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AFRIQUE
La terrible trag�die
Publié dans Le Soir d'Algérie le 16 - 04 - 2011


Par Ahmed Cheniki
L�Afrique ne semble pas avoir pris le d�part. Elle v�g�te dans ses contradictions, ses conflits internes et ses guerres sans fin, � l�exemple de l�intervention �thiopienne en Somalie, des trag�dies congolaise, burundaise et rwandaise, du dernier �pisode ivoirien et de diff�rents conflits interethniques.
Que de trag�dies conna�t depuis les �ind�pendances� ce continent tant convoit�, restant encore la chasse gard�e des puissances coloniales, provoquant des guerres civiles sans fin dans un continent trop marqu� par des ind�pendances trop formelles. Dans le conflit opposant Ouattara et Gbagbo, la France a pris fait et cause pour l�ancien Premier ministre de Houphou�t-Boigny, pr�textant une sorte d�intervention ayant pour objectif �la protection des populations�, devenue, avec l�instrumentation du syst�me des Nations unies, les diff�rents groupes des droits de l�homme et les m�dias, une v�ritable machine de guerre, engendrant des massacres sans fin. La dictature de la �communaut� internationale� fait le reste. Des centaines de morts ponctuent, chaque fois, des interventions militaires r�p�titives et compliquent davantage les conflits. L�arrestation par les troupes fran�aises de Gbagbo et l�assassinat de son ministre de l�Int�rieur posent s�rieusement probl�me, comme d�ailleurs les violences qui ont accompagn� cette op�ration ayant conduit � l�arrestation de Gbagbo et sa femme agress�e, au m�me titre que d�autres proches du pr�sident ivoirien, sans que les organisations des droits de l�homme s�en �meuvent. Il y eut d�j� les pr�c�dents du couple Ceausescu, de Noriega, de Saddam Hussein et de ses deux fils qui ont �t� expos�s aux cam�ras alors que ce type de choses ne devrait pas �tre autoris�. Les Africains commencent ainsi � penser que le retour � la colonisation directe n�est pas � exclure dans le contexte actuel de d�r�glement des relations internationales, compte tenu de l�absence d�un contre-pouvoir � une �communaut� internationale� incarn�e par l��Occident �. La d�mocratie, comme le soutenait l�ancien pr�sident fran�ais Georges Pompidou, est ainsi menac�e par la pr�sence de relents fascistes. Les conditions de l�arrestation de Gbabgo et l��pisode ivoirien donnent � lire des pratiques trop peu d�mocratiques. La loi de la jungle exclut toute attitude d�mocratique et l�gitime tous les exc�s. L��pisode �lectoral ivoirien de ces derniers temps met en lumi�re la fragilit� des exp�riences d�mocratiques en Afrique noire et r�v�le les pesanteurs ethnocentriques, les relents x�nophobes marquant le territoire politique et le d�ficit d�ind�pendances des territoires africains. Les choses ne sont pas simples. Ainsi, la parenth�se s�n�galaise qui a vu le longiligne Abdou Diouf prendre gentiment la porte de sortie sans grand bruit et en f�licitant, � contrec�ur �videmment, le vainqueur est tout simplement singuli�re dans un continent o� les espaces claniques et ethniques d�terminent toutes les fantaisies politiques. Mais ce qui se passe en C�te d�Ivoire, un pays longtemps dirig� par F�lix Houphou�t Boigny qui a m�me eu le culot de d�placer la capitale du pays dans son village, Yamassoukro, est symptomatique de la r�alit� des pouvoirs militaires et civils d�apr�s les �ind�pendances�, des jeux politiques malsains et de la grande implication des Fran�ais dans la gestion des affaires de leurs colonies. Le passage de la colonisation aux ind�pendances en 1960 apr�s le fameux r�f�rendum de 1958 a succ�d� � l��limination des partis patriotiques dont les dirigeants avaient �t� forc�s � l�exil. Quand le g�n�ral Robert Guei a renvers� l�ancien pr�sident de l�Assembl�e nationale de Houphouet- Boigny, tous les opposants l�avaient soutenu, lui qui avait une revanche � prendre sur les civils, d�autant plus qu�il avait �t� r�voqu� en janvier 1997 par Henri Konan B�di�, alors pr�sident de la R�publique, de son poste