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L'ENTRETIEN DE LA SEMAINE
LE DOCTEUR EN SCIENCES M�DICALES NOURIA BENYAKHLEF, SP�CIALISTE EN PSYCHIATRIE, CHEF D�UNIT� � L�H�PITAL DRID-HOCINE, � SOIRMAGAZINE �Tout parent aimerait avoir une relation identique avec chaque enfant,
Publié dans Le Soir d'Algérie le 28 - 01 - 2012


Entretien r�alis� par Meriem Ouyahia
Elever des jumeaux n'a jamais �t� une t�che ais�e pour les parents. Vivre sa g�mellarit� n'est pas non plus de tout repos. Le Dr Nouria Benyakhlef, dans un entretien qu'elle a bien voulu nous accorder, apporte son �clairage sur la question.
En quoi les jumeaux sont-ils sp�cifiques?
Les jumeaux ont un d�veloppement sp�cifique, avec des �tapes propres. Les �tudes sur des populations de jumeaux ont permis d�identifier ce mod�le de d�veloppement naturel. Entre la naissance et deux ans, ils sont dans une phase dite de fusion g�mellaire. Les parents vont avoir tendance � les unifier plut�t qu�� les consid�rer comme �tant � l�origine de demandes distinctes. Si un b�b� a faim, ils vont nourrir les deux ; s�ils changent l�un, ils vont changer l�autre. Face � une surcharge de travail, les parents n�ont d�autre possibilit� que de proc�der ainsi. Certains psychologues, � propos des mamans de jumeaux en bas �ge, parlent d�ailleurs de �super mamans� tant elles sont accapar�es.
Faut-il privil�gier une relation fusionnelle entre les jumeaux ou bien les encourager � s�individualiser ?
A partir de deux ans, lorsque les enfants commencent � envahir un peu plus leur environnement et d�velopper leur langage, les parents vont les positionner dans une phase dite de compl�mentarit�, en leur attribuant des caract�ristiques propres, qui se compl�tent. Parfois, certes, de mani�re un peu caricaturale : l�un est plus doux, l�autre plus violent ; l�un est gentil, l�autre plus agressif ; l�un aime le sucr�, l�autre le sal�, etc. Au cours de cette p�riode, Ren� Zazzo, psychologue sp�cialiste des jumeaux, parlait d�un rapport de dominant � domin�. On sait aujourd�hui que ce qu�il �voquait comme un rapport fig� ne l�est absolument pas. Ce rapport ne cesse de se modifier au cours de cette phase, selon les activit�s propos�es aux enfants. A partir de six ans, une premi�re phase d�autonomie appara�t. De par la scolarit� notamment, les enfants vont v�ritablement �tre consid�r�s comme �tant � l�origine de demandes sp�cifiques, avec une personnalit� bien distincte. La seconde phase d�autonomie survient au moment de l�adolescence, autour de 12-13 ans.
La premi�re difficult� va �tre de faire le deuil d�une relation unique.
Comment aider les jumeaux � s'ins�rer dans la soci�t� et ne pas cr�er le ph�nom�ne de �couple�?
Certaines familles ne franchissent pas ces diff�rentes �tapes, et l�on voit parfois des jumeaux qui, � 12-13 ans, voire � l��ge adulte, sont encore en pleine fusion et totalement incapables d�envisager leur vie l�un sans l�autre. C�est heureusement de plus en plus rare. Dans d�autres cas, des jumeaux restent en phase de compl�mentarit�. L�un va alors devenir un jumeau dominant, l�autre un jumeau domin�. L�un va d�velopper des comp�tences, l�autre beaucoup moins. Le risque �tant, lorsqu�ils vont devoir �tre s�par�s, que le domin� vive tr�s mal cette s�paration, contrairement au dominant, plus autonome.
Quel est le r�le des parents dans l'�ducation des jumeaux ?
Les parents doivent respecter ces diff�rentes �tapes du d�veloppement naturel des jumeaux et �viter d�entrer dans ce discours selon lequel il faut �d�g�melliser�. �D�g�melliser� est un non-sens ! On devrait d�ailleurs rayer ce mot de la langue fran�aise� Les jumeaux sont n�s avec ce lien, qui leur est propre. Il faut leur permettre de vivre avec tout en d�veloppant, � travers ce lien, leur propre individualit�. C�est un lien extr�mement int�ressant, notamment dans le contexte scolaire. L�entr�e en cours pr�paratoire, par exemple, est une �tape tr�s anxiog�ne pour l�enfant. Les jumeaux, eux, peuvent se rassurer mutuellement et imm�diatement s'ils sont dans la m�me classe. La s�paration est un �v�nement de vie qui ne doit jamais �tre impos�. Il faut la pr�parer et y pr�parer les enfants.
