Ghaza: l'UNRWA demande une enquête sur les meurtres de son personnel    Oran: nécessité de renforcer l'arsenal juridique lié à la protection du patrimoine culturel immatériel    Agrément du nouvel ambassadeur d'Algérie au Koweït    Judo/Mondiaux 2024 Individuels: l'Algérie participe avec quatre athlètes    Le conseiller diplomatique de la Première ministre italienne en visite au CNRST    Accidents de la route: 38 morts et 1690 blessés en une semaine    Plus de 500 porteurs de projets formés et accompagnés par le CNFE en 2024    BID: l'Algérie abritera les assemblées annuelles 2025    Attaf reçu à Doha par le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar    Merad préside la cérémonie de sortie de la 16e promotion de médecins-lieutenants et de la 47e promotion d'agents de la Protection civile    Etats-Unis : des centaines d'étudiants de l'université de San Francisco se solidarisent avec Ghaza    Ghaza : le bilan de l'agression sioniste s'élève à 34.535 martyrs    "L'investissement dans le cinéma et le soutien des initiatives ", parmi les axes principaux de la nouvelle loi sur le cinéma en Algérie    Le ministre zambien de l'Education reçu à l'Université d'Alger 1    «Objectif atteint en terminant parmi les quatre meilleurs»    L'USMA campe sur ses positions et boycotte Berkane    Championnat d'Afrique de volley : L'ASWB vainqueur face au Litto Team du Cameroun    Aoun lance la deuxième opération d'exportation d'insuline vers l'Arabie saoudite    Attaf met en avant les efforts de l'Algérie en matière de sécurité énergétique    Exemples de leurs faits et gestes d'amour !    Session de formation au profit des cadres du Bureau des affaires des pèlerins algériens    Des médecins mauritaniens assistent à des opérations de transplantation rénale au CHU de Batna    Plus de 200 colons israéliens profanent la mosquée Al-Aqsa au 7e jour de la Pâque    Un responsable israélien appelle Biden à empêcher l'émission d'un mandat d'arrêt contre des dirigeants, dont Netanyahu    Les expositions variées séduisent les visiteurs    Le dossier de classement sur la liste de l'Unesco en préparation    Le paradoxe de l'artiste, c'est donner le meilleur de soi-même tout en croyant ne rien savoir donner    Batna: portes ouvertes sur le service national    Le président de la République reçoit l'ambassadeur du Portugal à Alger    «Le haut commandement attache un grand intérêt au moral des personnels»    «Faire avorter les plans et menaces qui guettent l'Algérie sur les plans interne et externe»    Le président de la République décide d'attribuer à certains magistrats à la retraite le titre de «Magistrat honoraire»    Vingt nouveaux établissements scolaires    Coupe de la CAF : RS Berkane continue dans sa provocation, l'USMA se retire    Festival du film méditerranéen : "une occasion rêvée de fidéliser le public au cinéma"    Ligue 1 Mobilis : le MCO bat le CRB et respire pour le maintien    Megaprojet de ferme d'Adrar : « elmal ou Etfer3ine »    ALORS, MESSIEURS LES DIRIGEANTS OCCIDENTAUX : NE POUVEZ-VOUS TOUJOURS PAS VOIR LES SIGNES ANNONCIATEURS DUN GENOCIDE A GAZA ?    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80        Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Le diktat des autodidactes    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



CONTRIBUTION
L�effet papillon
Publié dans Le Soir d'Algérie le 18 - 04 - 2011

�Un simple battement d'ailes d'un papillon peut-il d�clencher une tornade � l'autre bout du monde ?� Cette expression plus connue aussi sous �l�effet papillon� n�a jamais eu autant de r�alisme qu�avec les bouleversements qui secouent le monde arabe dont l�agent d�clencheur a �t� un �v�nement apparemment anodin : l�immolation d�un jeune Tunisien dans un petit village perdu au fin fond de la Tunisie.
