Longtemps adjoint de Hervé Renard et aujourd'hui sélectionneur de l'Arabie Saoudite, Patrice Beaumelle vole désormais de ses propres ailes, seul, emmenant une équipe de la Côte d'Ivoire qui a raté son examen pour le tour de barrages de la Coupe du monde-2022 mais qui ne désespère pas de refaire le coup de Youssouf Fofana et des éléphants, en 1992, au Sénégal. Une édition qui a vu le champion en titre, l'Algérie entraîné par feu Kermali, chuter lourdement à Ziguinchor face à la formation ivoirienne conduite par Yéo Martial (0-3). Un souvenir vieux de trente ans qui hante l'esprit des Algériens. Pour Beaumelle, le coach des éléphants, le match de cet après-midi a tout d'une finale. «Vous vous attendiez à un match de gala mais c'est la beauté du football, rien n'est fait à l'avance», tranche-t-il d'entrée. Il assurera ensuite que « la fraîcheur physique et mentale va être importante et la détermination présente tout au long du match.» Convaincu que son équipe aurait pu mieux faire, Beaumelle concède que le talent seul ne suffit plus pour s'imposer. «Sur nos buts concédés il y a eu un manque de concentration. Je le dis à nos joueurs, le talent ne suffit pas pour aller loin. La pelouse est catastrophique mais ça n'explique pas tout. Aujourd'hui, on est tous contraints de faire des calculs même si en tant que compétiteurs, on veut s'occuper de nous-mêmes. Avec 4 points en principe ça passe, mais si il y a trop d'équipes à trois points que certaines vont sauter», précise le technicien français qui n'oublie pas de qualifier l'autre match du groupe (Sierra Leone-Guinée équatoriale) de «finale». «Dans chaque groupe il y a des finales. Ce sera un match intéressant comme l'autre match du groupe puisque les quatre équipes peuvent se qualifier», dit-il. Quelle impression a-t-il de l'équipe algérienne dans cette Coupe d'Afrique ? «On a analysé les matchs de l'Algérie. J'ai vu Algérie - Sierra Leone des tribunes et ce fut un beau match. Si l'Algérie n'a pas eu de résultat, c'est qu'elle a eu de la malchance parce qu'elle s'est créée des occasions», analyse Beaumelle qui avoue que «Comme nous, l'Algérie a eu du mal face à des équipes accrocheuses. Ce qui a changé avec la formule à 24 équipes, c'est qu'il y a plus d'équipes qui y croient puisqu'on peut se qualifier en étant 3e». Enfin, le sélectionneur de la Côte d'Ivoire a fait le tour sur la disponibilité de certains de ses éléments et annoncera que «Eric Bailly est toujours sous contrôle médical. Il a reçu 5 points de suture sur le crâne. Il récupère. On espère qu'il sera là demain. Pareil pour Wilfried Zaha qui a été touché à l'épaule en retombant». Pour le gardien Badra Ali Sangaré, doublement affecté (faute sur l'égalisation Sierra-léonnaise et qui a perdu son père le jour même), Beaumelle est indécis. « C'est difficile à vivre pour notre gardien qui se sent responsable sur le dernier but. Il se fait très mal au genou, mais il n'a rien de grave. On le surveille et il y a des chances qu'il soit prêt à jouer », note-t-il en guise de conclusion. Présent à ses côtés, l'attaquant Max-Alain Gradel qui évolue en Turquie (Sivasspor) semble prendre du plaisir à affronter des équipes comme l'Algérie. à 34 ans, et 88 sélections à son actif, Gradel pense que le match est important pour les deux équipes. «Demain, ce sera un match important entre deux grandes nations», affirme Gradel présent lors des quatre derniers duels contre l'Algérie depuis la CAN-2013, notamment ce rendez-vous de Suez en 2019 qui avait souri aux camarades de Feghouli lors de la série des tirs au but. «Je n'aime pas parler de revanche mais c'est clair qu'on est motivés pour demain face à l'Algérie. Le plus important dans un match, c'est de créer des occasions mais en face, les défenseurs sont très concentrés», résume l'ancien équipier de Fawzi Ghoulam à l'ASSE. M. B.
