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WILAYA I DE L�ALN
Au c�ur de la crise
Publié dans Le Soir d'Algérie le 12 - 03 - 2012

Un grand nombre d��crits sur notre guerre de Lib�ration est expos� dans les librairies depuis quelques ann�es. Une partie appr�ciable d�entre eux traite beaucoup plus de luttes intestines. C�est une bonne chose en soi, mais cela ne doit pas nous d�tourner du principal adversaire qui est la France coloniale.
La lecture des pages sombres de notre histoire fait appara�tre des blessures que nous devons traiter sans animosit� ni haine. Une grande r�volution comme celle de Novembre 1954 ne peut pas ne pas laisser de douloureuses s�quelles.
�La p�riode, qui s��tend de 1954 � 1957, est, � juste titre, consid�r�e par les leaders du FLN comme celle des temps h�ro�ques. Elle est divis�e � peu pr�s en trois phases : la premi�re est celle de l��tablissement et de la survivance � travers l�hiver de 1954. Puis vient la p�riode de la consolidation pendant laquelle arrivent de nouvelles recrues et de nouveaux chefs et, avec eux, de nouvelles politiques et de nouvelles discordes.�(1)
En effet, les ann�es 1954 et 1955 furent les ann�es de l��tablissement et de survivance. Celles de 1955 et 1956 furent celles des victoires et de la consolidation de la r�volution. Celles de 1957 et 1958 furent celles de nouvelles recrues, de nouvelles politiques et de discordes. Elles constitu�rent un des �pisodes les plus dramatiques qu�a connus la r�volution particuli�rement dans la Wilaya I. Elles furent les ann�es de sa d�sarticulation et de sa neutralisation totale par des adversaires assoiff�s de pouvoir, alors que les forces coloniales, malgr� la concentration de tous leurs moyens de guerre, n�avaient pas r�ussi � la d�stabiliser. Il est temps de rompre le silence qui dure depuis plus d�un demi-si�cle. Il est temps d��voquer la m�moire de centaines de moudjahidine assassin�s, tortur�s et utilis�s comme b�tes de somme pour transporter des armes � partir de la Tunisie vers les wilayas de l�int�rieur dans des conditions inhumaines. Il est temps d��voquer �galement l�h�catombe dont ont �t� victimes les dirigeants de la Wilaya I. En effet, un cataclysme sans pr�c�dent s�est abattu sur cette wilaya-phare de notre glorieuse r�volution. En plus du rouleau compresseur de la puissante arm�e fran�aise appuy�e par l�OTAN. En plus de la disparition des principaux leaders de la r�volution : Didouche, Zighoud et Ben Boula�d, la nouvelle �quipe des dirigeants issus du Congr�s de la Soummam a tout fait pour la neutraliser, comme le d�montrera ce texte. D�abord un bref rappel pour permettre aux lecteurs de mieux comprendre cet �pisode dramatique. La Wilaya I, par sa situation strat�gique, g�ographique et son leadership dans l�action du 1er Novembre 1954, se trouva tout naturellement en rapport �troit avec la d�l�gation de l�ext�rieur de l�ALN-FLN, dont le chef de file au niveau des pays arabes, particuli�rement la Libye et l'�gypte, fut Ben Bella. L�arriv�e de Abane dans les rangs de la r�volution en 1955 provoqua une lutte sans merci pour le pouvoir entre lui et Ben Bella, et ceci bien avant la r�union de la Soummam. Cette lutte pour le leadership de la r�volution avait pour th��tre la Wilaya I. Elle provoqua des d�g�ts dramatiques. Le congr�s du 20-Ao�t-1956 a �t� pr�par� naturellement dans une discr�tion absolue. Seulement cette discr�tion d�passa les normes, � tel point que certains principaux acteurs de la r�volution ne furent convi�s ni � la r�daction ni aux d�bats (si d�bat il y a eu lieu) ou ils furent tout simplement tromp�s sur le lieu et la date