C�est cet �v�nement qui a provoqu� une r�action en cha�ne entra�nant la chute d�un certain nombre de r�gimes arabes et qui a impuls� une dynamique qui, apparemment, n�est pas pr�s de s�arr�ter tant que des r�gimes despotiques et dictatoriaux existeront encore, non seulement dans le monde arabe mais �galement dans d�autres pays, puisque le vent de la contestation a atteint m�me la Chine. Cela n�est pas sans nous rappeler cette c�l�bre maxime de Benjamin Franklin(1) :
�� cause du clou, le fer fut perdu.
� cause du fer, le cheval fut perdu.
� cause du cheval, le cavalier fut perdu.
� cause du cavalier, le message fut perdu.
� cause du message, la bataille fut perdue.
� cause de la bataille, la guerre fut perdue.
� cause de la guerre, la libert� fut perdue.
Tout cela pour un simple clou.�
Examinons la port�e exacte de cette expression formul�e par le m�t�orologue Edward Lorenz. En 1972(2), lors d�une conf�rence � l'American Association for the Advancement of Science intitul�e Predictability : Does the Flap of a Butterfly's Wings in Brazil Set off a Tornado in Texas ?�, et qui a �t� traduite en fran�ais par : Pr�dictibilit� : le battement d'ailes d'un papillon au Br�sil peut-il provoquer une tornade au Texas ? Si on analyse les pr�suppos�s qui ont men� � cette affirmation, on se rend tr�s vite compte qu�en d�finitive le hasard a tr�s peu de place dans le d�roulement des �v�nements. Bertrand(3) au d�but de son calcul des probabilit�s �crit � propos du hasard : �Comment oser parler des lois du hasard ? Le hasard n'est-il pas l'antith�se de toute loi ? La probabilit� est oppos�e � la certitude ; c'est donc ce qu'on ignore et, par cons�quent semble-t-il, ce qu'on ne saurait calculer.� Pour Bertrand, les ph�nom�nes qui pouvaient �tre attribu�s au hasard, �c'�taient ceux qu'on ne pouvait pr�voir parce qu'ils �taient rebelles � toute loi par opposition � ceux qui semblaient ob�ir � des lois harmonieuses, �tablies une fois pour toutes�. Pour illustrer son propos, Bertrand nous propose un exemple, celui de l'�quilibre instable. Pour Bertrand, �si un c�ne repose sur sa pointe, nous savons bien qu'il va tomber, mais nous ne savons pas de quel c�t� ; il nous semble que le hasard seul va en d�cider. Si le c�ne �tait parfaitement sym�trique, si son axe �tait parfaitement vertical, s'il n'�tait soumis � aucune autre force que la pesanteur, il ne tomberait pas du tout. Mais le moindre d�faut de sym�trie va le faire pencher l�g�rement d'un c�t� ou de l'autre, et d�s qu'il penchera, si peu que ce soit, il tombera tout � fait de ce c�t�. Si m�me la sym�trie est parfaite, une tr�pidation tr�s l�g�re, un souffle d'air pourra le faire incliner de quelques secondes d'arc ; ce sera assez pour d�terminer sa chute et m�me le sens de sa chute qui sera celui de l'inclinaison initiale.� C�est ainsi, selon Bertrand qu��une cause tr�s petite, qui nous �chappe, d�termine un effet consid�rable que nous ne pouvons pas ne pas voir, et alors nous disons que cet effet est d� au hasard. Si nous connaissions exactement les lois de la nature et la situation de l'univers � l'instant initial, nous pourrions pr�dire exactement la situation de ce m�me univers � un instant ult�rieur� Si cela nous permet de pr�voir la situation ult�rieure avec la m�me approximation, c'est tout ce qu'il nous faut, nous disons que le ph�nom�ne a �t� pr�vu, qu'il est r�gi par des lois�. Cela dit, il faut quand m�me tenir compte du fait que �de petites diff�rences dans les conditions initiales peuvent engendrer de tr�s grandes dans les ph�nom�nes finaux ; qu�une petite erreur sur les premi�res produirait une erreur �norme sur les derniers. La pr�diction devient impossible et c�est ce qui donne selon Bertrand le ph�nom�ne fortuit�. Si on ne peut parler de hasard et si malgr� tout la pr�diction est en tout �tat de cause impossible, il reste que tout �v�nement