de chef d��tatmajor de l�arm�e pour avoir refus� d�intervenir pour arr�ter le �boycottage actif� des �lections pr�sidentielles d�octobre 1995, d�cid� par les partis d�opposition, notamment des chefs charismatiques connus comme l�ancien Premier ministre, Alassane Ouattara, et Laurent Gbagbo, secr�taire du Front populaire ivoirien, proche des socialistes fran�ais qui ont tout fait pour qu�il acc�de � la magistrature supr�me. Aujourd�hui, ce qui se passe en C�te d�Ivoire, o� la fi�vre x�nophobe, avec l�intronisation d�Alassane Ouattara dans des conditions �quivoques, risquerait d�atteindre des degr�s inimaginables, n�est qu�un �ternel recommencement d�une Afrique qui a �t� mal d�colonis�e. Robert Guei, en bon militaire africain, ne peut facilement abandonner les d�lices du fauteuil pr�sidentiel cet ancien opposant, Laurent Gbagbo, patron du Front populaire ivoirien, membre de l�Internationale socialiste qui a remport� cette �lection apr�s avoir, comme le S�n�galais Abdoulaye Wade, longtemps attendu son tour. Certes, le g�n�ral Guei a tout essay� pour remporter cette �lection, tout d�abord en �liminant deux adversaires s�rieux de la course, Ouattara et B�di�, en confectionnant un code �lectoral sur mesure, comme d�ailleurs B�di� et en cherchant ensuite faire pression sur les �lecteurs qui ne se sont pas d�plac�s massivement. Frantz Fanon qui a eu le temps d�observer le processus de d�colonisation de 1960 en Afrique ne se faisait nullement d�illusions sur l�Afrique des ind�pendances de pays travers�s par une certaine mal�diction et une corruption g�n�ralis�e encourag�e par les anciens collaborateurs de la colonisation m�tamorphos�s en dirigeants de l�Afrique �ind�pendante�. Il �crivait d�j� dans Les damn�s de la terre ces propos proph�tiques : �Disons-le, nous croyons que l�effort colossal auquel sont convi�s les peuples sous-d�velopp�s ne donnera pas les r�sultats escompt�s.� Paroles, certes, pr�monitoires, mais r�sultat d�une fine analyse de la situation des mouvements de d�colonisation en Afrique, en passant par une violente critique de la n�gritude et de l�Europe. Mais quels que soient les �v�nements, les derniers changements op�r�s en Afrique sous la pression des transformations internationales, des organisations financi�res internationales (FMI et Banque mondiale) et de certains pays occidentaux, enclins aujourd�hui � exiger un certain �vernis� d�mocratique, les choses s�rieuses, trop t�tues, ne semblent pas �voluer dans le bon sens. Jusqu�� pr�sent, les anciennes puissances coloniales font et d�font les politiques africaines. Tout le monde conna�t l�extraordinaire influence d�une soci�t� fran�aise, Elf, dans le fonctionnement des �institutions� de ces pays. Combien de coups d�Etat avaient �t� foment�s � partir de Paris, de Bruxelles et de Londres ? Aujourd�hui, les r�v�lations se font trop insistantes. On sait, par exemple, que c�est le gouvernement belge qui a �t� � l�origine de l�assassinat de Patrice Lumumba, ancien Premier ministre du Congo, remplac� par Mobutu qui �tait devenu non fr�quentable pour les chancelleries occidentales, d�cidant enfin de mettre un terme � son r�gne. Les tensions interethniques sont souvent encourag�es dans des p�riodes de crise et de conflits par les capitales europ�ennes qui d�fendent tout simplement leurs int�r�ts au d�triment d�une Afrique qui n�est jamais partie, contrairement � ce titre d�un ouvrage de Ren� Dumont, L�Afrique Noire est mal partie, �crit vers le d�but des ann�es soixante. Une l�g�re vir�e dans l�histoire r�cente de cette r�gion de l�Afrique nous renseignerait sur les �checs des derniers changements �d�mocratiques � dict�s par un mythique d�sir d�imiter le mod�le occidental. Ce mim�tisme aberrant traverse les �lites africaines qui, souvent, ont subi les pires brimades de dictateurs install�s � la t�te de ces pays apr�s les fausses ind�pendances octroy�es apr�s la mascarade du r�f�rendum de 1958 mise en sc�ne par Charles de Gaulle qui voulait lier �ternellement l�Afrique � la