La scène médiatique nationale en phase avec le processus d'édification de l'Algérie nouvelle    Agrément de la nouvelle ambassadeure d'Algérie auprès de la République de Slovénie    Oran: plus de 1.000 visiteurs au Salon international du transport et de la logistique "Logistical"    Réunion du Gouvernement : communication sur la revalorisation des pensions et des allocations de retraite    Merad réaffirme l'approche globale et intégrée de l'Algérie face à la migration clandestine    Accidents de la route: 62 morts et 251 blessés en une semaine    La Palestine salue la décision de la Colombie de rompre ses relations diplomatiques avec l'entité Sioniste    Sport automobile/Rallye "Raid Discovery Algeria": 35 motards étrangers et un bon nombre d'Algériens attendus à la 3e édition    Championnat d'Afrique de Judo: quatre athlètes d'Ouled El Bahia honorés à Oran après leurs performances au Caire    L'Algérie établit des relations diplomatiques avec le Commonwealth des Bahamas    Le ministre de la Santé préside l'ouverture d'une Journée scientifique sur "l'histoire de la médecine légale en Algérie"    Hasna El-Bacharia, une icône de la musique Diwane    Plus de 1,5 million de candidats aux examens du Bac et du BEM 2024    Le président de la République préside au CIC la cérémonie de célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse    Ligue 1 Mobilis: USMA-JSK décalé au lundi 6 mai au stade de Baraki    Port d'Alger: recueillement à la mémoire des martyrs de l'attentat terroriste de l'OAS du 2 mai 1962    Batna: décès du moudjahid Saïd Douha    AG de l'ONU : Riyad Mansour critique le véto américain contre l'adhésion de la Palestine    L'Algérie abritera les assemblées annuelles 2025    Pas de recours à l'endettement extérieur, réaffirme le président Tebboune    «Le non-sens juridique et le non-sens tout court ont pris le dessus»    Mondial féminin 2027 : les USA et le Mexique retirent leur candidature commune    Nadal fait ses adieux à Madrid    Un outil essentiel pour l'expression de la vérité    Forum de Doha : Les efforts de l'Algérie en soutien à la cause palestinienne largement salués    Les martyrs palestiniens découverts dans des fosses communes mutilés et dépourvus d'organes    La santé s'équipe en matériel    Le corps d'un troisième noyé porté disparu jeudi retrouvé sur le littoral à Mostaganem    Saisie de viande blanche impropre à la consommation à Oued Kheir    L'Université de San Francesco rejoint le mouvement de soutien à Gaza    Les troupes israéliennes désobéissent aux ordres    LG Electronics MEA innove avec sa nouvelle gamme de produits de divertissement à domicile    Nécessité de renforcer l'arsenal juridique lié à la protection du patrimoine culturel immatériel    Aux origines sionistes de la stigmatisation des musulmans et de la criminalisation de l'islam    Plus de 150 permis de recherches archéologiques octroyés ces 4 dernières années    «Faire avorter les plans et menaces qui guettent l'Algérie sur les plans interne et externe»    Megaprojet de ferme d'Adrar : « elmal ou Etfer3ine »    ALORS, MESSIEURS LES DIRIGEANTS OCCIDENTAUX : NE POUVEZ-VOUS TOUJOURS PAS VOIR LES SIGNES ANNONCIATEURS DUN GENOCIDE A GAZA ?    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80        Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Le diktat des autodidactes    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le changement est in�luctable ! Pourquoi ? Comment ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 08 - 2011


Par le Dr Ahmed Benbitour
La Nation est en danger et le pays est � la d�rive, sous l�effet de l�accumulation d�un certain nombre de maux qui s�autoalimentent mutuellement, rendant in�vitables l�explosion sociale et l�installation de la violence comme seul moyen de r�glement des conflits entre individus, entre groupes d�individus et entre groupes d�individus et le pouvoir. Apr�s �tude des exp�riences de l�Alg�rie, des pays d�Am�rique latine, de l�Europe du Sud (Espagne, Portugal, Gr�ce), de l�Europe de l�Est et de l�Asie, nous pouvons retenir trois hypoth�ses de travail, fiables :
