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Enqu�te-T�moignages
Stress des examens, les parents plus angoiss�s que les enfants
Publié dans Le Soir d'Algérie le 04 - 02 - 2012

�Le stress des examens me donne des maux d'estomac ; j'ai vraiment les boules.� Ces expressions r�currentes sortent de la bouche des futurs bacheliers, et que nous avons l'habitude d'entendre depuis des lustres. Aujourd'hui, la peur a vraisemblablement chang� de camp : ce sont les parents qui d�sormais angoissent en transf�rant leur anxi�t� � leurs rejetons d�s les toutes premi�res ann�es de leur scolarit�.
Y. Habiba, 40 ans, m�re de deux gar�ons
Cadre dans une entreprise priv�e, Mme Y. Habiba vit depuis les premi�res ann�es de la scolarisation de ses deux gar�ons un stress permanent. Dans ces quelques lignes, elle nous livre ses premi�res angoisses et, au-del�, son inqui�tude permanente. �Je me rappelle que mes premiers coups de stress, je les ai v�cus d�s la premi�re ann�e de scolarisation. Je n�arrive toujours pas � me l�expliquer mais j�ai continuellement la crainte de voir mes enfants �chouer. Lors de la premi�re ann�e, je suis persuad� que l�enseignante de l�a�n� � l��cole primaire du quartier a d� certainement penser que mon cas relevait de la psychiatrie tant je la harcelais. J�avais en permanence le sentiment que mon enfant n�apprenait pas suffisamment ou �tait moins brillant que ses camarades de classe.
�J�avais en permanence le sentiment que mon enfant n�apprenait pas suffisamment ou �tait moins brillant que ses camarades�.
Et l�, nous sommes � la veille de la reprise des cours et je panique d�j� pour les examens du prochain trimestre. � Pourtant, Yacine, le fils de Habiba, affiche des r�sultats toujours au-dessus de la moyenne. En cinqui�me ann�e fondamentale, le petit d�� peine 11 ans encha�ne les cours de soutien. Habiba est cat�gorique : �Je me dois de mettre tous les atouts de son c�t�.� Et cette ann�e de passage au palier moyen ne fait qu�accentuer le stress de cette maman. A la question de savoir si ce n��tait pas quand m�me exag�r� de le mettre au cours de soutien � un si jeune �ge, la maman explique qu�elle en a eu d�j� recours d�s la troisi�me ann�e. �Yacine � toujours suivi des cours en math�matiques et dans les langues, le fran�ais notamment. Le savoir chez un prof� au-del� des heures de classe me d�stresse et m�aide � me dire que des atouts sont investis pour sa r�ussite.� Malgr� cela, la p�riode d�examen reste insurmontable pour Habiba qui dit ressentir la m�me boule au ventre que lorsqu�elle- m�me �tait appel�e � passer des �preuves.
Y. Salim, �poux de Habiba accommod� du stress de son �pouse
Salim explique qu�en fait, c�est un trait de caract�re de Habiba. M�me lorsqu�elle a des soucis au bureau, cela se transforme en stress � domicile. S�agissant de la scolarit� de leur fils, Salim reconna�t que lui-m�me s�inqui�te de la r�ussite de Yacine. Mais, ce n�est rien devant le cas de Habiba. �La veille des examens, elle ne ferme pas l��il de la nuit, lui fait r�citer les le�ons apprises et lui refait une bonne partie des exercices. Une fois la p�riode d�examen pass�e, c�est un stress d�un nouveau type qui commence : celui de l�attente des r�sultats. Chaque note est d�cortiqu�e m�me celle de l�activit� physique.� Le pire, c�est le jour de la remise des bulletins. �Nous sommes les premiers devant le portail et quasiment les derniers � quitter la cour de l��cole.� Une fois � la maison, c�est le bilan. Et c�est reparti pour des vacances studieuses. �J�essaye de mon c�t� de lui faire comprendre que cela ne servait � rien de paniquer de la sorte et qu�il est encore jeune pour la performance qu�elle exige de lui, poursuit Salim. En vain. Heureusement, pour le petit qu�il pratique la natation sinon ses nerfs auraient explos� avec toute cette pression.� Le hic, est le fait que pour nous deux, durant notre scolarit�, le stress proprement dit n�a d�but� qu�avec l�examen du baccalaur�at.
Samia, maman de Sofia
�J�ai � peine 31 ans et j��l�ve seule ma fille qui vient d�int�grer la premi�re ann�e primaire. Depuis mon divorce, je n�arrive pas � me d�partir d�un stress permanent vis-�-vis de son avenir. Je dois vous dire que Sofia est autiste, elle ne parle pas beaucoup. Et on en souffre beaucoup toutes les deux. Ce n�est pas �vident pour une femme d�assurer le travail et l��ducation d�un enfant d�autant plus que durant les premi�res ann�es, j�ai souffert d�une mauvaise prise en charge au niveau des cr�ches et du cycle pr�scolaire. Des structures adapt�es � ce genre d�enfants n�existent pas encore. Mon stress n�est pas seulement qu�elle soit mal not�e lors des examens, m�me si la crainte de la non-r�ussite est �videmment l�, mais de voir ma fille marginalis�e, mise � l��cart.�
Fadh�la, grand-m�re
Sur un ton rieur, Fadh�la, grand-m�re de cinq petits-enfants dont deux scolaris�s, nous raconte sa surprise lorsqu�elle lut dans le journal des f�licitations pour l�obtention de la�sixi�me. �Au d�part, j�ai cru � une blague du genre poisson d�avril. Mais en parcourant le journal et sur plusieurs jours, des annonces similaires fleurissaient � toutes les pages. Pour moi c��tait un choc. Je me souviens qu�� notre �poque r�ussir �tait un devoir. Pas question de rater des examens du genre sixi�me, BEM� Jusqu�au bac, les diff�rents paliers d�examens �taient consid�r�s comme des �preuves banales, de simples formalit�s.
