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SOMMET DES CHEFS D��TAT ET DE GOUVERNEMENT DE L�UNION EUROP�ENNE
Le canal de Bruxelles et l��il du cyclone
Publié dans Le Soir d'Algérie le 05 - 02 - 2011


De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
Consacr� � l��nergie et aux priorit�s de l�Union europ�enne en la mati�re, ce Sommet des 27 ne pouvait pas plus mal tomber pour le Vieux-Continent. Premier acheteur mondial de p�trole et de gaz, l�Europe est terroris�e par ce qui se passe au Caire ! Donc au Canal de Suez !
Qui pense ou ach�te �nergie en Europe a en t�te, en plus de la Russie, de l�Alg�rie et de la Libye, l��gypte, le Canal de Suez. N�oublions pas que deux fondateurs de l�Union, France et Royaume-Uni, ont fait la guerre pour le Canal de Suez. Ce qui s�y passe et les d�veloppements r�cents de la situation sur le terrain n�incitent gu�re les Europ�ens � l�optimisme. L�apr�s-Moubarak apr�s l�apr�s- Ben Ali et les apr�s d�apr�s se jouent, � l��vidence, sans l�Europe. Si Bruxelles n�y prend pas garde, ce qui n�est pas le cas, loin s�en faut, cette r�gion se redessinera sans les 27. Cela fera beaucoup (Proche, Moyen et Extr�me-Orient plus la M�diterran�e du midi). Les Allemands et les Britanniques � un degr� moindre savent que la mondialisation a �t� mal n�goci�e, mal con�ue et mal pr�par�e par l�Europe. Les ratages et les apriori historiques sont, cependant, l�apanage du vieux et t�tu continent. Hier, dans la capitale belgo-europ�enne et si�ge des principales institutions de l�Otan, les d�cideurs europ�ens n�avaient pas grand-chose � proposer, � se dire, Tunis, Amman, Sana�, le Caire, k�hlass, c�est fini, c�est une, �a sera, une configuration am�ricaine, r�formiste, d�mocratisant, acceptable pour les peuples de la r�gion, les Arabes. Les Vingt-sept, longtemps accroch�s aux basques des dictateurs, pourront-ils rattraper le retard ? Se mettre au diapason, n�gocier la mise � leur � mise � niveau ? Pas s�r. Vu les contradictions et les int�r�ts divergeant, des dinosaures europ�ens. Sur l��conomie, d�j�, Berlin a, encore une fois, oppos� une fin de non-recevoir au �gouvernement �conomique�, lui pr�f�rant le �pacte de comp�titivit�. D�un mot, l�Allemagne ne veut plus �tre tributaire des mauvais �l�ves, des cancres. Ils sont nombreux (Gr�ce, Espagne, Bulgarie, Portugal, Roumanie, Slovaquie�). Les Allemands, qui regardent de plus en plus de l�autre c�t� de l�Atlantique, sont d�cid�s � livrer la guerre �conomique en faisant cavalier seul. Les autres, la France y compris, ont une seule option : suivre ou regarder l�Allemagne filer, se d�tacher du carcan de l�Union europ�enne. Suivre sera difficile pour la plupart des autres, le Royaume-Uni, peut-�tre, sera-t-il au diapason. Que seront-ils, alors, l�Euro et l�Europe devenus ? Pour le reste, tout le reste, remous aux fronti�res maritimes directes. Tunisie, �gypte, demain, d�autres sans doute suivront. Bruxelles ne sait plus � quel dieu se vouer. Ulysse, lui-m�me, n�y pourra pas grand-chose. N� grec, �gyptien de culture, Ulysse aurait, selon la l�gende, fond� Alger. Tunis, Le Caire, Alger, tous dans l��il du cyclone.


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