(I) Le r�gime alg�rien travaille � sa propre destruction ; mais avec la rente, le chemin de la d�rive est lent. Du fait de la lenteur de ce processus, lorsque le syst�me se d�truit, il d�truit avec lui toute la soci�t� par un m�lange d�tonnant de pauvret�, de ch�mage chez les jeunes, de corruption et de perte de la morale collective. La perte de la morale collective, c�est une Alg�rie qui perd ses valeurs humanistes les plus pr�cieuses, conna�t un incivisme g�n�ralis�, int�riorise la violence, la pr�dation et la corruption comme un mode de fonctionnement normal. La g�n�ralisation de la corruption � tous les secteurs d�activit�, c�est un cheminement pr�visible qui m�ne au gaspillage des ressources nationales, plus particuli�rement, la fuite du capital humain vers l��tranger et l�exploitation irrationnelle des hydrocarbures. Ce cheminement a commenc� avec la petite corruption au niveau des bureaucrates et des petits fonctionnaires. Ensuite, c�est la grande corruption qui se manifeste par des scandales financiers lors des passations de contrats de r�alisation de projets d�infrastructures, de l�achat des �quipements collectifs et de pr�ts bancaires. C�est alors l�entr�e en jeu de hauts responsables et des �nouveaux riches�. Ils voudront monnayer leur richesse mal acquise par le maintien du pouvoir entre leurs mains. L�acc�s au pouvoir, dans un tel syst�me, est le moyen le plus efficace pour l�enrichissement aujourd�hui et demain. C�est alors l�accaparement de l�Etat. La pauvret�, c�est le manque d�opportunit� pour utiliser sa force de travail et son savoir-faire pour s�assurer d�un revenu d�cent. C�est aussi le manque de capacit� d�acc�s � l��cole et � la sant�. De m�me le manque de s�curit� face � la violence, aux chocs �conomiques, aux d�sastres et aux calamit�s naturelles. C�est enfin, le manque de voix, le manque de pouvoir pour influencer les d�bats et les d�cisions ainsi que le contr�le et l�allocation des ressources.
(II) Le changement pacifique recherch� ne peut venir de l�int�rieur du syst�me, ni des institutions officielles enti�rement soumises au contr�le du pouvoir en place (Parlement, partis politiques de l�Alliance ou de l�opposition), ni de la soci�t� civile telle qu�elle a �t� organis�e par le pouvoir (associations satellites transform�es en relais durant les p�riodes �lectorales). Il ne viendra pas davantage via l�agenda gouvernemental actuel (�lections, r�f�rendum, assembl�e ad hoc�). Le changement ne vient de l�int�rieur que dans des situations tout � fait exceptionnelles, o� sont r�unis trois facteurs : (i) une pression forte et croissante de la soci�t� et qui dure (ii) une alliance strat�gique des forces du changement (iii) un �v�nement d�clencheur.
(III) La d�cennie 2010-2020 enregistrera la d�rive de l�Etat alg�rien de sa situation actuelle de d�faillance vers une nouvelle situation de d�liquescence. Un Etat d�liquescent est un Etat chaotique, ingouvernable. Face � une telle conviction, le choix est clair :
- ne rien faire et subir le changement avec tous les risques de d�rapage, ou bien
- pr�parer ce changement dans le calme et la s�r�nit� pour placer le pays dans la voie du progr�s et de la prosp�rit�. Nous avons choisi la solution de la mobilisation pacifique pour le changement.
Pour r�ussir le changement, il faut r�unir trois facteurs :
- Une pression des citoyens forte, croissante et durable sur le pouvoir en place pour r�clamer le changement du syst�me de gouvernance et pas seulement le changement des dirigeants,
- Une alliance strat�gique entre les forces du changement pour construire une capacit� viable de propositions, de n�gociations et de mise en �uvre du changement,
- Un �v�nement d�clencheur.
Les exp�riences tunisienne et �gyptienne de ce d�but de l�ann�e 2011 permettent de tirer un certain nombre de conclusions qui pourront dessiner les hypoth�ses fiables pour r�unir ces facteurs. Il s�agit de quatre le�ons qui d�finissent quatre hypoth�ses de travail.