a une cause ou des causes d�clenchantes, ce qui a �t� le cas des �v�nements de Tunisie. Essayons de voir quelles sont ces causes d�clenchantes. D�apr�s les lois d�terministes � �galement dites pr�visionnistes � cr��es par Galil�e et d�velopp�es par Isaac Newton selon lesquelles les conditions initiales permettraient de d�terminer l��tat futur d�un syst�me, ce qui nous renvoie au ph�nom�ne connu aujourd'hui sous la d�nomination de sensibilit� aux conditions initiales : pour un syst�me chaotique, une tr�s petite erreur sur la connaissance de l'�tat initial x0 dans l'espace des phases va se trouver (presque toujours) rapidement amplifi�e. Ces lois d�terministes et pr�visionnistes �nonc�es par Galil�e et Newton s�appliquent parfaitement aux �v�nements de Tunisie et du tsunami qu�ils ont d�clench�, emportant les r�gimes arabes les uns apr�s les autres. En effet, si Bouazizi n�a pas �t� gifl� par cette femme polici�re, la r�volution tunisienne n�aurait peut �tre pas eu lieu. C�est cette erreur sur la connaissance de l��tat initial, qualifi�e par Newton d��tat x0, erreur d�appr�ciation de cette femme polici�re sur la solidit� du r�gime qu�elle servait et qui ne pouvait en aucun cas imaginer, ne serait-ce qu�un court instant, que le syst�me qu�elle servait �tait � bout de souffle et qu�il suffisait par cons�quent d�un simple battement d�aile d�un papillon en l�occurrence ici la gifle ass�n�e � Mohamed Bouazizi pour le renverser. En fait, selon Lorenz (op.cit.), il serait plus juste de dire que le battement d'ailes du papillon �induit� la tornade, il ne la provoque pas directement ! Elle est provoqu�e par des conditions locales, qui sont elles-m�mes �li�es� � d'autres (�) De m�me, la gifle � elle seule ne suffit pas � expliquer l�encha�nement des �v�nements qui ont conduit � la chute du r�gime tunisien. Il y a en fait une intrication de plusieurs causes indirectement li�es les unes aux autres que cette femme polici�re ne pouvait en aucun cas anticiper tant le syst�me qu�elle servait semblait stable et coh�rent. Pourtant, ce syst�me, par les malversations qui le caract�risaient, par les m�faits dont il s�est rendu coupable, par les spoliations et les d�nis de justice qui en sont la marque de fabrique et enfin par le despotisme avec lequel il se maintenait a fini par d�boucher sur un �tat qui ne peut �tre que chaotique parce que n�ob�issant � aucune r�gle de l�orthodoxie politique et de la bonne gouvernance et, par cons�quent, hautement instable. Dans la th�orie du chaos, un syst�me est dit chaotique si toutes les conditions initiales possibles conduisent � une dynamique chaotique, on pourra dire alors que le syst�me est sensible aux conditions initiales. De ce point de vue, les syst�mes politiques despotiques qui r�gnent sans partage dans tous les pays du monde arabe, syst�mes qui n�arrivent � se maintenir que gr�ce au client�lisme, au n�potisme, au clanisme et � la force brutale, ces syst�mes par leur autisme et leurs d�rivent mafieuses sont par essence m�me chaotiques parce que n�ob�issant � aucune norme orthodoxe de gouvernance sinon � celle du bon vouloir et de l�humeur pr�datrice du despote qui en est � la t�te et qui dispose de son peuple et de son pays comme d�un bien propre. Le chaos �tant souvent synonyme de d�sordre d�agitation, d�anarchie, d��meute, de manifestation, c�est, malheureusement, ce � quoi conduisent tous les syst�mes despotiques. Ainsi, toutes les conditions initiales de ces syst�mes conduisent in�vitablement, � plus ou moins long terme, au chaos, et si ces syst�mes peuvent �tre consid�r�s comme chaotiques, ils ne peuvent par cons�quent qu��tre sensibles aux conditions initiales, ce qui nous ram�ne � notre effet papillon qui explique pourquoi une simple gifle ass�n�e � un jeune dans un petit village perdu au fin fond de la Tunisie a eu les cons�quences qu�on conna�t. De