De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Coup sur coup, deux grandes r�v�lations apparaissent dans la presse belge. L�une, une �tude, s�rieuse et int�ressante du sociologue Felice Dasseto de l�Universit� catholique de Louvain (UCL), intitul�e �L�Iris ex-le Croissant�. L�autre, un int�r�t m�diatique aux banques islamiques et � leur impact sur le musulman du royaume. Selon le Pr Dasseto, Bruxelles compte deux cent cinquante mille personnes de confession musulmane dont la moiti� serait pratiquante. Le travail de recherche indique l�existence de plus de deux cents associations se r�clamant de l�islam, soixante-dix-sept mosqu�es, quatre-vingt-six associations culturelles et religieuses, onze instances �ducatives, dix-huit librairies et onze sites internet, tous se disent attach�s, peu ou prou, � la religion musulmane. Le chercheur rel�ve une �abondance de socialisation (politico) religieuse identitaire� coupl�e, selon lui, � une �carence de la socialisation civique des jeunes musulmans�. D�o�, selon Dasseto, �l�enjeu�, car si les pouvoirs publics n�inversent pas la tendance, c�est �la scolarisation de la rue qui pr�vaut�. Pour �viter le risque de �clivage� entre musulmans et non-musulmans qui �guette l�espace bruxellois, il faut avoir le courage de se confronter au probl�me avec s�r�nit� et sans dramatisation �. Concernant les �finances islamiques � pour reprendre une terminologie vague, cependant en vogue, ici, beaucoup de musulmans de Belgique se posent la question de savoir s�il ne serait pas int�ressant - � l�instar de ce qui se passe au Royaume-Uni - de recourir au pr�t sans int�r�t. Deux �coles de pens�e s�affrontent en Belgique autour du concept. L�une au nom de la puret� religieuse. Salafiste, rigoriste et retranch�e derri�re une vision lin�aire, manich�enne (il y a le bien et il y a le mal, un point c�est tout) de l�interpr�tation coranique, elle ne veut rien c�der, rien accorder au progr�s, aux avanc�es sociales, � l�environnement, au monde r�el. Ce qui n�est pas l�avis de tous, �videmment. Ridha Khaled en est un. Il estime parfaitement �licite le fait d�emprunter � une banque pour s�acheter un bien et loger ses enfants � un taux juste�. C�est acceptable, selon lui. Mais au-del�, non, �layadjouz�. Ridha Khaled interpr�te, c�est vrai, de fa�on �clair�e le dogme et en cela il s�oppose � l��conomiste Mohamed Boulif.