Entretien r�alis� par Mehdi Mehenni Suite � ce qui a �t� rapport� dans la presse de ce jeudi sur l�affaire des 17 marins alg�riens otages au large de la Somalie, le minist�re des Affaires �trang�res vient de r�agir apr�s un long silence en affirmant que les autorit�s alg�riennes suivent de tr�s pr�s et avec une attention soutenue l��volution de la situation. Dans un communiqu� diffus� le jour-m�me et dont une copie a �t� adress�e au Soir d�Alg�rie , le MAE pr�cise : �Nous maintenons le contact avec certains de nos partenaires et nous continuons de suivre r�guli�rement, au sein de la cellule de suivi du minist�re, la situation en relation avec un certain nombre d�intervenants dont la compagnie IBC qui est, elle, en contact quasi quotidien avec l�affr�teur �tranger. La discr�tion �tant de rigueur dans de pareilles situations pour pr�server l�efficacit� des efforts en cours, je puis seulement affirmer que l�Etat alg�rien est pleinement mobilis酻. Une d�claration que d�abord les familles des otages �taient �tonn�es d�apprendre dans le journal t�l�vis� de 20h de ce jeudi, �sous forme de d�menti � ce qui a �t� rapport� dans la presse�, clament-elles. Sachant que l�ENTV n�a pas abord� la question depuis le 2 janvier de l�ann�e en cours, � savoir au lendemain de la capture du vraquier M/V Blida . Dans cet entretien, Fouzi A�t Ramdane, porte-parole des familles des otages, se demande : �Comment peut-on �tre rassur� par de tels propos, si les diff�rents responsables alg�riens concern�s directement par cette affaire nous renvoient syst�matiquement � M. Mansouri, le DG de la compagnie IBC. Ce dernier �tant actuellement en cong�, nous nous demandons comment le MAE affirme dans sa d�claration �tre en contact permanent avec la compagnie IBC qui est, de son c�t�, en contact quasi quotidien avec l�affr�teur jordanien.� Le Soir d�Alg�rie :Le minist�re des Affaires �trang�res vient de faire une d�claration officielle sur le suivi de l��volution de la situation de vos proches otages en Somalie, qu�en pensezvous ? Fouzi A�t Ramdane : Je tiens d�abord � pr�ciser qu�il ne s�agit pas d�une d�claration mais plut�t d�un d�menti � ce qui a �t� rapport� dans certains titres de la presse nationale de ce jeudi. C�est ce qui a, d�ailleurs, augment� notre chagrin, car nous l�avons appris par le biais de la t�l�vision nationale dans son journal t�l�vis� de 20h, qui n�a pas �voqu� l�affaire depuis le 2 janvier de l�ann�e en cours, � savoir au lendemain de la capture du vraquier M/V Blida au large de la Somalie. Lorsque nous constatons que les cha�nes de t�l�vision fran�aises �tatiques ouvraient tous les jours et pendant deux ans leurs journaux t�l�vis�s avec l�affaire des deux journalistes fran�ais r�cemment lib�r�s, pris en otages en Afghanistan, nous ne pouvons que s�interroger sur le r�le de notre t�l�vision nationale. Au lieu de nous soutenir, faire pression et tenir l�opinion publique inform�e sur l��volution de la situation, ne serait-ce �voquer l�affaire pour que nos proches ne tombent pas dans l�oubli, pour son deuxi�me flash t�l�vis� depuis leur enl�vement, l�ENTV agit en pompier au secours du minist�re des Affaires �trang�res qui ne donne pas l�impression de ma�triser la situation. Savez-vous combien de citoyens se sont rapproch�s lors de notre rassemblement ce jeudi � la place du 1er-Mai � Alger, pour nous demander pourquoi nous �tions l� et c�est quoi cette histoire des 17 marins otages en Somalie ? La majorit� des Alg�riens ne savent pas qu�ils ont 17 fr�res otages depuis sept mois dans des conditions d�plorables en Somalie. Et je ne vous dirais pas l��tonnement et les expressions que nous avons lus sur les visages de ces