En 2007, juste avant l'opération militaire «Plomb fondu» dirigée contre la bande de Gaza, le ministre de la Défense, Moshe Ya'alon, avouait son inquiétude de voir les gisements gaziers découverts en 2000 au large des côtes de Gaza être exploités, au double sens du terme, par le Hamas, pour l'aider, sinon à construire un Etat palestinien indépendant, du moins à financer «ses attaques contre Israël». Ces enjeux gaziers du véritable but de l'opération militaire de nettoyage ethnique se confirment aujourd'hui, à la lecture de l'information publiée par les sites Arrêt sur info et The Times of Israel, le 29 octobre dernier. Selon ce site, Israël a annoncé que 12 licences d'exploitation de gaz fossile avaient d'ores et déjà été accordées à six entreprises, dont la multinationale pétrolière et gazière britannique BP et le géant italien de l'énergie Eni, pour explorer et découvrir de nouveaux gisements de gaz fossile au large des côtes palestiniennes. «Les entreprises sélectionnées se sont engagées à réaliser un investissement sans précédent dans l'exploitation du gaz naturel au cours des trois prochaines années, ce qui devrait aboutir à la découverte de nouveaux gisements de gaz naturel», a déclaré le ministre de l'Energie, Israël Katz. Il a ajouté que «ces découvertes renforceraient la sécurité énergétique d'Israël, ses relations internationales, abaisseraient le coût de la vie et fourniraient un soutien énergétique pour accélérer la transition de l'économie vers les énergies renouvelables». Le journal The Times of Israel a souligné également que l'exploration du gaz fossile «vise à garantir l'approvisionnement du marché intérieur, à accroître les revenus de l'Etat (sioniste) et à encourager la signature d'accords d'exportation de gaz supplémentaires». A cet égard, il est utile de rapporter cette récente information : en pleine guerre génocidaire à Gaza, le groupe gazier israélien NewMed Energy a annoncé, ce jeudi 7 août, avoir signé un contrat de 35 milliards de dollars pour la fourniture de gaz à l'Egypte à partir du champ Leviathan, en Méditerranée. Un projet de gazoduc terrestre de 65 km reliant Israël et l'Egypte a été approuvé curieusement, en mai 2023, par le gouvernement israélien. Sa construction, destinée à renforcer l'approvisionnement de gaz à l'Egypte, devrait être achevée en 2029, précise NewMed Energy. L'impressionnant déploiement des plus grands porte-avions américains en Méditerranée orientale vient confirmer, si besoin est, qu'il vise, entre autres, à protéger les sites pétroliers offshore israéliens, vitaux tant pour la guerre que pour l'économie occidentale. Le soutien inconditionnel apporté à Israël, dans sa guerre d'extermination et de nettoyage ethnique, par les puissances impérialistes occidentales, notamment les Etats-Unis et la France, s'explique aisément maintenant, à la lumière des révélations sur les tractations conduites par l'entité sioniste et les grands groupes pétroliers et gaziers, pour exploiter les réserves énergétiques de la mer palestinienne. Cyniquement, pendant qu'Israël poursuit sa guerre génocidaire contre les Palestiniens à Gaza, l'Europe et les Etats-Unis négocient en coulisses avec le gouvernement fasciste de Netanyahou pour s'assurer le contrôle du gaz de Gaza. Cela rappelle la déclaration de Balfour qui, en pleine guerre mondiale, au moment où des millions de prolétaires étaient sacrifiés sur les champs de bataille, promettait aux juifs américains la création en Palestine d'un «foyer national juif», et les accords secrets Sykes-Picot, conclus en vue de se partager les futures dépouilles de l'empire turc, notamment la Syrie, la Palestine et l'Irak. Personne n'est sans savoir que la question énergétique est devenue, depuis le déclenchement du conflit armé en Ukraine, partout dans le monde, l'enjeu capital des Etats. Depuis cette date, le boucher Netanyahou n'a cessé de déclarer qu'il fallait «accélérer les exportations vers l'Europe» pour mettre fin à la dépendance énergétique à la Russie. Aussi, on mesure mieux les véritables enjeux énergétiques et géopolitiques de cette opération de nettoyage ethnique menée par la bourgeoisie sioniste israélienne, parrainée par les Etats-Unis, sous prétexte d'éradiquer le Hamas. Et l'intronisation des partis néo-fascistes et ultrareligieux au gouvernement en décembre 2022, quelques mois avant le déclenchement de l'opération de nettoyage ethnique lancée le 9 octobre 2023, n'est pas fortuite. Elle a été favorisée par le grand capital israélien et américain. Depuis la formation du gouvernement fasciste israélien, l'objectif de l'Etat sioniste est de régler définitivement la «question palestinienne» pour réaliser le grand rêve de la création d'un Etat purement juif du Jourdain à la mer. De la mer de Gaza, en particulier, qui recèle, comme indiqué plus haut, d'immenses gisements gaziers, dont Israël veut s'emparer. De quelle manière compte-t-il réaliser le grand rêve du «Grand Israël» ? Politiquement, par l'abandon explicite de toute solution «à deux Etats». Militairement, par la déportation massive, y compris par la perpétration d'un massacre de masse de la population palestinienne. (A suivre…)