du congr�s. Le congr�s, comme on le sait, se termina par l�adoption de r�solutions politiques, et d�un organigramme fixant les structures communes � l�ensemble des wilayas. On notera toujours que la Wilaya I a b�n�fici�, d�s le d�but de la r�volution, d�une structure administrative politico-militaire irr�prochable. Voir l�ouvrage de M. Mohamed Larbi Madaci Les tamiseurs de sable PP 38 � 42, 62,35,158. Les repr�sentants de la wilaya des Aur�s-Nememcha n��taient pas pr�sents pour des raisons, suivant les �crits et t�moignages : pour certains, l�invitation n�est pas arriv�e ou arriv�e sans indication du lieu. �J�ai bien re�u une invitation. J�ai envoy� deux tissals (personnes charg�es de la liaison) pour me faire pr�ciser le lieu et la date. J�attends toujours la r�ponse.�(2) Adjoul d�clara que Abb�s Laghrour avait re�u lui aussi une invitation, mais � ce moment, Abb�s �tait en route pour la Tunisie. Cela n�a pas permis aux responsables de d�signer les repr�sentants surtout que Ben Boula�d Mostefa venait de tomber au champ d'honneur en mars 1956. Sa disparition fut tenue secr�te pendant plusieurs mois, et son successeur n��tait pas encore d�sign� ou �tait sur le point de l��tre. Pour d�autres t�moignages, une d�l�gation s�est fait d�sign�e mais elle s�est �gar�e ou d�tourn�e du lieu de la r�union. Bref, la Wilaya I n�a pas particip�. Pour les repr�sentants de la d�l�gation ext�rieure : les �crits et t�moignages �voquent l�absence d�une invitation ou la vaine attente d�un guide pour les accompagner vers le lieu du congr�s. Les repr�sentants de la F�d�ration de France n��taient pas convi�s. Vu le r�le que joua Abane dans la pr�paration du congr�s et vu ses rapports plus que tumultueux avec la d�l�gation ext�rieure d�sign�e la veille du 1er Novembre, des soup�ons sur une volont� d�lib�r�e des congressistes d��carter la d�l�gation ext�rieure conduite par Khider et Ben Bella et sa suppos�e couverture militaire la wilaya I : �Absents, les repr�sentants des Aur�s- Nememchas : ainsi, apr�s s��tre servi de Omar Ben Boula�d, Abane s�est-il arrang� pour qu�il ne vienne pas avec ses adjoints aur�siens.�(3)
Quant � Ben Bella, il a d�clar� :
�On nous a demand�, Khider et moi, d�aller � Tripoli et d�attendre un envoy� qui doit nous conduire de Tripoli � l�int�rieur de l�Alg�rie pour assister au Congr�s de la Soummam. Nous avons attendu vingt jours sans que personne vienne nous chercher.�(4) Ce bref aper�u permettra de comprendre la suite des �v�nements et leurs cons�quences qui vont bouleverser la Wilaya I. Le congr�s ne s�est pas limit� � la centralisation de la direction, � la d�finition et � la hi�rarchisation des grades. Les congressistes proc�d�rent � l�attribution des grades aux combattants et � la nomination des chefs de wilaya sans tenir compte de l�avis des premiers dirigeants fondateurs de l�ALN-FLN ; en particulier ceux de la Wilaya I o� on nomma un �parachut� �d�serteur� de l�arm�e fran�aise � la t�te de cette wilaya au m�pris des combattants issus du mouvement national, qui avaient pris l�initiative du d�clenchement de la r�volution et avaient montr� leur capacit� d�affronter l�ennemi sur le dur terrain de la gu�rilla. Le congr�s d�signa �galement un groupe de hauts responsables de la r�volution, � savoir les chefs de Wilayas II, III, IV �Zighoud Youcef et Brahim Mezhoudi W II, devraient venir de l�Est, Ouamrane W IV, et Si Cherif (Ali Mellah) W VI, du Sud, et Amirouche W III, devrait rejoindre de l�Ouest�(5) pour se rendre dans les Aur�s-Nememcha afin de transmettre les d�cisions de la Soummam et s�enqu�rir sur la situation organique de la wilaya et