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JIJEL ET SON COMPLEXE DE BELLARA
R�alit� ou mythe ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 06 - 2012


Par Zineddine Sekfali
Il y a un peu plus de trente ans, plusieurs membres du gouvernement, accompagn�s de quelques hauts fonctionnaires, effectuaient une visite de travail dans la wilaya de Jijel pour s�enqu�rir sur place de l��tat d�avancement d�un certain nombre de projets �conomiques et sociaux.
Parmi ces projets qui �taient tous importants, il y avait celui que l�on appelle depuis lors le complexe sid�rurgique de Bellara, du nom du site qui fut choisi de pr�f�rence � celui de Settara (ex-Catinat). Les deux endroits sont proches de la ville d�El-Milia avec cette diff�rence que celui de Settara se trouve sur la route de Collo-Skikda, dans une zone montagneuse et accident�e (pour l�histoire : le nom de Settara fut donn� � la localit� en question en souvenir de la sanglante bataille, qui y eut lieu en avril 1958), tandis que celui de Bellara se trouve dans la plaine de l�oued El- Kebir qui prolonge l�oued Rhumel, et commande le passage entre Constantine et Jijel, via les gorges d�El- Hammam. (Pour l�histoire, c�est dans cette r�gion que les insurg�s conduits par un religieux illumin� nomm� Belharch et d�autres marabouts pr�dicateurs ont tu�, en ao�t 1804, le bey Osman qui les pourchassait pour avoir attaqu� Constantine). Chacun de ces deux sites avait ses avantages et ses inconv�nients. Le facteur relief a �t� tr�s certainement d�terminant dans le choix du terrain de Bellara. Celui-ci est en effet plat, quasiment rectangulaire, form� d�un seul tenant, et couvre une superficie d�environ 5 kilom�tres carr�s. Il est int�ressant de rappeler � ce propos que le dossier du complexe sid�rurgique � �tudes de faisabilit�, �tudes �conomiques, �tudes techniques� � avait �t� lanc� � la fin des ann�es 1970 par l�ex-minist�re de l�Industrie (MIE), puis pris en charge et pilot� par le minist�re de l�Industrie lourde dont le titulaire fut, jusqu�� la fin de l�ann�e 1981, M...Mohamed Liassine, polytechnicien, ancien membre du staff de la Soci�t� nationale de sid�rurgie (SNS) et ancien cadre sup�rieur du minist�re de l�Industrie et de l�Energie. Le minist�re de l�Industrie lourde a disparu lors du remaniement gouvernemental de 1984. Un autre �l�ment avait �t� �galement pris en consid�ration dans le choix du site de Bellara. Le complexe sid�rurgique envisag� avait en effet besoin d�un port pour le transport, tant � l�importation qu�� l�exportation, d�importantes quantit�s de minerai de fer, et de produits sid�rurgiques pond�reux, finis ou semi-finis. Rappelons qu�� cette �poque, on disait que ce complexe allait fabriquer, en plus du fer � b�ton et autres pi�ces en fer et en acier, des plaques et des t�les destin�es notamment � la fameuse usine automobile Fatia qu�on avait envisag� de construire pr�s de Tiaret. Tout le monde sait que ce projet a malheureusement �t� abandonn� en 2007 : pendant des ann�es, Fatia, que les habitants de Tiaret attendaient avec beaucoup d�impatience, avait jou� au �serpent de mer�, avant de dispara�tre totalement ! Mais s�agissant du port r�serv� au complexe sid�rurgique, il devait �tre tr�s proche dudit complexe, sp�cialement �quip�, et assez �tendu, pour des raisons de rentabilit� �conomique �videntes. Or, le port de Jijel ne pouvait convenir, parce qu�il est petit, a un faible tirant d�eau, est p�riodiquement menac� d�ensablement, et n�est susceptible, croit-on savoir, d�aucune extension significative. C�est pour toutes ces raisons qu�on a donc d�cid� de construire � Djendjen la nouvelle et imposante infrastructure portuaire qui porte le m�me nom. Ce grand port est aujourd�hui g�r� par une entreprise �miratie sp�cialis�e dans la direction et l�administration des grands ports. Il convient par ailleurs d�indiquer que le port de Djendjen n�est pas la seule infrastructure d�accompagnement induite par la construction du complexe de Bellara.. Comme n�importe quel autre investissement structurant, ce complexe est en effet au centre d�un ensemble int�gr� de projets, diff�rents par leur objet et leur utilisation, mais qui se combinent les uns aux autres au profit de l�investissement central, en l�occurrence le complexe lui-m�me. Tous ces projets, �taient appel�s � transformer radicalement les donn�es �conomiques, sociales et d�mographiques de la wilaya de Jijel et de ses environs, gr�ce aux effets en cha�ne qu�ils devaient d�clencher au niveau des activit�s de sous-traitance, des