Sale coup de la Fifa pour le continent africain à quelque deux semaines de l'ouverture de la CAN-2021 (9 janvier-6 février 2022). Dans un courrier transmis à la CAF et à ses associations concernées par le tournoi du Cameroun, l'instance faîtière du football informe que les joueurs évoluant en Europe ne peuvent être mis à la disposition de leurs sélections qu'à partir du 3 janvier, comme réclamé par la WFL. Un vrai cadeau de noël pour les grands clubs européens de la part d'une instance internationale qui gère les affaires du football à la tête du client. En effet, après avoir tenté vainement de faire reculer le rendez-vous du Cameroun à l'été de l'année prochaine, et d'envisager la prochaine phase finale de la CAN chaque 4 ans et pendant l'automne, la Fifa de Gianni Infantino décide de se plier aux desiderata des plus forts en leur accordant «l'exploitation» de leurs internationaux africains jusqu'au 3 janvier, soit une semaine après le premier délai accordé aux équipes qualifiées à la CAN-2021, et une autre semaine avant le début de la fête du football africain. «Plus précisément, et en gardant à l'esprit que dans le cadre juridique qui régit la libération des joueurs dans les équipes internationales, la date de libération officielle exécutoire pour les compétitions est le 27 décembre 2021, la CAF a décidé que pour les joueurs qui ont des matchs officiels de club entre le 27 décembre 2021 et 3 janvier 2022, les associations membres participantes en question doivent être informées que ces joueurs peuvent rester avec leurs clubs pour participer à ces matchs et être libérés après le dernier match de cette période», lit-on dans le courrier de la Fifa. La décision qui intervient à la veille du début des stages des 24 équipes engagées à la 33e édition de la CAF est la conséquence logique de la pression des clubs, des médias et des lobbies européens qui ne veulent pas entendre parler d'une compétition, de surcroît organisée par les Africains, se tienne en pleine saison sportive. Le courrier signé par le SG adjoint de la Fifa Mattias Grafström, qui répondait à la requête de la WFL et de l'ECA, prend position pour ces deux «syndicats» et rappelle aussi bien à la CAF qu'aux associations qui lui sont affiliées, et dont les équipes nationales sont engagées à la CAN-2021, qu'à la lumière de la situation pandémique qui s'est aggravée dernièrement et qui a été suivie par des mesures gouvernementales draconiennes, et du fait que la CAN se tienne à un moment crucial de la saison, il est impératif que les droits des clubs, employeurs desdits footballeurs, soient protégés et que, du coup, il n'est plus possible de libérer leurs joueurs pour une aussi longue période, à compter du 27 décembre jusqu'à la fin de la compétition pour certains. C'est pourquoi, la Fifa a décidé de réduire la période de mise à disposition des joueurs africains au profit de leurs sélections à compter du 3 janvier, soit six jours avant l'entame de la CAN. Un coup tordu qui était attendu depuis quelques semaines, exactement depuis que le président de la Fifa déclarait depuis l'égypte, où il assistait à l'inauguration du nouveau siège de la FEF, qu'il souhaiterait que l'Afrique réfléchisse à revoir le calendrier de sa compétition majeure en avouant qu'il ne pouvait prévoir des sanctions à l'encontre des clubs qui viendraient à ne pas accepter la mise à disposition des joueurs africains. M. B.