sur les circonstances de la mort de Ben Boula�d, surtout que des pr�mices de lutte pour sa succession commen�aient � appara�tre au grand jour provoquant des divisions au sein de la wilaya. Cette d�l�gation avait deux objectifs : transmettre les d�cisions du congr�s et jouer le r�le de conciliateur et de porteur de paix. Pour des raisons qui restent encore obscures, aucun des responsables d�sign�s ne s�est d�plac� hormis Zighoud Youcef tomb� au champ d�honneur en septembre 1956. Il �tait probablement en route pour les Aur�s. Finalement, un seul responsable d�sign� s�y est rendu, en l'occurrence Amirouche qui n��tait pas en ce moment chef de wilaya et qui ne connaissait pas les dirigeants historiques des Aur�s-Nememcha contrairement � Zighoud, Bentobal et d�autres dirigeants qui avaient trouv� refuge dans les Aur�s bien avant le d�but de la r�volution. Amirouche s�y rend accompagn� seulement de deux personnes : un secr�taire et un garde du corps. S�appuyant sur des rivalit�s locales entre Adjoul et Omar Ben Boula�d surtout que ce dernier revendiquait la succession de son fr�re, se penchant plut�t vers ce dernier, Amirouche fut prot�g� par ses hommes (de Omar Ben Boula�d). A-t-il r�ussi dans sa mission ? Vu les cons�quences de sa mission, Amirouche est pass� totalement � c�t� de son r�le. Par un interrogatoire peu aimable destin� � un des grands dirigeants du mouvement national et de la r�volution, Amirouche se comporta comme un juge face � un grand militant Adjoul abandonn� et trahi par ses propres compagnons. Apr�s la tentative d�assassinat de Adjoul, celui-ci s�est rendu � l�arm�e fran�aise. La Wilaya I s�enfon�a alors encore plus dans des rivalit�s intestines qui lui ont co�t� cher. R�sultats de la mission du repr�sentant du 1er CCE :
- La reddition de Adjoul qui a d�moralis� une partie des combattants et provoqu� des dissidences locales ;
- la non-transmission des d�cisions du congr�s � l�ensemble des dirigeants, ce qui a provoqu� une confusion g�n�rale entre les pour et les contre et les �non-inform�s�, d�o� une lutte intestine dans la wilaya m�me ;
- la liquidation et la mise � l��cart de l�ensemble de ses principaux dirigeants ;
- l�ouverture d�un front fratricide en Tunisie.
Apr�s la neutralisation de Adjoul, on passe � la deuxi�me �tape qui est celle contr�le de la base de l�ALN-FLN de Tunisie par la neutralisation de Mahsas et l�assassinat de Abb�s Laghrour et de valeureux cadres qui lui sont proches, dont les cons�quences justement furent l�ouverture d�une guerre fratricide en Tunisie. Bien avant le congr�s, une d�l�gation arrive � Tunis pour neutraliser les premiers repr�sentants du FLN-ALN d�p�ch�e d�s les premiers mois de la R�volution par les dirigeants de la R�volution et de ceux de la Wilaya I. La d�l�gation ext�rieure � Tunis, au Maroc et en �gypte avait �t� prise en main par une nouvelle �quipe, elle est �renforc�e par des multiples parachutages (A�t Ahc�ne, Ga�d Mouloud et Hamed Rouabhia � Tunis, cheikh Kheireddine au Maroc, Ferhat Abbas, Ahmed Francis, Tawfiq Elmadani, Ahmed Bouda, A. Mehri au Caire, Louanchi Md Salah � Paris. Elle avait �t� soustraite � Ben Bella au profit du Dr Lamine Debaghine. Le CCE agit comme si aucune structure de la R�volution n�existait, alors que des repr�sentants de la r�volution sont d�j� en place au Caire, en Tunisie et en France�, note M. Harbi.