Le dispositif en faveur des personnes handicap�es est-il performant ? Peut-il le devenir ? Beaucoup vivent dans le doute et la col�re sourde, car l�int�gration sociale et la prise en charge r�elle de cette frange de la soci�t� n�est pas un chantier prioritaire de l�Etat. A Bordj-Bou-Arr�ridj, l�on compte officiellement 14 062 handicap�s qui vivent dans la pr�carit� et l�ins�curit� financi�re ; ainsi, l�on enregistre 1 450 mal-voyants, 1 024 malentendants, 1977 affections psychiatriques, 7 359 handicap�s moteurs, 2 252 polyhandicaps. Cependant, la r�alit� est tout autre, car il existe des handicap�s qui ne sont pas inscrits � la DASS, ceux-l� sont au nombre de de 22 000. Ces derniers, ne connaissant pas leurs droits de citoyens et de handicap�s, habitent souvent en zone rurale (Djaffra, El Mehir, El-Hamadia, El- Euch...). En effet, ceux qui sont inscrits per�oivent une aide de l�Etat par mois de 3 000 DA hormis les polyhandicaps qui per�oivent 4 000 DA mensuellement. Le reste des handicap�s non inscrits restent des laiss�s-pour-compte qui mendient et vivent dans des conditions inhumaines. Le niveau du ch�mage des personnes handicap�es est structurellement �lev� quelle que que soit la conjoncture �conomique. Le taux d��chec scolaire des enfants de parents handicap�s est de 80%, la d�linquance s�est aussi install�e dans les familles en situation de handicap, �pauvret� oblige�. L�association des handicap�s assiste impuissante � un arbitraire flagrant de la part de l�Etat. Quand on sait que les augmentations de salaires ne concernent que les actifs et non les handicap�s, �cela est injuste� disent-ils. Ils sont exclus, leur dignit� bafou�e, ils subissent l�arbitraire des pouvoirs publics, ils vivent dans l'indigence, leurs enfants sont victimes de d�perdition scolaire. Face � ce d�nuement total, l�association des handicap�s r�volt�e par cet �tat de fait stigmatise l�Etat qui les exclut du syst�me social et �conomique. Les handicap�s n�ont jamais �t� consid�r�s comme des citoyens � part enti�re. Le mal n�est pas dans une jambe perdue, mais le regard d�tourn� de l�Etat. Quant aux mal-voyants, ils se disent condamn�s, sinistr�s. Ils se sentent rejet�s par tout le monde et vivent dans un d�sarroi latent. Aujourd�hui, les handicap�s revendiquent un revenu d�cent ; ils ne peuvent plus vivre sous le seuil de la pauvret�. En effet, avec 3 000 ou 4 000 DA, c�est survivre et non vivre.