeurs des établissements hospitaliers, les présidents des comités scientifiques, les différents syndicats, les experts et sociétés savantes, dans le but de recueillir leurs propositions pour affronter une éventuelle 4e vague, mais aussi pour faire le bilan des actions de lutte menées lors des précédentes vagues. Benbouzid s'est ainsi engagé à prendre les recommandations des professionnels de la santé en charge pour les faire aboutir. « J'ai les prérogatives pour mettre en marche toutes les mesures qui vous semblent être les bonnes pour faire la riposte qu'il faut, et je prendrai le meilleur chemin qui vous semble être le bon pour lutter contre cette pandémie », a déclaré le ministre de la Santé en s'adressant à ses invités. Benbouzid dit aussi vouloir tirer des leçons du passé pour mieux s'organiser et mettre en place une stratégie de lutte plus performante que les précédentes. Confiant en notre système de santé, le premier responsable du secteur a souligné que l'Algérie s'en est sortie d'une troisième vague extrêmement difficile, sans qu'elle soit totalement terrassée. Evoquant le problème de l'oxygène, le ministre de la Santé a rappelé que la demande a été fortement augmentée. Nous enregistrions, dit-il, jusqu'à 400 demandes d'hospitalisation par jour et tous les malades nécessitaient de l'oxygène, tandis que la production nationale était insuffisante. Notre système de santé ne serait pas à l'origine des couacs enregistrés dans la prise en charge durant la vague précédente. « Il ne s'agit pas d'un problème de système de santé mais la pandémie, qui était d'une dangerosité exceptionnelle, a mis dans la difficulté tous les systèmes de santé dans le monde », se justifie le ministre de la Santé. Confiant, Benbouzid estime que l'Algérie réussira à faire face à toutes éventuelles nouvelles vagues. Le point noir ? C'est la campagne de vaccination. « La vaccination est ma déception », a déclaré le premier responsable du secteur qui dit craindre de voir une quantité importante de vaccins non utilisés se périmer. Le stock de vaccins actuel est de 13 millions de doses. Au total, 35 millions de doses ont été acquises depuis janvier 2021. D'ailleurs, Benbouzid a décidé de geler une commande d'importation de vaccins jusqu'à nouvel ordre. Par ailleurs, le ministre de la Santé se dit favorable à l'instauration du pass sanitaire. Cependant, souligne-t-il, la décision n'est pas de son ressort. « Je suis pour le pass sanitaire, mais cela ne relève pas de mon département. Je vais souligner cette mesure en gras dans les recommandations et je la défendrai auprès du Président car je suis tout à fait d'accord pour appliquer ce qui a donné des résultats ailleurs dans le monde », a déclaré Benbouzid. S. A.
