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Le don d'ubiquité de Baba Aroudj
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 01 - 2022

L'Algérie, c'est incontestable, est le pays des miracles, et ces miracles ne doivent rien à personne, même si certains avancent le contraire, tout en montrant leur reflet dans un miroir. Il y en a même qui attribuent notre indépendance et ses artisans à un miracle divin obtenu par des hommes miraculeux qui étaient eux-mêmes en quelque sorte un don de la providence. Mais comme les miracles n'arrivent pas très souvent, pour ne pas dire qu'ils sont très rares, il nous faudra sans doute attendre au moins 59 ans avant d'avoir la génération miraculeuse de Novembre. Mais, malheureusement pour nous et comme sous le feu couve trop souvent la cendre, le miracle de Novembre 1954 risque d'avoir des difficultés à se reproduire, faute de limon. Or la qualité fondamentale des hommes miraculeux du 1er Novembre a été justement de ne pas croire aux miracles, ni d'attendre qu'ils surviennent, et d'avoir agi sans attendre le signe. Malgré leur jeune âge et la pureté de leur foi, ils regardaient avec suspicion les tenants de la piété ostentatoire qui préféraient les dévotions à l'action, la foi aveugle aux lumières de la science. Avant qu'ils n'aient déclenché le premier coup de fusil, le ciel nous avait gratifiés de quelques miracles qui se racontent de père en fils, comme celui de Sidi M'hamed, aux deux tombeaux.(1)
C'est aussi le mérite de ces hommes que d'avoir su aussi mobiliser autour de leur combat tout un peuple qui avait été dépouillé de tout, sauf de sa foi couverte d'un burnous de superstitions.
Chassez le naturel, il revient au galop : bien après une indépendance chèrement acquise, et qui a enfanté de purs héros, comme en ont produit rarement d'autres contrées, nous est venu le besoin d'aller en chercher ailleurs. N'allons pas trop loin et n'essayons pas d'opposer deux guerriers, Aksel (Koceila) et Okba dont l'un a supplanté l'autre, simplement parce qu'il prétendait se battre au nom de Dieu. C'est sans aucun doute Dieu qui le fit(2) aussi lorsque des Algériens en mal de héros élevèrent une statue à un corsaire ottoman, comme d'autres l'ont fait plus tard pour un pharaon d'Egypte. Mais si ces derniers l'ont fait par défi ou par dépit, comme une protestation identitaire, les premiers ont agi aussi par défi, et juste en face de la tristement célèbre prison Barberousse. Une prison dont les hommes qui y ont été décapités, enfermés et torturés auraient sans doute mérité un monument plus authentique, et plus légitime en hommage à leurs sacrifices. Ce qui est absurde, c'est que de cette statue érigée en rond-point, comme ceux de Brahimi sur un terrain de football,(3) ne semble déranger que ceux qui sont obligés de tourner autour.
Ces réflexions m'ont été inspirées par la découverte d'une série turque, Barbaros, diffusée par la télévision turque, et consacrée aux trois frères qui écumèrent la Méditerranée et la régence. Sobhane Allah, me suis-je laissé dire, voilà un corsaire ottoman qui a fait main basse sur une place historique d'Alger, et sur le don d'ubiquité post mortem de Sidi M'hamed Bouqobrine. Je ne sais pas si Baba Aroudj a déjà sa statue dans une ou plusieurs villes de Turquie, mais auquel cas il éclipserait même le saint aux deux tombeaux, puisqu'il a aussi sa série télé. Le comble, ce serait que la série en question, dont la première saison comprend 17 épisodes, ait déjà été achetée par la Télévision nationale alors que des productions locales sont bloquées. Je soupçonne d'ailleurs cette production de participer à la glorification de la grandeur de l'Empire ottoman que le Président Erdogan rêve de reconstituer sous sa direction illuminée. En attendant de s'appeler le (re)Conquérant, ledit Erdogan a le vent en poupe, pour parler la langue de Baba Aroudj, et il mène une grande offensive en Afrique, pour sauver son trône. Tout comme il n'oublie pas de s'insérer dans les Accords d'Abraham en resserrant ses liens avec Israël, et il l'a fait dès le mois dernier en recevant une délégation de rabbins turcs et arabes. Les relations avec Israël «sont vitales pour la sécurité et la stabilité dans la région», a-t-il déclaré à ses hôtes.
En bon islamiste, il a aussi défendu avec ferveur la nécessité d'instaurer la paix et l'harmonie entre croyants de religions différentes, alors qu'il vient de transformer l'église Sainte-Sophie en mosquée.(4) Reconnaissons à Recep Tayyip Erdogan la capacité d'assumer de telles contradictions, notamment en participant à des alliances hostiles à l'Algérie, tout en restant ami avec elle. C'est de la politique, me diront les connaisseurs, mais ce n'est pas aussi de la politique lorsqu'Israël installe une base militaire au Maroc, «khadimou Al-Quds», tout près de nos frontières. Comme dirait Ala Aswani, que je cite pour la troisième fois en trois semaines, je vous laisse réfléchir à tout ça, non sans avoir partagé avec vous le récent message de l'écrivain.
Les règles de la danse en Egypte : 1) Si la femme danse après avoir voté pour Sissi, sa danse est jugée comme étant un acte patriotique. 2) Si la femme danse lors d'une fête familiale, c'est considéré comme une distraction nécessaire. 3) Si la femme danse pendant qu'elle vote pour Sissi, sa danse est considérée comme une action nationaliste. 4) Si la femme fonctionnaire danse lorsqu'elle est en balade avec ses collègues, elle est déférée devant une juridiction administrative.
A. H.
1) Sidi M'hamed Bouqobrine, tel qu'il est vénéré à Alger et en Kabylie, a réussi le tour de force d'avoir deux enterrements et deux tombeaux : au mausolée de son père, Sidi Abderrahmane, et dans son village natal, Ath-Smaal, daïra de Boghni.
2) J'utilise à dessein cette expression en hommage à Dieu-le-Fit, l'un des romans du regretté Noureddine Saadi, qui tourne en dérision l'une des plus piteuses actions de nos gouvernants qui consistait à rapatrier de force dans leur village d'origine, les habitants des bidonvilles d'Alger. Bien sûr, la majorité d'entre eux est revenue et a créé de nouveaux bidonvilles, et certains en ont même fait une profession.
3) Formule chère à notre excellent confrère et ami, Fodil Ourabah, dont on ne dit pas assez de bien selon moi, quoiqu'il ait des doutes sur la sincérité de mes intentions en bon scorpion.
4) La basilique Sainte-Sophie a été transformée en mosquée après la conquête de Constantinople (Istanbul) par les Turcs, puis transformée en musée après l'abolition du «khalifat» ottoman par Atatürk. Pour vous donner une idée de l'iniquité d'un tel acte, imaginez, je dis bien imaginez, Alger devenue une ville à majorité chrétienne et ses autorités rendant la mosquée Ketchaoua, transformée en église durant la colonisation, au culte chrétien.


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