1. Des citoyens r�unis avec pers�v�rance en un endroit strat�gique de la ville, sans leaders, sans programme politique pr��tabli et face � des forces de r�pression importantes, sont capables de faire partir les symboles du r�gime et en premier lieu le chef de l�Etat. D�o� la premi�re hypoth�se : quelle que soit l�ampleur des moyens mobilis�s pour imposer l�autocratie, les citoyens sont capables d�amorcer le changement et faire partir les symboles du r�gime.
2. Les dirigeants actuels ne peuvent plus b�n�ficier du paradis de l�exil. Il y avait l�hypoth�se que les dirigeants peuvent quitter le pays en cas de tensions intenables et aller profiter des avoirs qu�ils ont frauduleusement plac�s � l��tranger. Ceci n�est plus possible, ni pour eux, ni pour leur famille, ni pour leurs collaborateurs proches. De m�me qu�ils ne peuvent plus b�n�ficier des soutiens bienveillants des puissances internationales, qui ont fini par comprendre que leurs int�r�ts se situaient du c�t� du peuple et non du c�t� des autocrates. La peur s�est d�plac�e de chez les citoyens vers les autocrates. D�o� la deuxi�me hypoth�se : Les autocrates se trouvent aujourd�hui face � une pression multiple, de la soci�t�, de leurs familles, de leurs collaborateurs proches et des puissances internationales.
3. Les exp�riences tunisienne et �gyptienne ont d�montr� que quelle que soit l�ampleur des gratifications des autocrates en direction des forces arm�es et des forces de l�ordre, celles-ci s�alignent en derni�re instance sur leur peuple et non du c�t� des autocrates. D�o� la troisi�me hypoth�se : les forces arm�es et les forces de l�ordre se rallieront aux forces du changement immanquablement.
4. Les instruments des nouvelles technologies de l�informatique et des communications NTIC (Facebook, internet �) ont jou� un r�le de premier plan dans la mobilisation des citoyens pour le changement et sont accessibles � notre jeunesse en tout temps et en tous lieux. D�o� la quatri�me hypoth�se : les instruments virtuels NTIC sont accessibles � une grande majorit� de notre jeunesse et sont un moyen tr�s efficace de mobilisation pacifique pour le changement. Avec ces quatre hypoth�ses solides parce que construites � partir d�exp�riences v�cues, � savoir la capacit� des citoyens � changer le r�gime, les pressions multiformes exerc�es sur les tenants du pouvoir, la neutralit� positive sinon encourageante des forces arm�es et des forces de l�ordre et l�acc�s facile aux instruments nouveaux de mobilisation, nous savons la voie � suivre pour r�unir le premier facteur du changement : la pression de la soci�t�. Mais il faut bien noter que ces quatre hypoth�ses nous offrent les moyens d�amorcer le changement, mais pas ceux de le r�aliser. Autrement dit, nous savons ce qu�il faut faire pour le d�part des symboles du r�gime, notamment le chef de l�Etat, mais nous n�avons pas encore le mode de gestion du changement. Nous avons la condition n�cessaire pour amorcer le changement, mais elle n�est pas suffisante pour le concr�tiser. En r�alit�, une telle fin de r�gne est tr�s co�teuse pour les autocrates et al�atoire pour le changement. Elle est tr�s co�teuse pour les autocrates : Kadhafi a perdu ses fils dans la bataille, Abdallah Ali Nacer a subi des dommages corporels importants, Moubarak a �t� humili� par une apparition dans une cage, en face des juges. Tous les autocrates ont vu leurs avoirs, ceux des membres de leurs familles et ceux de leurs proches collaborateurs, saisis � l��tranger. Donc pour leurs propres int�r�ts et leur propre sauvegarde, ils n�ont aucun avantage � laisser faire et voir la situation s�curitaire leur �chapper. Elle est al�atoire pour la r�alisation du changement. D�s le d�but, les autorit�s en place, apr�s le d�part du chef de l�Etat, se trouvent devant un enjeu contradictoire :
- Aller rapidement vers des �lections pour installer un gouvernement l�gitime capable de mettre en �uvre une strat�gie du changement ; mais,
- Elles ont besoin de temps pour r�aliser un accord avec des forces disparates sur les principes de base qui doivent d�finir le nouveau syst�me politique. D�o� le report des dates pr�vues pour les �lections. C��tait le cas aussi bien en Tunisie qu�en �gypte. Plus le temps passe, plus le nouveau gouvernement perd de sa l�gitimit�, plus le danger de s�installer � nouveau dans l�autocratie commence � se r�pandre � travers la soci�t�. C�est alors, le retour � la rue avec des situations de plus en plus chaotiques ! En r�alit�, le d�sir des autorit�s des pays non encore engag�s dans le changement de voir l��chec de la mise en place du changement en Tunisie et en �gypte. Mais il faut bien noter que ces difficult�s ne sont pas inh�rentes au processus du changement impos� par la soci�t�. C�est la faute des autocrates qui n�ont pas su am�nager une voie de sortie, s�curis�e pour eux-m�mes et favorable � la r�ussite du changement dans l�int�r�t du pays. D�o� l�importance de la construction du deuxi�me facteur, � savoir la cr�ation des conditions d�alliance entre les forces du changement pour d�finir une capacit� de propositions, de n�gociations et de mise en �uvre.