gens-l�. Mais, justement, le MAE affirme pourtant que les autorit�s alg�riennes suivent de tr�s pr�s l�affaire � travers certains partenaires et intervenants� ? Ce genre de propos �tait valable au d�part. Maintenant, sept mois sont pass�s apr�s leur prise en otage et ce n�est pas une promesse ou deux auxquelles nous avons eu droit. Aujourd�hui, nous croyons qu�� ce que se pr�sente sous nos yeux. Nous voulons du concret. Nous refusons d�sormais de mentir � nous-m�mes pour maintenir l�espoir. C�est � une certaine logique que nous ob�issons. Et c�est justement cette logique qui nous interpelle lorsque le minist�re des Affaires �trang�res affirme qu�il continue de suivre r�guli�rement la situation en relation avec un certain nombre d�intervenants dont la compagnie IBC qui est, elle, en contact quasi quotidien avec l�affr�teur jordanien. Le DG de la compagnie IBC �tant en cong� actuellement et nous avons eu � le v�rifier lorsque nous nous sommes d�plac�s � son si�ge lundi dernier, je me demande donc bien de quel suivi parle le MAE. Le suivi, peut-�tre, de n�gociations qui avancent � petits pas comme le signale l�affr�teur jordanien dans son dernier courrier qui nous a �t� adress� ce 21 juillet ou encore un peu lent comme �galement soulign� dans l�avant-derni�re correspondance. La discr�tion est g�n�ralement recommand�e dans de telles situations, rappelle le MAE. Nous n�avons, � aucun moment, exig� de nous fournir des informations confidentielles dont la divulgation peut nuire � l��volution des n�gociations. Au contraire, cela nous rassure qu�il y ait eu des n�gociations de cette ampleur s�il n�est pas possible de les communiquer. Mais comment peut-on interpr�ter le fait que le secr�taire g�n�ral du minist�re des Transports qui nous a re�us seulement trois fois apr�s insistance nous renvoie aupr�s du DG de la compagnie IBC. Le SG du minist�re des Affaires �trang�res n�a m�me pas daign� nous recevoir. Il a d�l�gu� uniquement deux fois le directeur du service consulaire pour nous dire allez voir avec le repr�sentant de l�affr�teur jordanien, c�est lui qui d�tient la bonne information. Idem pour une responsable au niveau de la CNAN. Nous sommes des citoyens alg�riens et c�est � nos gouvernants que nous voulons s�adresser c�est d�eux que nous attendons soutien et r�confort. Comment peut-il dire de telles choses blessantes � des familles qui savent leurs proches dans l�enfer depuis sept mois et se demandent s�ils vont tenir le coup et revenir sains et saufs. Nous sommes rest�s ce mercredi de 9h30 � 15h sous une chaleur de plomb au si�ge du minist�re des Affaires �trang�res et pas un verre d�eau ne nous a �t� offert. C�est ainsi qu�on traite ses citoyens. Y a-t-il un message pr�cis que vous voulez lancer aujourd�hui ? Ce n�est pas nous qui voulons lancer un message mais c�est plut�t les 17 marins alg�riens que nous avons eus au t�l�phone le 8 juillet dernier. Mon p�re m�a clairement dit, �mon fils n�attend rien de l�affr�teur jordanien, il faut voir avec les autorit�s alg�riennes�. �C�est moi qui ai travaill� longtemps avec cet armateur et qui suis les otages sur les lieux, donc je suis en position de vous dire qu�il faut l�intervention du pr�sident de la R�publique�. L�affr�teur jordanien nous a, en effet, promis leur prochaine lib�ration en avril dernier, puis une seconde fois en ce mois de juillet. Il nous a dit : �Vos proches passeront le mois de Ramadan avec vous.� Mais nous avons rien vu venir. Nous essayons de l�appeler depuis quelques jours sur son portable, nous lui avons m�me envoy� des messages (SMS), mais sans succ�s. C�est des autorit�s alg�riennes que nous attendons une solution et non pas de lui.