Ultime tour de table avec les médias avant la finale promise. Le sélectionneur des Verts Madjid Bougherra, toujours si serein, pense que Tunisie-Algérie est une affaire de nerfs et l'équipe la moins stressée, celle qui maîtrisera ses nerfs, fera la différence. Sinon, pas ou peu de secrets à relever chez des «Aigles de Carthage» qui connaissent l'équipe d'Algérie et vice-versa. Un livre ouvert dont les pages sont écrites par des joueurs qui se connaissent comme des frères. «Les deux équipes n'ont pas de secret entre elles. C'est toujours important d'avoir des joueurs qui évoluent dans le championnat de l'équipe que l'on va affronter», confie d'entrée Bougherra qui capitalise le travail accompli par les siens durant ce tournoi arabe si enivrant. «Être arrivés en finale, c'est positif, mais nous sommes des compétiteurs. À la fin, on ne retiendra que le vainqueur. Donc, nous voulons le trophée !», lâche-t-il en guise de préambule à un derby où il n'imagine pas beaucoup de scénarios à la fin du temps réglementaire. «Je ne pense à aucun autre scénario qu'à la victoire, c'est normal. On joue chaque match comme une finale et, surtout, on ne veut pas avoir de regrets», rappelle un Madjid Bougherra davantage inspiré par le souci de la gagne. Et du détail. Si bien qu'il aime se dévoiler en décortiquant le jeu de l'équipe adverse. «La Tunisie a commencé en 4-3-3 face à l'Egypte, ils jouent aussi en 4-2-3-1. Même s'ils passent à 3 derrière, ce sera un peu différent du Qatar. On les a analysés de A à Z. On sait d'ailleurs que leur défenseur central est blessé», fait-il savoir histoire de mettre en garde son homologue tunisien Mondher Kebaier contre toute velléité de changer le système qui s'avérera infructueux tellement Bougherra avoue avoir tous les tuyaux. Et pour le prouver, Bougherra donne sa manière de voir les choses, le contenu du match de cette finale 100% maghrébine : «C'est bien d'avoir joué face à une défense à 3 contre le Qatar, mais la Tunisie ressemblera davantage au Liban, qui jouait dans un 3-4-3 particulier. Nous sommes prêts à tout affronter», assure-t-il en rappelant que «l'Algérie et la Tunisie se connaissent et leurs confrontations sont toujours serrées». Pour lui, «les tunisiens ont mérité d'être là et c'est une fierté pour le Maghreb que nous soyons tous deux en finale». «Bounedjah sera là» S'il est au courant que le colosse libéro tunisien Yassine Meriah, victime d'une grave blessure (ligaments croisés) contre l'Egypte, ne sera pas de la fête, Bougherra a des certitudes concernant son buteur patenté. «Bounedjah est sorti sur crampes face au Qatar. Il a fait des examens et, hamdoullah, tout est OK. On verra son évolution mais il fera partie du groupe, ça c'est certain». Il expliquera ensuite que cette finale est l'aboutissement d'efforts tangibles qu'il faudrait concrétiser par un sacre. «Cette compétition était longue. On a fait un petit parcours, avec des confrontations dont le niveau était élevé mais ce n'était pas la finalité. Désormais, on est à une marche de ce trophée», notera Bougherra qui assure, toutefois, que «nous n'avons pas eu beaucoup de récupération, seulement deux jours avant cette finale. On travaille sur ce match, sur ce derby, et on sait que ça se jouera encore à l'état d'esprit, à celui qui en voudra le plus». Et pour mieux imager son ressenti, il comparera ce derby centre-est à celui contre le voisin de l'ouest, le Maroc. «Cette finale ressemblera davantage à notre match face au Maroc, avec deux équipes qui se connaissent. Les tunisiens ont beaucoup d'expérience de compétition, ils vont toujours loin en CAN et ont cette capacité de ne rien lâcher». Il insistera sur le fait que le début du match sera déterminant pour pouvoir se prononcer franchement sur les chances de son équipe. «On a bien démarré certains matchs, comme face au Maroc, et d'autres moins, comme le Qatar. Dans l'ensemble, on sait gérer un bon début mais aussi un mauvais début. Beaucoup de facteurs peuvent influer sur les entames de mes joueurs», affirme le coach des Verts qui reste sous le charme du public algérien, toujours là quand l'équipe faiblit. «Les supporters algériens, à travers le pays, dans le monde, ou ceux qui sont ici à Doha, nous ont soutenus. Cette Coupe arabe a montré un grand fair-play entre les différents pays, ça a été un évènement magnifique. Le supporter algérien souhaite avant tout que l'on mouille le maillot, que l'on soit à 200%. Et c'est pourquoi, je n'envisage pas la défaite !», conclut celui qui peut faire coup double à l'occasion de sa première internationale comme sélectionneur. M. B. Bougherra au sujet de Belaïli «Nous espérons voir Youcef dans un grand club» C'est l'une des questions qui ont marqué le point de presse, hier, de Madjid Bougherra consacré à la finale d'aujourd'hui. La situation de Youcef Belaïli après sa (nouvelle) rupture de contrat avec un club (le SC Qatar, en l'occurrence) avec qui il était sous contrat jusqu'en 2023. Qu'en pense le sélectionneur des A' qui a, sur recommandation de Belmadi, retenu le désormais ex-sociétaire de Qatar SC pour le préparer à la CAN du Cameroun dans trois semaines ? «J'ai appris hier par Belaïli lui-même qu'il allait être libéré. Ça n'aura aucune incidence sur sa finale, il joue pour son pays donc sans égoïsme. Cette Coupe arabe lui permettra de trouver un meilleur club, il le mérite», répondra Bougherra sans vraiment donner l'impression d'être convaincu par la démarche de son poulain à qui il a souhaité une suite meilleure de sa carrière. «Nous espérons voir Youcef dans un grand club, inch'Allah», dira-t-il. M. B.