La construction d�alliance s�impose comme une solution viable, parce que :
- Apr�s vingt ann�es de divisions id�ologiques qui nous ont dress�s politiquement, physiquement, moralement et intellectuellement les uns contre les autres, les blessures sont encore profondes et douloureuses au sein de notre soci�t�,
- L�incapacit� de courants politiques continuellement divis�s � proposer une alternative cr�dible risque de provoquer la lassitude et la d�motivation d�une population fatigu�e et d�sabus�e.
- Les tentatives r�p�t�es de fractionnement, divisions et manipulations de la part de certaines franges du pouvoir, rendent impossible un travail d�union des forces du changement dans le court terme. Il faut, par cons�quent, bien noter que, l�appel � l�alliance ne signifie ni fusion, ni union, mais la mise en commun des moyens de mobilisation pacifique pour le changement. C�est un appel � une coop�ration �gagnant-gagnant�. Les associations et partis participant aux coordinations et alliances conservent leur autonomie. A l�issue de la p�riode de transition, chaque partie sera libre de se lancer seul ou dans des alliances dans les futures comp�titions �lectorales. Quant au troisi�me facteur, � savoir l��v�nement d�clencheur, il est difficile d�en pr�voir l�av�nement avec pr�cision. Les conditions de son apparition sont vari�es. En Indon�sie, l��v�nement d�clencheur est intervenu � la suite d�une gr�ve massive des �tudiants, � la suite de l�augmentation des prix des produits d�riv�s des hydrocarbures � la pompe et donc du co�t du transport ! Les gr�ves ont commenc� dans les universit�s � l�int�rieur du pays ; puis les �tudiants en gr�ve ont converg� vers la capitale. Leur rassemblement par milliers � Jakarta pendant plusieurs jours a fait intervenir le commandement militaire qui a demand� au g�n�ral Suharto de quitter ses fonctions, apr�s 32 ans d�exercice de pouvoir autocrate. En Espagne, c��tait la mort du dictateur Franco. En Tunisie, c��tait l�immolation par le feu du jeune Bouazizi. En �gypte, c��tait l�exemple tunisien qui a servi de d�clencheur � la forte mobilisation. En Alg�rie, cela aurait pu �tre les �meutes du 5 Janvier 2011 ; mais les deux autres facteurs, surtout celui de l�alliance strat�gique entre les forces du changement, n��taient pas r�unis. Face � ces facteurs du changement, le pouvoir s�appuie sur trois ingr�dients :
- La d�mocratie de fa�ade et la politique du faire semblant pour plaire aux puissances �trang�res et tromper l�opinion internationale,
- Le pari sur la division des forces du changement et la faible mobilisation politique de la population,
- L�utilisation de la rente et de la pr�dation pour acheter la population par des concessions et des mesures d�magogiques, en puisant dans les r�serves d�hydrocarbures non renouvelables au d�triment des g�n�rations futures. Mais il faut bien noter que l�autisme du pouvoir d�un c�t� et le m�contentement grandissant de la soci�t� de l�autre, nourrissent la double violence de la rue et des autorit�s, qui font que la situation peut devenir insoutenable � tout moment. D�o� l�urgence et la n�cessit� de construire les alliances strat�giques entre les diff�rentes forces du changement, afin de pr�venir la d�rive et le chaos. C�est l�objectif primordial de notre travail � la mobilisation pacifique pour le changement. Pour les autorit�s en place, le choix est clair :
- Laisser faire et vendre des r�formes cosm�tiques et alors, ils subiront ce qu�ont subi les dirigeants de Tunisie, d��gypte, de Libye, de Syrie et du Y�men, en mettant le pays dans le chaos.