(6) Laghrour Abb�s, militant du Mouvement national, homme du 1er Novembre 1954, chef de la Wilaya I, arrive en mission de conciliation � Tunis pour rencontrer les chefs de la d�l�gation ext�rieure. Il fut arr�t� et mis en r�sidence surveill�e par les Tunisiens avec la complicit� du CCE. A la t�te de ce CCE, son repr�sentant Ouamrane avait pour r�le d�aplanir le terrain. Il est d�ailleurs qualifi� dans certains �crits de �bulldozer�. La r�union de conciliation pr�vue � Tunis dans le quartier de Mathildville fut sabot�e. Abb�s Laghrour fut accus� injustement de graves fautes (fabriqu�es par les services secrets fran�ais et leurs agents). Voir le t�moignage d�Arezki Basta dans son livre Les tragiques v�rit�s qui n�ont pas �t� dites sur la R�volution alg�rienne, �d : Arkcanes 2001. Accus� �galement de l�assassinat de Chibani. Doit-il s�expliquer sur une affaire interne � sa wilaya, qui s�est pass�e bien avant le congr�s de la Soummam ? A-t-il pu s�expliquer devant les membres du CCE, particuli�rement Krim et Ouamrane en qui il avait confiance suite aux recommandations de Ben Boula�d qui les connaissait, semble-t-il ? Les diff�rents t�moignages indiquent qu�il n�y avait aucune volont� des repr�sentants du CCE de le garder vivant ; pourtant, les conditions du jugement ne sont plus celles du maquis qui furent souvent exp�ditives et que le congr�s de la Soummam avait d�fini une juridiction moins exp�ditive que celle des premi�res ann�es de la guerre. Il y a eu malheureusement beaucoup plus de liquidations injustes apr�s le congr�s de la Soummam, dont malheureusement son �architecte� Abane Ramdane. Ouamrane, Bentobal, aid� par Amirouche, Benaouda et Mahmoud Cherif ne donn�rent aucune chance � Abb�s Laghrour. Amirouche rencontre Abb�s Laghrour emprisonn� chez les Tunisiens. Au lieu d�abord de s�enqu�rir de sa lib�ration des mains des Tunisiens, au contraire, il lui envoie des individus pour l'interroger comme un simple d�tenu. Voir le livre de Sa�d Sadi Amirouche : une vie, deux morts, un testament �dit� en 2010. Mais l�assassinat ne s�est pas limit� � Abb�s Laghrour ; des hauts cadres et dirigeants furent ex�cut�s ; entre autres Athmani Tighan, Chriat Lazhar, Houha Bela�d, Mentouri Mahmoud, Bahi Choud�ne, A�t Zaouche Hmimi, Abdelhafidh Essoufi, Abdehai, Taleb Elarbi, Za�rouri Abdelmadjid, Hali Abdelkarim et tant d�autres, tous des hauts dirigeants et cadres intellectuels de la R�volution. A cette liste, qui n�est pas exhaustive, s�ajoute la liste des centaines de simples moudjahidine. �Des �tudiants volontaires arrivent d�Orient, dont la majorit� est form�e au Caire. Ils arrivent en Tunisie. A Tunis, ils subissent des arrestations et des jugements pour complot contre la R�volution pour la seule raison qu�ils sont consid�r�s proches de Ben Bella et de Boudiaf et �galement des opposants au congr�s de la Soummam. Ainsi, des jeunes d�une vingtaine d�ann�es qui ont abandonn� leurs �tudes pour participer � la r�volution, parmi eux des �tudiants du Caire : Med Tahar Za�rouri, Abdelkrim Hali ont �t� ex�cut�s ainsi que des dirigeants de la Wilaya I et d�autres �tudiants alg�riens � Tunis.� (7) S�ajoute �galement la liste de centaines de d�tenus et de ceux tortur�s et utilis�s comme porteurs pour le transport des armes, beaucoup sont morts en traversant la ligne Morice ou au combat sans armes. Certains ont surv�cu � ces dures conditions. Ils n�osent pas o� ils ne veulent pas parler, �pour ne pas remuer les choses, pour l�int�r�t de notre pays� ? Ils dispara�tront en emportant ces douloureux souvenirs, mais aussi la fiert� �de ne pas trahir leur conscience et la R�volution�, disent-ils. Les plus chanceux ont �t� �cart�s et exil�s de force dans des pays amis, d�autres ont r�ussi � s��vader et rejoindre leur wilaya ou int�grer d�autres services de la R�volution. Cette purge toucha toutes les tendances suppos�es proches, � tort