surcro�t, dans les syst�mes fortement chaotiques(4) baptis�s selon la th�orie ergodique K-syst�mes (le K est pour Kolmogorov), ainsi que pour les syst�mes tr�s fortement chaotiques, dits B-syst�mes (le B est pour Bernoulli), l�amplification des erreurs rend rapidement totalement inop�rant le pouvoir pr�dictif qui d�coule de l'unicit� de la solution parce que la croissance de l'erreur est localement exponentielle, et c�est justement ce qui s�est pass� en Tunisie, en Egypte et dans les autres pays o� la contestation est en train de se muer en guerre comme en Libye et peut-�tre m�me au Y�men. Dans ces pays en effet, l�amplification des erreurs par les tenants du pouvoir en place en minimisant dans un premier temps l�ampleur de la contestation, en l�attribuant comme c�est aussi souvent le cas � une d�stabilisation �trang�re, � la main de l��tranger et enfin en la r�primant violemment, l�accumulation de ces erreurs de jugement et d�appr�ciation de la situation � cause d�un aveuglement et d�une inconscience � la limite de la pathologie, leur accroissement de fa�on quasi exponentielle, ne fait qu�exacerber et radicaliser la contestation, ce qui a men� � l�implosion des r�gimes tunisiens et �gyptiens et � une confrontation arm�e en Libye. Ainsi, les r�gimes politiques despotiques, r�gis par l�arbitraire de la r�pression, ne peuvent �tre que chaotiques et donc sensibles aux conditions initiales et � un simple battement d�ailes d�un papillon qui peut �tre d�ailleurs n�importe quel �v�nement fortuit. L�Alg�rie, pays arabe ? Va-t-il �chapper � cette r�gle de la th�orie des dominos et le r�gime alg�rien peut-il �tre qualifi� de despotique ? Pour pouvoir r�pondre � cette question, voyons tout d�abord en quoi consiste un r�gime despotique : le despotisme du grec despotes, ma�tre, est une forme de gouvernement o� l'autorit� est exerc�e par un individu qui r�gne avec un pouvoir politique absolu et de mani�re abusive au regard des lois. Le despotisme est l'une des trois formes de gouvernement (avec la r�publique et la monarchie) que Montesquieu distingue dans L'esprit des lois. Pour lui, le despotisme, qui est le mal absolu, est le pouvoir d'un seul homme, sans r�gle, si ce n'est celle de son bon plaisir, pouvoir fond� sur la crainte. Le philosophe en d�duit la n�cessit� de la s�paration des pouvoirs afin d'�viter le despotisme et de pr�server la libert�(5). L�Alg�rie, par les amendements constitutionnels r�cemment introduits, outre l�article 5 de la Constitution qui pr�cise que �l�embl�me national et l�hymne national sont des conqu�tes de la R�volution du 1er Novembre 1954 et sont immuables� ; ou encore l�article 62, qui stipule que l�Etat garantit le respect des symboles de la R�volution, la m�moire des chouhada et la dignit� de leurs ayants droit et des moudjahidine ; ou enfin l�article 29 bis relatif � la promotion des droits politiques de la femme en augmentant ses chances d�acc�s � la repr�sentation dans les assembl�es �lues. Outre ces amendements somme toute mineurs par rapport � notre propos, les autres amendements apport�s � la
Constitution ne sont gu�re rassurants quant � l�avenir du processus d�mocratique alg�rien et notamment l�amendement propos� � l�article 74 qui, tout en maintenant la dur�e du mandat pr�sidentiel, qui est de cinq ans, dispose que le pr�sident de la R�publique est r��ligible sans limitation de son mandat ou encore la substitution de la fonction de Premier ministre � celle de chef du gouvernement. Ainsi, est-il explicitement mentionn�, dans le nouveau texte que l�actuel �chef de gouvernement � s�appellera d�sormais �Premier ministre� et sa nomination demeure du ressort exclusif du pr�sident de la R�publique qui peut aussi le r�voquer � tout moment. Le chef de l�Etat peut aussi nommer un ou plusieurs vice-Premiers ministres � une fonction qui n�existait pas jusqu�� pr�sent �, afin d�assister le Premier ministre, qui est charg� de mettre en �uvre le programme du pr�sident de la R�publique et de coordonner, � cet effet, l�action du gouvernement qu�il choisit. En d�autres termes, la mission du gouvernement sera d�appliquer dans le moindre d�tail le programme du chef de l�Etat. Nous sommes pass�s ainsi, par la gr�ce de cette r�vision constitutionnelle, � un r�gime pr�sidentiel pur et dur. Si dans la Constitution de 1989 amend�e en 1996, les pouvoirs du pr�sident �taient d�j� exorbitants, l�institution d�un r�gime pr�sidentiel et la suppression de la fonction du chef de l�ex�cutif en tant qu��manation de la majorit� parlementaire n�ont fait que renforcer la tendance qui marque de fa�on pr�gnante l�omnipotence et l�omniscience de la fonction pr�sidentielle au d�triment des autres pouvoirs. Les partisans de cette d�marche auraient d� s�inspirer de l�exp�rience de nos voisins maliens qui vivent sous un r�gime semi-pr�sidentiel et qui ont �t� eux-m�mes confront�s � la volont� de certains de changer ou d�amender la Constitution en vigueur dans leur pays, notamment par un amendement visant � instaurer un r�gime pr�sidentiel avec pour corollaire, entre autres, la concentration du pouvoir ex�cutif entre les mains du seul pr�sident de la R�publique ainsi que la suppression de la fonction de Premier ministre. Avant toute chose, nos voisins maliens ont d�abord constitu� une commission (la commission Daba Diawara)(6) charg�e d��tudier toutes les propositions. Dans son rapport, concernant les raisons qui l�ont motiv� � maintenir le r�gime semi-pr�sidentiel, la commission Daba indique que les partisans de l�approche d�une r�vision constitutionnelle en faveur d�un r�gime pr�sidentiel ont s�rement minimis� les gros risques de ce type de r�gime. Pour cette commission, ce type de r�gime, qui a �t� pratiqu� par les pouvoirs dictatoriaux, notamment en Am�rique latine, s�apparente � la dictature pure et simple. En effet, aucun contre-pouvoir, dans ce type de configuration, n�emp�che le pr�sident de la R�publique d�agir � sa guise et de prendre seul, les d�cisions concernant l��tat de la nation. C�est � ce titre que la commission Daba a purement et simplement �vit� ce syst�me politique. Cela dit, et si, par d�finition, le despotisme est bien une forme de gouvernement o� l'autorit� est exerc�e par un individu qui r�gne avec un pouvoir politique absolu, avec cette nouvelle Constitution, et avec les nouveaux pouvoirs que s�est octroy� le pr�sident de la R�publique, l�Alg�rie a bel et bien bascul� dans un r�gime despotique. Maintenant, et si effectivement le pouvoir alg�rien peut �tre qualifi� de despotique, pourquoi n�est-il pas confront� � la m�me contestation populaire qui a men� � la chute des r�gimes tunisien et �gyptien ? La r�ponse � cette question a �t� donn�e par le chef du gouvernement monsieur Ouyahia lors d�une intervention dans une �mission t�l�vis�e de la cha�ne nationale A3 (�D�bat de l�heure�, �Hiwar essa�) rapport�e par le quotidien Le Soir d�Alg�rie(7) : �Chez nous, le changement est intervenu en 1989. Il y a plus de 30 partis politiques, une centaine de titres de presse, nous n�avons pas d�opposants politiques en prison, ni d�exil�s politiques.� �L�Alg�rie, selon lui, ne vit pas une crise politique mais plut�t des crises sociales.� Pour monsieur le Premier ministre, cela ne n�cessite �ni la dissolution du Parlement ni un changement de syst�me politique. Il n�est donc pas n�cessaire de recourir � la dissolution de l�Assembl�e�. Pour ce qui est de l�Assembl�e constituante, une exigence mise en avant par plusieurs personnalit�s politiques, pour monsieur Ouyahia, son installation consacrera la n�gation de �50 ann�es d�existence de l�Etat alg�rien�. �L�Assembl�e constituante ne nous rendra pas les morts de 1963 ni m�me les victimes de la trag�die nationale. Accepter l'id�e d'une Assembl�e constituante, et donc d'une nouvelle Constitution, reviendrait � effacer d'un trait 50 ans d'existence de l'Etat alg�rien. Cela n�apportera rien au pays.