- Etre partie prenante de la pr�paration du changement en n�gociant avec les forces du changement une feuille de route et un agenda pour la mise en �uvre du changement du syst�me de gouvernance. C�est la concr�tisation d�une p�riode de transition.
A. B.Lettre-programme � tous ceux qui ont � c�ur de sauver l�Alg�rie
La Nation est en danger. Le pays est � la d�rive, sous l�effet de l�accumulation d�un certain nombre de maux qui s�autoalimentent mutuellement, rendant in�vitables l�explosion sociale et l�installation de la violence comme seul moyen de r�glement des conflits entre individus, entre groupes d�individus et entre groupes d�individus et le pouvoir. Attention ce que j�exprime n�est pas mon espoir, mais des pr�visions avec beaucoup de fiabilit�. Que confirment, d�ailleurs, les �v�nements intervenus dans la r�gion durant cette ann�e 2011. Sans �tre exhaustif, les principaux maux dont souffre l�Alg�rie sont :
1- La perte de la morale collective.
Le changement signifie le lancement d�un programme ambitieux d��ducation citoyenne pour passer � une soci�t� qui repose sur des lois et des r�gles saines, o� les individus se font confiance lorsqu�ils interagissent, o� la bonne �ducation et le travail sont des atouts de la r�ussite sociale et individuelle, o� la justice pr�vaut et o� la malhonn�tet�, le vice et la brutalit� sont proscrits comme mode de progression dans la sph�re publique et d�nonc�es et combattues dans la sph�re priv�e.
2-La g�n�ralisation de la corruption � tous les secteurs d�activit�.
Le changement signifie l�installation d�un nouveau syst�me de transparence dans la gestion des affaires publiques. Le syst�me sera mis en place graduellement avec le souci maximum de p�dagogie pour permettre � tous de s�y adapter progressivement et � s�y conformer au-del� d�une p�riode de gr�ce suffisante. Ce n�est qu�apr�s la p�riode de gr�ce, clairement affich�e, que des institutions performantes et non des individus, quel que soit leur niveau dans la hi�rarchie de la nouvelle gouvernance, mettront un terme aux d�faillances de ceux qui refusent de se conformer aux nouvelles r�gles de transparence dans la gestion des affaires. La garantie du traitement �quitable sera assur�e pour tous, dans le seul respect de la loi.
3- La pauvret�.
Le changement signifie la mise en place d�une v�ritable politique sociale moderne � m�me de mobiliser tous les citoyens autour d�une approche ax�e sur la lutte contre la pauvret�, la pr�servation de l�environnement et la justice sociale. Cette politique sociale n�est pas la charit�. Elle consiste en une strat�gie globale contre la marginalisation en encourageant la participation des pauvres � l�essor �conomique. Elle passe par un investissement massif dans la sant�, l��ducation, les autres services sociaux, afin de lib�rer le gisement de cr�ativit� et de participation �conomique de nos concitoyens compl�tement marginalis�s aujourd�hui.
4-La p�nurie pr�visible des ressources naturelles non renouvelables que sont les hydrocarbures.