ou � raison, de Ben Bella, oppos�es ou non au congr�s, particuli�rement les combattants et cadres de la Wilaya I, cela avec la complicit� ou plut�t la collaboration des autorit�s tunisiennes auxquelles les repr�sentants du CCE ont fait appel. La non-ing�rence de l��tranger y compris celle des pays arabes tant vilipend�e par le CEE n��tait plus de rigueur quand il a �t� question de d�fendre des int�r�ts personnels de certains de ses dirigeants. �Parmi les accords que nous avons sign�s avec les Tunisiens apr�s leur ind�pendance, un accord de non-ing�rence dans nos affaires int�rieures. Les deux partis ont respect� les accords, si un Alg�rien commet des erreurs, le gouvernement tunisien nous informe et nous prenons des sanctions nous-m�mes et non les Tunisiens. On a continu� ainsi � respecter les accords conclus jusqu�� l�arriv�e d�Ouamrane � Tunis o� il s�est mis d�accord avec Bourguiba pour changer les premiers accords, ce qui a permis au gouvernement tunisien d�intervenir dans les affaires int�rieures de la R�volution alg�rienne, une ing�rence militaire et politique...�(8) Ce petit paragraphe d'A�t Ahmed r�sume bien la volont� du CCE de neutraliser les opposants de la mani�re la plus muscl�e. �Le fr�re de Ben Bella pr�conisait en effet, en d�cembre 1956- janvier 1957, la convocation raide d�un congr�s en vue de trancher notamment le conflit de souverainet� qui l�opposait au fr�re Abane. Un processus �tait m�me engag� en Tunisie o� les militaires, avec ou sans uniforme, se r�unissaient pour voter la motion de d�fiance contre le CCE et d�opposition � la plateforme de la Soummam... Dans sa correspondance, Abane d�non�ait Ben Bella et annon�ait l�envoi de quatre mille djounoud en Tunisie pour r�duire les opposants au congr�s de la Soummam.�(9) Harbi attribue le non-consensus autour du congr�s � : �L�absence d�une partie significative des chefs de troupe du FLNALN n��tait pas le seul obstacle � un consensus fort. Les documents d�un congr�s, qui se r�sumait en fait � une r�union des six personnes (Abane, Ben M�hidi, Krim, Ouamrane, Zighoud, Bentobal) accompagn�s de d�l�gations qu�ils consultaient mais qui ne participaient pas aux d�bats, n�ont pas �t� soumis pr�alablement � l�appr�ciation des cadres de wilaya. Tout se passe comme si, sous le manteau de la centralisation, le congr�s s��tait r�uni pour isoler les repr�sentants d�une autre faction...�(10) Ce texte a permis d��voquer la m�moire des hommes morts pour leur pays dans des conditions qui restent obscures, notamment celle de Abb�s Laghrour dont le parcourt fut bris� par ses propres compagnons de lutte.
S. L.
* Fr�re de Abb�s Laghrour
1 Allistair Histoire de la guerre d�Alg�rie Ed : Albin Michel 1980.
2 Mohamed Larbi Madaci Les Tamiseurs de sable Ed : Anep 2002.
3 Claude Pallait Dossiers secrets de la guerre d�Alg�rieP.258, Ed Presse de la cit� 1962.
4 Ahmed Masour Le pr�sident Ben Bella d�voile les secrets de la R�volution alg�rienne. Ed Arab Sientific Publishers, Inc. SAL. 2007.
5 T�moignage du g�n�ral Ben Ma�lem dans un quotidien national.
6 M. Harbi L�Alg�rie et son destin, croyants ou citoyens Ed ; M�dias Associ�s 1994.
7 T�moignage de M. Menour Merrouche ancien militant, officier de l�ALN. Dans : L�arm�e lib�ration du Maghreb 1948-1955. Edit� par la Fondation M. Boudiaf 2004.
8 Le commandant Tahar Sa�dani dans son livre : La Base de l�Est c�ur battant de la R�volution P168 Ed. Dar El omma 2001.
9 Guerre et l�apr�s-guerreP198 Ed : Minuit, 1964.
10 Mohamed Harbi L�Alg�rie et son destin, croyants ou citoyens Ed : M�dias associ�s 1994.


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