La Libye s�installe dangereusement dans le chaos, une semaine apr�s le d�clenchement d�un soul�vement populaire sans pr�c�dent chez nos voisins du Sud-Est. Dimanche soir et hier lundi, la situation s�est brutalement d�grad�e dans une ambiance de guerre civile qui risque de mener le pays vers la catastrophe. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) -Mouamar Kadhafi ne s�est pas embarrass� de scrupules pour mater, dans le sang, la contestation populaire dont il fait l�objet. Le recours aux armes de guerre est sa seule r�ponse pour le moment. Le bilan, impossible � quantifier avec pr�cision dans un pays aussi ferm� que la Libye, est lourd. La F�d�ration internationale des droits de l�homme, se basant sur des informations recueillies aupr�s de militants libyens, situait entre 300 et 400 le nombre de morts en d�but d�apr�s-midi, hier. Des informations parvenant de plusieurs et diverses sources �voquaient toutes des combats de rues, entre manifestants et forces de l�ordre. Elles parlaient �galement de plusieurs villes qui seraient tomb�es sous le contr�le des manifestants, de ralliement, par endroits, des forces de l�ordre � la cause des manifestants. De hauts responsables libyens, comme le ministre de la Justice, ou des diplomates en poste � l��tranger annon�aient leur d�mission en guise de protestation quant � l�usage d�armes � feu contre les insurg�s. Etrangement silencieux depuis le d�but des �v�nements, Kadhafi n�a plus donn� signe de vie depuis jeudi o� il apparaissait au milieu d�une manifestation de ses partisans � Tripoli et c�est son fils, Seif El Islam, qui s�est adress� � la nation. Celui qui fait office de num�ro 2 du r�gime et successeur �souhait� par Washington a fait une d�claration muscl�e � la t�l�vision libyenne, dimanche soir. Accusant les insurg�s d��tre des islamistes qui cherchent � instaurer une r�publique islamique en Libye, il a mis clairement en garde : �Tous les Libyens sont arm�s. Vous devez choisir entre une nouvelle Libye ou la guerre civile.� Mieux, il a affirm� que �Mouamar Kadhafi dirige la bataille de Tripoli et nous gagnerons�. Une sortie que les Libyens ont interpr�t�e comme �tant une provocation et c�est d�ailleurs dans la nuit de dimanche � lundi que les troubles sont repartis de plus belle. Tripoli vit ainsi sa premi�re nuit d��meutes qui se sont poursuivies durant toute la journ�e. Des �difices officiels comme le si�ge du gouvernement, le commissariat principal, une cha�ne de t�l�vision, entre autres, ont �t� attaqu�s par des manifestants. La r�plique fut, elle, sanglante. Les forces de s�curit� tiraient avec armes � feu sur les manifestants. Ceci �tant, c�est en fin d�apr�s-midi que les choses se g�t�rent davantage. Une manifestation �d�un million� �tait annonc�e � Tripoli, avec des manifestants attendus de plusieurs r�gions du pays. Le r�gime libyen a bloqu� toutes les communications t�l�phoniques et �lectroniques et isol� la Libye du reste du monde d�s l�apr�s-midi. Et � l�heure o� nous mettons sous presse, la cha�ne Al Jazeera, citant des t�moins oculaires, annon�ait l�intervention de l�aviation militaire libyenne qui bombarderait les manifestants. Des v�hicules blind�s de l�arm�e auraient �galement fait de m�me, selon la m�me cha�ne. Ce qui, s�il venait � se confirmer, serait un v�ritable g�nocide qu�entreprend Kadhafi qui s�adonne � une criminelle politique de la terre br�l�e. Il faut dire que, cette fois-ci, et contrairement aux cas tunisien, �gyptien et m�me ailleurs, les Am�ricains se cantonnent curieusement dans une inhabituelle position de quasi-neutralit�. Un �responsable de l�administration Obama� a affirm�, hier, que le pr�sident am�ricain ��tudie toutes les actions appropri�es pour faire face aux �v�nements en Libye�. Et que �nous sommes en train d�analyser le discours de Seif El Islam Kadhafi pour voir quelles possibilit�s de r�formes s�rieuses il comporte�. Un peu comme ce fut le cas avec Omar Souleymane au d�but de la crise en �gypte, Washington semble pour le moment miser sur Seif El Islam pour �une transition ordonn�e�. K. A. Sit-in devant l�ambassade de Libye � Alger La Ligue alg�rienne pour les droits de l�homme (LIDDH), appelle � un sit-in de solidarit� avec le peuple libyen qu�elle organisera demain mercredi � partir de 14h00, devant l�ambassade de la Libye en Alg�rie.