Le changement c�est une �conomie comp�titive qui assure la protection des individus et un d�veloppement individuel et collectif harmonieux. Le programme de mise en �uvre de cette �conomie s�appuiera sur une politique rigoureuse et efficace de transformation du capital naturel non renouvelable (les hydrocarbures) en un capital humain g�n�rateur de flux de revenus stables et durables. Cette politique comprend notamment la r�allocation d�une partie significative des investissements excessifs actuels dans les infrastructures vers des investissements cibl�s dans le secteur productif de biens et de services, mais surtout des investissements de plusieurs milliards de dollars dans les ressources humaines (�ducation, savoir, comp�tences�), afin de promouvoir une g�n�ration d�entrepreneurs poss�dant la capacit� de leadership, la moralit�, l�intelligence et le jugement, et de former des cadres gestionnaires � tous les niveaux dans les entreprises et l�administration. La rel�ve des cadres dirigeants partant � la retraite doit �tre assur�e en urgence par le biais d�ambitieux programmes de formation et de promotion de la rel�ve, pour compenser la tr�ve remarqu�e pendant deux d�cennies dans la formation des cadres. Cette politique a �t� suivie avec succ�s dans les pays �mergents qui ont connu cette phase de d�veloppement, la Chine notamment. C�est aussi, la constitutionnalisation de l�utilisation des r�serves d�hydrocarbures. Je le r�p�te aujourd�hui. Il faut bien consid�rer que chaque baril ponctionn� sur les r�serves non renouvelables est, au d�part, une perte pour la Nation. Une fois qu�il sort du sous-sol, il ne fait plus partie du patrimoine des g�n�rations futures.
5- La d�rive d�un Etat d�faillant vers un Etat d�liquescent.
Le changement, c�est la mise en place d�un syst�me de gouvernance dans lequel les citoyens puissent s�exprimer et sanctionner, c'est-�-dire o� les citoyens ont les moyens d�exiger des comptes de la part de leurs gouvernants et d�en recevoir effectivement. L�ann�e 2011 verra, je l�esp�re, tous les citoyens alg�riens prendre conscience que notre salut en tant qu�Etat et nation ne peut venir que d�un syst�me d�mocratique et d�une forte participation citoyenne aux prises de d�cision, � tous les niveaux.
6- L�isolement diplomatique dans un monde de plus en plus globalis�, d�une Alg�rie d�pass�e et marginalis�e, en queue des classements internationaux dans tous les domaines. Le changement, c�est une nation s�re de ses atouts et capable de d�fendre ses int�r�ts bien exprim�s, bien compris et bien int�rioris�s dans la course mondiale actuelle. Aujourd�hui, la puissance d�une nation se mesure par sa capacit� d�innovation et la qualit� de son syst�me �ducatif et de son syst�me de formation de managers. A ce titre, l�on peut consid�rer que les exp�riences men�es ces vingt derni�res ann�es par des nations comme la Chine, l�Inde ou le Br�sil, v�ritables pays continents, dessinent des perspectives de d�veloppement dans d�autres parties du monde, � travers des groupements sous-r�gionaux tels que le Maghreb. Celui-ci, en raison de son appartenance � une culture et � une civilisation communes � l�ensemble des populations qui le composent, peut s�ouvrir globalement sur le monde en cultivant une relation homog�ne avec les autres pays, au sein d�une organisation ad�quate que nous nous appliquons � mettre sur pied. Par ailleurs, notre orientation maghr�bine- sah�lienne nous offre des opportunit�s et nous impose des obligations.