�D�g�melliser� est un non-sens ! On devrait d�ailleurs rayer ce mot de la langue fran�aise� Les jumeaux sont n�s avec ce lien, qui leur est propre.
est une �tape tr�s anxiog�ne pour l�enfant. Les jumeaux, eux, peuvent se rassurer mutuellement et imm�diatement s'ils sont dans la m�me classe. La s�paration est un �v�nement de vie qui ne doit jamais �tre impos�. Il faut la pr�parer et y pr�parer les enfants. La premi�re difficult� va �tre de faire le deuil d�une relation unique. Les parents de jumeaux se retrouvent face � une entit� g�mellaire, alors que toute m�re, tout parent, a envie de cr�er un lien unique avec son enfant. Cette relation doit se cr�er avec les deux b�b�s, simultan�ment. Sans compter toutes les modifications de vie qu�entra�ne l�arriv�e d�un b�b�, a fortiori de deux... Les mamans ont souvent tendance � s�approprier les jumeaux durant la petite enfance. Il est important de laisser sa place au p�re, d��tre bien entour� et de b�n�ficier d�aide � des grands-parents, amis et proches � pour ne pas que les enfants deviennent le centre de la vie du couple. Tout parent aimerait avoir une relation identique avec chaque enfant, mais c�est impossible. Heureusement d�ailleurs, car c�est ce qui va permettre au jumeau de d�velopper sa propre personnalit�. Pourtant, certains parents restent attach�s au mythe de la fusion, et maintiennent leurs enfants dans ce mythe, en les habillant de la m�me fa�on, en leur achetant les m�mes jouets, etc. Les parents doivent �tre tr�s vigilants face � cette notion de fusion g�mellaire ; si elle dure trop longtemps, elle peut entra�ner d�importants probl�mes sur le plan du d�veloppement de la personnalit� des deux enfants.
La soci�t� a tendance � encourager cette fusion, car les jumeaux fascinent, de par leur ressemblance physique notamment
Effectivement, une fascination sociale existe face aux jumeaux, et ce depuis l�aube de l�humanit�. Nous sommes fascin�s par les jumeaux, mais nous avons aussi besoin de les dissocier. Selon Platon, tout �tre sur terre passe sa vie � chercher son autre moiti�. Or, dans le lien g�mellaire, cette autre moiti� existe, elle est l�, pr�sente d�s la naissance. Il y a un soutien imm�diat, une compr�hension imm�diate de l�un vis-�-vis de l�autre, sans aucun jugement. C�est une relation affective tr�s forte, tr�s intense, mais il faut �tre vigilant afin qu�elle ne prenne pas le pas sur le lien amoureux. Enfin, ce lien peut faire peur : les jumeaux sont l�, identiques, ils se comprennent � par t�l�pathie croit-on, mais c�est l� un mythe social infond�.
Comment pr�parer l'accueil des jumeaux dans une fratrie ?
Les jumeaux ne s�ajoutent pas � la famille ; ils changent la famille ! Le probl�me du manque de mod�le de d�veloppement et d��ducation (comme nous avons pour les enfants uniques) renforce la n�cessit� de parler entre parents de multiples. Ceci est d�autant plus n�cessaire que les seules images accessibles � tous concernant les jumeaux sont celles que nous renvoient des �missions-spectacles qui veulent faire de nos enfants des �b�tes de foire�. Il faut garder � l�esprit la relation privil�gi�e qui existe entre les jumeaux tout en faisant de son mieux pour les �int�grer� individuellement dans la famille et dans la soci�t�.
M. O.
JUMEAUX ET PARENTS PENDANT LA GROSSESSE
Deux grands sentiments � l�annonce de la grossesse g�mellaire : plaisir (joie) et angoisse.
Trois phases se suivent rapidement :
* euphorie
* qu�est-ce qui m�arrive ?
* comment va-t-on faire ?
Au niveau du couple :
- la future m�re doit faire le deuil de l�enfant unique, surtout si cette grossesse est la premi�re.
- Le futur p�re se demande d�j� comment trouver sa place
L�angoisse de la distinction
Quand les enfants se ressemblent, on a peur de se tromper d�o� le risque de d�g�melliser trop t�t. En fait, c�est tout � fait naturel de se tromper tant que les enfants n�ont pas encore de caract�re affirm� et d�expression personnelle ; et il ne faut pas avoir peur de l�avouer.
La m�re Elle doit mener deux relations (ou trois ou plus) et conserver la relation avec le mari. Elle manque de temps pour chaque enfant en particulier et pour elle-m�me (conseil : ne pas chercher � d�g�melliser avant deux ans).
Elle manque de sommeil. Souvent, elle quitte son travail.
Le p�re Il ressent les m�mes �motions que la m�re mais en plus, il a peur de passer en dernier et de ne plus avoir sa place de conjoint. Il faut rassurer les a�n�s sur l�angoisse de la non-distinction entre les b�b�s. D�j� un a�n�
- il a plus de 6 ans : il faut le placer dans un r�le �ducatif. L�a�n� �prouve de l�angoisse, il r�gresse. Face � cela, il faut le rassurer, l�aimer tr�s fort, essayer de lui r�server un temps seul avec vous. Il faut aussi surveiller les conflits car l�a�n� a le sentiment d�avoir un bloc en face de lui et tentera de s�parer les jumeaux. Aux parents d��tre les r�gulateurs de ces conflits.
- Il a moins de 6 ans : l�enfant aura besoin de nombreuses explications sur ce qui va se passer.
LA VIE DES JUMEAUX
Les phases de d�veloppement
0-2 ans : fusion
2-6 ans : compl�mentarit�
6-12 ans : personnalisation
12 ans : autonomie
C�est aux parents de faire progresser les enfants d�une phase � l'autre. Si la phase de fusion persiste : les jumeaux auront des difficult�s dans l�acquisition du langage, des probl�mes psycho-affectifs (difficult� d�autonomie), difficult�s � penser, � raisonner. Ceci appara�t quand les parents ont du mal � reconna�tre le d�veloppement de chaque enfant. Il faut donc aider les parents � faire attention � chaque enfant, et l�aide d�autres parents de jumeaux est indispensable.


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