France. Seule la Guin�e de S�kou Tour� avait refus� ce statut d�assist� permanent. Les territoires d�outre-mer (T.O.M), issus de la Constitution de 1946, �taient pourvus d�assembl�es territoriales marqu�es par l�existence d�un double coll�ge o�, paradoxalement, les Africains �taient minoritaires. C�est d�ailleurs dans ce vivier que vont �tre recrut�s les nouveaux dirigeants africains qui vont s�vir dans leurs pays en emprisonnant et en liquidant les opposants, en instituant le syst�me du parti unique et en verrouillant toute possibilit� d�expression, avec le soutien de la puissance coloniale. Ainsi, allaient se mettre en �uvre deux groupes de pays, l�un emprunta un jargon �socialiste� (Mali, Guin�e, B�nin, Congo, Madagascar�) et l�autre un vocabulaire �lib�ral� (S�n�gal, Cameroun, C�te d�Ivoire�). Mais il reste qu�ici et l�, aucune ouverture d�mocratique n��tait permise. Ce qui ne d�rangeait nullement l��Occident �, sourd aux nombreux appels de certains intellectuels africains peu enclins � collaborer avec des dictateurs qui n�arr�taient pas de stigmatiser les pouvoirs en place trop corrompus et incomp�tents. Mais les affaires sont les affaires. Ni Senghor, Ahidjo ou Houphou�t-Boigny ne pouvaient tol�rer une quelconque contestation. L�exil devenait l�espace privil�gi� de certaines �lites qui se mettaient, � partir de l��tranger, � vilipender les dirigeants et le n�o-colonialisme et � d�noncer le parti unique et la corruption. Ainsi, de nombreux �crivains comme Sembene Ousmane, Mongo B�ti, Sony Labou Tansi, Ahmadou Kourouma et bien d�autres se retrouv�rent install�s en France. D�j� d�s les ind�pendances de 1960, les d�s �taient jet�s. Les anciennes puissances coloniales ne pouvaient accepter l�instauration de r�gimes d�mocratiques risquant de constituer de s�rieux dangers pour leurs int�r�ts. Que ce soit dans les pays anglophones ou francophones, la r�alit� �tait presque la m�me. Au Nigeria, au Ghana ou au Kenya ou dans les autres pays francophones, les choses �taient relativement similaires. Certes, quelques dirigeants comme Nkrumah, Kenyatta, Lumumba ou Modibo Keita, d�veloppaient un projet national ou une perspective africaine, mais ils furent vite chass�s du pouvoir. Les exp�riences d�mocratiques n�ont, jusqu�� pr�sent, pas permis l��mergence d�un sentiment national qui mettrait fin aux solidarit�s claniques et aux tr�s forts liens ethniques. La communaut� ethnique tient le haut du pav�. Ces derni�res
ann�es, les anciennes puissances coloniales ont senti la n�cessit� d�imposer un certain vernis d�mocratique � des dictatures qui commen�aient � �tre trop impopulaires. C�est ainsi que fut d�cid�e la mise � la retraite de Mobutu, devenu trop g�nant. La revendication d�mocratique se faisait trop pressante dans un continent o� plus d�une vingtaine de r�gimes sont issus de coups d�Etat militaires. Le texte du sommet r�uni � Alger, il y a quelques ann�es, o� il �tait question de ne plus tol�rer les coups d�Etat ne semble pas op�ratoire dans des territoires o� l�arm�e, souvent marqu�e par des l�zardes ethniques, est ma�tresse du terrain. Aujourd�hui, la fiction d�mocratique devient une v�ritable mode qui, parfois, emporte sur sa lanc�e quelques dirigeants peu pr�sentables. Ce sont les probl�mes �conomiques et sociaux et les conditions du FMI et de la Banque mondiale qui ont pouss� de nombreux pays africains, trop pauvres � emprunter les sentiers de la gestion �d�mocratique�, mais souvent les exp�riences tent�es jusqu�� pr�sent, ont lamentablement �chou�. Les exemples de C�te d�Ivoire, du Niger, du Mali et du Nigeria par exemple sont frappants. Ces pays lourdement endett�s ont engag� de tr�s importantes op�rations de privatisation. C�est ainsi que la C�te d�Ivoire qui a une dette ext�rieure de plus de 24 milliards de dollars a privatis� plus de 90% de ses entreprises publiques. Ce territoire se trouve aujourd�hui pi�g� par la chute des cours du caf� et du cacao, les deux richesses de ce pays d�tenues en grande partie par la famille