7- Le risque de dislocation de la Nation et le partage du territoire. Des forces significatives appellent de plus en plus ouvertement � l�autonomie de certaines r�gions, voire le partage du territoire. Il faut s�en inqui�ter s�rieusement. La situation de non gouvernance actuelle conforte la forte probabilit� de vivre en m�me temps la violence sociale et la violence terroriste. C�est alors la trappe de mis�re permanente et la porte ouverte � la dislocation de l�unit� nationale et le danger sur l�unit� du territoire. Dans le cas de l�Alg�rie, et dans l��tat actuel des choses, cela interviendra avec la baisse sensible des capacit�s d�exportations d�hydrocarbures que je situe entre 2018 et 2020. Mais avec le m�lange d�tonnant de pauvret�, de ch�mage chez les jeunes, de corruption g�n�ralis�e et de perte de la morale collective, elle peut intervenir � n�importe quel moment. Le changement, c�est la mise en place d�une p�riode de transition pour la sauvegarde de la Nation et la pr�servation des int�r�ts des g�n�rations futures. Ce sont l�, les sept programmes d�urgence sur lesquels doit se construire le changement. De m�me que les trois dossiers fondamentaux : la refondation de l��cole, la refondation de l�Etat, la refondation de l��conomie. Si le changement de tout le syst�me de gouvernance est sollicit� par la grande majorit� des forces vives, comment le r�aliser ? Avec l�exp�rience tunisienne et �gyptienne, nous avons le mode op�ratoire du d�part des symboles du pouvoir, notamment le chef d�Etat. Il s�agit de quatre le�ons qui d�finissent quatre hypoth�ses de travail solides parce que construites � partir d�exp�riences v�cues, � savoir la capacit� des citoyens � changer le r�gime, les pressions multiformes exerc�es sur les tenants du pouvoir, la neutralit� positive sinon encourageante des forces arm�es et des forces de l�ordre et l�acc�s facile aux instruments nouveaux de mobilisation, nous savons la voie � suivre pour assurer le d�part des symboles du pouvoir. Nous avons le mode op�ratoire pour faire partir les premiers responsables du r�gime actuel. C�est certes, une condition n�cessaire, mais elle est loin d��tre suffisante pour r�aliser le changement. Alors, une fois le d�part des chefs r�ussi, comment faire pour r�aliser le changement ? En r�alit�, le changement se fera en deux �tapes : celle du d�part des symboles du pouvoir en place qui se r�alise dans la mobilisation des masses et particuli�rement la jeunesse, celle de la r�alisation du changement qui n�cessite la mobilisation des comp�tences nationales en symbiose avec les forces de la premi�re phase. Dans cette deuxi�me �tape, la r�ussite du changement passe par la mise en place d�une p�riode de transition et de sauvegarde selon le programme suivant.
1- Organiser une Conf�rence Nationale pour le Changement compos�e des �l�ments du pouvoir capables de saisir l�opportunit� de leur propre sauvegarde et celle du pays d�un c�t� et des personnalit�s ayant une pr�sence de caution au sein de la soci�t� et disposant d�une respectabilit� de l�autre pour le choix d�un Haut Conseil de l�Endiguement de la Crise (HCEC), compos� de 5 � 6 personnes, avec pour mission en trois mois :
- Elaborer une feuille de route pour l�endiguement de la crise et la pr�paration du changement du syst�me de gouvernance.
- Lancer un grand programme de communication pour expliquer la mission du HCEC avec l�ouverture d�un d�bat � toutes les composantes de la soci�t�. Ce programme de communication n�aura de cr�dibilit� que s�il est pr�c�d� de la lev�e effective et non cosm�tique de l��tat d�urgence, l�autorisation de cr�ation de partis politiques nouveaux pour l�implication de la jeunesse dans le travail politique et l�ouverture du champ m�diatique avec la possibilit� de cr�ation de nouvelles cha�nes de t�l�vision et de radios en dehors du contr�le du pouvoir.
- S�lectionner et pr�parer � la nomination les membres d�un Gouvernement pour l�Endiguement de la Crise (GEC) qui aura pour mission, la mise en �uvre des feuilles de route �tablies par le HCEC et la pr�paration du changement sur une p�riode de 12 mois. A la fin de la p�riode de trois mois, interviendra la nomination du gouvernement GEC avec des missions rigoureusement consign�es dans des feuilles de route pour chaque secteur et bien entendu, les sept programmes ainsi que les trois grands dossiers d�j� pr�sent�s plus haut. Il aura � pr�parer pour la fin de la p�riode de sa mission, un r�f�rendum sur la Constitution, des �lections pr�sidentielles anticip�es et des �lections l�gislatives. Les membres du HCEC auront pour mission durant ces douze mois, la mise en place d�un syst�me de contr�le de la r�alisation des missions confi�es au gouvernement GEC. De m�me la continuation des d�bats et des consultations avec toutes les cat�gories de la population pour la r�daction d�un projet de r�vision de la Constitution qui sera soumis � r�f�rendum � la fin de la p�riode des douze mois.
Aux tenants du pouvoir, il faut dire :
- Le train du changement est en marche ; le freiner ou le retarder ne fera qu�aggraver la situation et en premier lieu votre propre salut.
- Le choix est �vident : anticiper la catastrophe ou la subir.
- La rente est un moyen de se maintenir au pouvoir qui deviendra bient�t l�acc�l�rateur de sa destruction.