La veille des examens, Habiba ne ferme pas l��il de la nuit, lui fait r�citer les le�ons apprises et lui refait une bonne partie des exercices.
Mais depuis, les choses ont chang� et ma fille, pourtant �lev�e dans le m�me environnement que ses fr�res et s�urs ayant tous brillamment r�ussi leurs �tudes, m�a transf�r� son stress si bien qu�� la veille de chaque examen je l�appelle pour m�enqu�rir de sa propre fille. En fait, moi aussi je stressais par le pass�, seulement, nous ne l�exprimions pas aussi franchement. Aujourd�hui, les choses ont chang� et les temps sont devenus durs. M�me pour ceux qui affichent des r�ussites dans les �tudes, l�avenir n�est pas garanti. Je pense que la crainte de l��chec vient de l�. On a peur que son enfant soit mal pris en charge, que les enseignants ne fassent pas convenablement leur travail� Alors les parents, en plus de mettre de l�argent dans l��ducation, d�veloppent beaucoup de stress. Je comprends et je compatis � la situation de ma fille qui vit un stress permanent que ce soit au boulot, � la maison ou � l��cole.�
Ali, p�re de trois enfants
P�re de trois enfants, Ali est enseignant d�arabe dans un �tablissement scolaire de l�Alg�rois. Pour ce quadrag�naire, le mot �stress� n�a pas de place. �Je ne sais si c�est mon exp�rience professionnelle qui me fait voir les choses ainsi mais pour moi, le stress n�a pas lieu d��tre surtout lors des premi�res ann�es de scolarit�. Nous voyons des parents stress�s � la veille des examens. Il y en a m�me ceux qui le sont lors des examens blancs. Je pense que c�est exag�r� et cela provient, � mon sens, d�un manque de communication entre les parents d��l�ves et les enseignants. En fait, les parents ne savent pas ce qui se passe en classe, leur seul jugement est les notes et c�est bien normal de paniquer au moment des examens. Pour ma part, mes trois enfants sont scolaris�s et je n�ai jamais stress�. Peut-�tre parce que je suis dans le syst�me �ducatif, je vis la chose de l�int�rieur et je fais davantage confiance � mes confr�res. Voil� le probl�me. Je pense qu�il y a un manque de confiance entre les parents et les enseignants.�
Sma�l, 48 ans, commer�ant
A quarante-huit ans, Smail a fi�re allure d�afficher sa r�ussite, financi�rement s�entend. Commer�ant depuis qu�il a quitt� les bancs de l��cole apr�s un �chec au baccalaur�at lors de la premi�re tentative, Smail appr�hende, n�anmoins, l�avenir de ses enfants. L�a�n� qui s�appr�te cette ann�e � passer son baccalaur�at lui donne du fil � retordre et cela le stresse. �J�ai toujours stress� mais uniquement les ann�es des grands examens, ceux qui sanctionnent le passage d�un niveau � l�autre. Je le v�rifie au quotidien dans mon m�tier : faire des �tudes aide �norm�ment. Je ne veux pas qu�il regrette plus tard et moi-m�me � leur �ge aurait souhait� qu�il y ait quelqu�un qui stresse pour moi et me pousse � poursuivre les �tudes. A l��poque, il y avait du travail pour tout le monde et m�me avec un niveau terminal on pouvait faire carri�re. A pr�sent, ce n�est plus valable, alors on tache de mettre les atouts du c�t� des enfants et ce n�est jamais assez. Je pense que les enfants aussi sentent le stress des parents et cela les pousse � se surpasser, � prendre au s�rieux les examens.�
K. Amina, maman au foyer
�J��tais bonne �l�ve. J�ai m�me obtenu un bac en math�matiques puis le destin en a d�cid� autrement. A la place de l�universit�, mes parents m�ont mari� � un cousin. Nous avons eu deux enfants et leurs �tudes me stressent plus que toute autre chose. J�essaye de les aider mais parfois j�ai du mal � m�y faire avec les manuels scolaires en arabe. Non pas qu�ils soient mal faits mais parce que j�ai fait le plus clair de mon cursus en fran�ais. Cela me stresse notamment en p�riode d�examen. Tr�s souvent, je m�accroche avec les profs, notamment en math�matiques. Pourtant, les erreurs dans les manuels sont peu nombreuses et souvent se sont des incompr�hensions des �nonc�s. En p�riode d�examen, le stress redouble. Pour moi qui suis au foyer toute la journ�e, le stress doubl� du vide sont ing�rables. Les jours d�examens de mes enfants, je n�arrive � rien faire, � peine � manger. D�s le retour, je saute sur les sujets pour refaire ensemble les �preuves et �valuer a priori le niveau de mon enfant. Je dois reconna�tre que c�est pas l�id�al pour les enfants, mais, Allah ghaleb, c�est plus fort que moi. J�aurais bien aim� �tre � la place du papa. Avec une occupation, je me dis que j�aurais moins de stress mais que voulez-vous maintenant il est trop tard pour moi d�entamer une carri�re et mes enfants sont mon seul investissement. Pour moi, leur r�ussite est une revanche sur le destin. Je transf�re ma r�ussite dans la leur. Et elles sont nombreuses les mamans comme moi, je peux les reconna�tre � la sortie des classes. Cela se voit sur leurs visages d�termin�s et blas�s en m�me temps.�


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