Houphou�t-Boigny. La C�te d�Ivoire qui produit 40% de la production mondiale est le premier fournisseur de cacao. France T�l�com d�tient 51% du march� des t�l�communications dans ce pays. Les autres pays d�Afrique ne sont pas aussi riches que la C�te d�Ivoire. Cette volont� de mettre en �uvre un �difice d�mocratique a permis l�organisation de conf�rences nationales o� participaient partis, syndicats et associations. Ce sont de v�ritables �tats g�n�raux du pays. Plusieurs pays africains ont connu cette exp�rience entam�e par le B�nin : Congo, Gabon, Comores, Togo, Mali, Niger� Ces conf�rences qui sonnent le glas du parti unique, disparu � la suite de l�effondrement de l�Union sovi�tique et des inextricables probl�mes �conomiques, ont favoris� la cr�ation d�une multitude de micro-partis qui sont souvent l�expression de groupes ethniques et claniques, l�installation de r�gimes parlementaires travers�s par les solidarit�s ethniques et l�engendrement simultan� de la r�publique, certes, quelque peu singuli�re. Le Parlement devient le lieu o� se cristallisent les conflits et les places communautaires dans un continent o� le sentiment national est encore prisonnier des liens ethniques. La projection sur un espace parcellis�, rural, d�un mod�le europ�en d�sormais unique espace de l�gitimation des pouvoirs en place n�a pas mis fin � cette mentalit� putschiste et absolutiste caract�risant le pouvoir en Afrique. Quand B�di� a pris le pouvoir apr�s le d�c�s de Houphou�t Boigny en 1993, il a tout simplement confectionn� des lois sur mesure pour barrer la route � des adversaires s�rieux comme Ouattara ou en emprisonnant des leaders d�opposition qui comptent comme Laurent Gbagbo. Dans tout ce continent, se pose le probl�me de la constitution de partis s�rieux, chose impossible dans des pays o� le sentiment groupal exclut les donn�es sociales et convoque l�appartenance familiale ou clanique, marqu�e par une mentalit� rurale des plus r�trogrades. C�est pour cette raison que trop souvent, les partis sont d�pourvus de programmes politiques et id�ologiques coh�rents et clairs. Les conflits communautaires d�sagr�gent l�appareil d�Etat et rendent toute gestion d�mocratique s�rieuse peu probable. Le pr�sident fonctionne tout simplement comme un chef de clan. C�est ce qui renforce et aggrave le sentiment x�nophobe des populations africaines frapp�es par la famine, l�analphab�tisme, les guerres civiles, les �pid�mies et la mis�re. Ainsi, ces populations, souvent analphab�tes, observent impuissantes, des exp�riences �d�mocratiques� se mettre en place, impos�es par les Europ�ens et les Am�ricains qui conditionnent l�octroi de toute aide financi�re � la mise en place d�institutions �d�mocratiques�. Cette aide va souvent dans des caisses personnelles dans des territoires dont une partie est souvent contr�l�e par le banditisme et le gang. Des constitutions pluralistes arriveront-elles � r�soudre les vrais probl�mes de l�Afrique qui sont essentiellement �conomiques ? Pour le moment, les choses ne semblent pas �voluer positivement. Certes, le syst�me du parti unique a disparu, mais il n�a pas encore r�gl� la question des programmes et des projets de soci�t�, trop souvent r�duits � la lecture redondante de pr�ceptes moraux : int�grit�, transparence� Mais cette pouss�e �d�mocratique�, malgr� ses trop nombreuses limites, a permis l��mergence d�une presse relativement libre, mais souvent aux prises avec de tr�s s�rieux probl�mes �conomiques et financiers freinant toute ambition. Des journalistes sont toujours emprisonn�s dans des pays africains. Mais les journalistes d�couvrent enfin apr�s de longues ann�es de plomb la libre expression. Ce qui se passe actuellement dans de nombreux pays d�Afrique n�est nullement surprenant. Mais il reste que tous ces pays sont extr�mement fragiles, menac�s par le spectre de la guerre civile et par leurs relations incestueuses avec l�ancien occupant, obsessionnellement pr�sent.


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