- Vous devez reconsid�rer tout le probl�me du changement � la lumi�re des derniers �v�nements dans la r�gion et ainsi pr�parer une sortie honorable.
- Depuis le d�but 2011, bien des choses ont chang� et le monde est de plus en plus en �veil ; la peur est pass�e du c�t� des citoyens vers celui des autocrates.
- Les r�formes qui n�ont pas �t� r�alis�es en douze ans d�exercice du pouvoir le seront-elles en quelques mois ?
- Mais quel est l�homme d�Etat au pouvoir qui est capable de faire entendre raison aux autocrates et leur faire comprendre et accepter la n�cessit� du changement ?
Aux forces du changement, il faut dire :
- Bien que convaincus de l�in�luctabilit� du changement, les tenants du pouvoir ne veulent pas, n�osent pas ou n�ont pas la force morale pour affronter les int�r�ts puissants qui s�accommodent du statu quo, derri�re les rideaux.
- Entre un pouvoir autiste et ferm� � toutes les revendications et des forces vives de la Nation d�cid�es � d�fendre leurs droits � la libert�, le choc est in�vitable.
- Le pouvoir s�imagine que par la dilapidation des ressources financi�res, la corruption et une r�pression mieux organis�e, il peut s�assurer des all�geances et acheter la paix sociale.
- Il est fort probable que si les autocrates ne se ressaisissent pas � temps pour prendre les devants et rechercher avec les forces du changement, des compromis honn�tes et s�rieux que n�cessitent les circonstances et que commandent les int�r�ts partag�s, la jeunesse maltrait�e, humili�e, menac�e de perdre son �me, embrase tout le pays, � l�image des incidents du d�but de cette ann�e 2011.
- Les autocrates semblent vouloir vendre l�id�e que l�Alg�rie est diff�rente des autres pays de la r�gion et que ces revendications r�p�t�es ne sont que des remous passagers. Alors en gagnant du temps, ils pourront conserver toutes leurs positions. C�est le sens qu�il faut donner au dernier discours du pr�sident de la R�publique.
- Hier la lutte pour l�ind�pendance s�est appuy�e sur le nationalisme au niveau local et sur la d�colonisation au niveau international. Aujourd�hui, la lutte pour la lib�ration de l�individu s�appuie sur la citoyennet� au niveau local et sur les droits universels � la libert� et � l��mancipation au niveau international. Les temps, les espaces, les environnements sont diff�rents mais les processus sont les m�mes. Hier, c��tait la lutte arm�e pour chasser l�occupant sourd � toute id�e de n�gociation ; aujourd�hui, c�est le combat citoyen pour changer le syst�me autocrate, r�pressif, sourd � toute id�e de dialogue, par une mobilisation pacifique qui s�exprime dans les marches, les rassemblements, les manifestations et les gr�ves.
J�appelle tous ceux qui ont � c�ur de sauver l�Alg�rie, quels que soient la position et le lieu o� ils se trouvent, quelle que soit l�institution � laquelle ils appartiennent, � se mobiliser, r�unir leurs forces pour la r�alisation des objectifs trac�s dans cette lettre programme dans les plus brefs d�lais. Nous sommes d�termin�s � aller dans cette direction, d�autant plus courageusement que le peuple ne croit plus en la sinc�rit� des syst�mes de pouvoirs actuels et r�affirme sa conviction que l�heure des r�formes de fa�ade est largement d�pass�e. Plus que jamais, le peuple exige le changement et veut �radiquer les stigmates des malheurs qu�il a endur�s. De fait, tout est d�j� en place pour assurer la fin de partie pour les gouvernants reni�s par leurs peuples. La suite des �v�nements pourra alors s�envisager dans un esprit nouveau, d�ouverture, de justice et de sagesse. Une transition sera instaur�e, comme diverses personnalit�s n�ont pas manqu� d�y faire r�f�rence. L�heure est certainement grave. Cependant le peuple alg�rien, comme il l�a d�j� d�montr�, saura y faire face. Il saura surmonter toutes les �preuves et vivre sa modernit� dans la s�r�nit� et la libert� ! �Et qui atteints par l�injustice, ripostent.� Coran 39-42.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.