� Ouyahia rejette m�me la proposition d�un �d�bat national� �mise par Abdelhamid Mehri. �Je respecte l�avis des autres. Mais je me demande � quoi servirait d�initier un tel d�bat. Souvenez-vous de l�initiative de Sid- Ahmed Ghozali lorsqu�il �tait chef du gouvernement. Est-ce que cela nous a �vit� la catastrophe des ann�es 1990 ?� A en croire monsieur Ouyahia, il n�y a pas de probl�mes politique en Alg�rie, et ce, compte tenu du fait qu�il y a plus de 30 partis politiques, une centaine de titres de presse, pas d�opposants politiques en prison, ni d�exil�s politiques. Pour monsieur Ouyahia ces conditions sont amplement suffisantes pour proclamer que nous sommes en d�mocratie. Cependant, dans la r�alit� des faits et sur le terrain il n�y a pratiquement pas d�opposition politique. En fait, la seule r�alit� politique palpable est le retour sans conteste du parti unique relook� � la sauce d�mocratique sous la forme d�une alliance pr�sidentielle regroupant le FLN, toujours lui, le RND qui n�est qu�un clone du FLN et le MSP qui n�est l� qu�en tant que faire-valoir pour r�cup�rer l��lectorat islamiste. Si on met ces trois partis politiques � l��preuve des �lections, je parie qu�ils n�arriveraient m�me pas � totaliser le million d��lecteurs. Quant au reste des partis politiques, ou plut�t des quelques �sigles politiques � qui font de l�entrisme pour arracher quelques privil�ges et quelques miettes, il ne s�agit l� en v�rit� que d�une poign�e d�opposants de salon qui n�est bonne qu�� s�opposer � elle-m�me et qui n�emportera jamais l�adh�sion populaire parce que totalement inf�od�e au pouvoir en place, une opposition qui ne doit sa survie qu�� la mansu�tude de ce pouvoir qui la tol�re parce qu�elle lui sert d�alibi d�mocratique. Comment dans ce cas pr�cis peut-on parler de d�mocratie en Alg�rie. Le syst�me politique alg�rien a r�ussi le tour de force extraordinaire de se maintenir contre vents et mar�es en surfant sur la fragilit� sociale et le manque d�ancrage politique des Alg�riens traumatis�s par une s�rie de chocs successifs qui ont permis � ce syst�me, en adoptant la fameuse strat�gie du choc d�velopp�e par Naomie Klein(8), � imposer et � faire accepter � cette nation des choix qui ne sont pas les siens mais seulement ceux des tenants du pouvoir. Que dit cette strat�gie du choc : �Un traumatisme collectif, une guerre, un coup d�Etat, une catastrophe naturelle, une attaque terroriste plonge chaque individu dans un �tat de choc. Apr�s le choc, nous redevenons des enfants, d�sormais plus enclins � suivre les leaders qui pr�tendent nous prot�ger.� Cette th�orie nous la devons � Milton Friedman, prix Nobel d��conomie en 1976 qui soutenait l�ultralib�ralisme, et qui conseilla aux hommes politiques d�imposer imm�diatement apr�s une crise les r�formes �conomiques douloureuses avant que les gens n�aient eu le temps de se ressaisir. Milton Friedman qualifiait cette m�thode de traitement de choc. Naomi Klein la qualifie de strat�gie du choc.
M.-N. N.
R�f�rences
(1) Franklin B., http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_papillon
(2) Lorenz E., http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_papillon
(3) Bertarnd, (http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_chaos),
(4) La th�orie du chaos, http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_chaos
(5) http://www.toupie.org/Dictionnaire/Des potisme.htm
(6) La commission Daba Diawara, http://www.maliweb.net/category.php?NID=36960
(7) Le Soir d�Alg�riedu 02/04/2011
(8) Naomi Klein (2008), La strat�gie du choc - La mont�e d�un capitalisme du d�sastre, Actes Sud, Lem�ac, 590 pages.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.