services, et des emplois directs et indirects� D�o� l�int�r�t avec lequel la population de Jijel suivait l��volution de ce projet industriel, qui visait � mettre fin � son isolement et � son sous-d�veloppement. L�activit� �conomique de wilaya de Jijel est en effet presque exclusivement d�di�e � l�agriculture, une agriculture vivri�re pratiqu�e dans de rares et �troites plaines, et dans une bien moindre mesure, dans les montagnes qui occupent la plus grande partie de son territoire. On pratique aussi depuis des lustres � Jijel et depuis peu � Ziama Mansouriah la p�che c�ti�re ; mais il faut bien admettre que ce n�est l� qu�une activit� faible et peu rentable : on ne conna�t pas dans cette wilaya de patrons p�cheurs ou de p�cheurs millionnaires ! Le littoral de la wilaya dispose, certes, d�int�ressantes potentialit�s touristiques et conna�t durant la p�riode estivale une assez forte activit� touristique, mais il ne s�agit l� que d�un tourisme local, limit� dans le temps, et qui, en d�finitive, est sans grand apport pour l��conomie et le commerce de la wilaya. Comme c�est le cas partout ailleurs en Alg�rie, il reste beaucoup � faire pour que se d�veloppe dans cette wilaya une industrie touristique digne de ce nom. Or, le complexe sid�rurgique tarde � voir le jour, car il faut se rendre � l��vidence : les projets et structures d�accompagnement du complexe ont pratiquement tous �t� achev�s, mais l�usine de sid�rurgie n�est malheureusement pas encore sortie de terre ! Pire que cela : son terrain d�implantation est pr�t � l�accueillir et l�attend depuis d�j� plusieurs ann�es. On y a en effet proc�d� � de co�teux terrassements et construit des digues protectrices contre les inondations ; on y a effectu� des travaux pour le drainage des eaux pluviales ; on y a creus� des forages ; on a proc�d� aux raccordements aux r�seaux d�assainissement et d�eau potable, ainsi qu�aux r�seaux d��lectricit� et de gaz ; on a reli� le site au r�seau routier et � la voie ferr�e ; une cl�ture d�environ 14 km et des locaux � usage administratif et d�habitation, ont �t� construits� De grandes infrastructures ont �t� r�alis�es et sont entr�es en activit�, comme la ligne de chemin de fer Jijel-Djamal-Ramdane, gr�ce � laquelle la ville et la wilaya de Jijel sont d�sormais reli�es au r�seau ferroviaire national, la gare de triage de forte capacit� � Bazoul (entre Jijel et Taher), et plusieurs petites gares ferroviaires dans les localit�s travers�es. Une puissante centrale thermo�lectrique a �t� construite et prise en charge par Sonelgaz. L�a�roport Ferhat-Abbas, situ� au lieu-dit El Achouat, pr�s de Taher, a �t� r�am�nag� et �quip�. Une route � grande vitesse relie d�sormais JijelConstantine. Enfin, en relation avec ce complexe qui est fortement consommateur d�eau, on a construit l�imposant barrage de B�ni Haroun (wilaya de Mila), qui subvient en outre aux besoins en eau potable de Constantine et d�autres localit�s de la r�gion. Cependant, le complexe sid�rurgique de Bellara n�a pas cess� ces derni�res vingt ann�es de faire l�objet d�une �trange et regrettable valse- h�sitation. A plusieurs reprises, il a failli changer de destination. Il a vu d�filer une bonne dizaine de d�l�gations �trang�res qui paraissaient pour la plupart d�entre elles s�y int�resser s�rieusement et une bonne demi-douzaine de repreneurs ou investisseurs potentiels. Sans entrer dans les d�tails de ces nombreux va-et-vient et des tractations qui ont eu lieu, sur lesquelles du reste je ne dispose pas d�informations pr�cises, je rappellerai que le site a failli se transformer en �zone franche� en vertu d�un d�cret du 05/04/1997, abrog� dix ans plus tard par un autre d�cret, au motif, disait-on, que l�Alg�rie allait adh�rer � l�OMC (ce qui, soit dit en passant, n�a pas encore �t� fait !). Du c�t� des investisseurs, on sait que le site a int�ress� la firme italienne Danieli qui, apr�s de longues tractations relatives � une remise ou une r�duction sur le prix du gaz qu�elle r�clamait, a renonc� au projet. Arcelor- Mittal, alors au firmament de sa splendeur, a lui aussi voulu s�y implanter mais n�a pas r�ussi, vu probablement ses d�boires au complexe d�El Hadjar. Un groupe �gyptien qui voulait construire une aci�rie et un laminoir a paru tr�s int�ress� par le site, mais suite, semble-t-il, aux incidents survenus lors des d�placements de notre �quipe nationale de football au Caire puis � Omdurman, ce projet �gyptien est tomb� � l�eau. On sait que le groupe alg�rien Cevital s�y est lui aussi int�ress�, puis y a renonc�, sans que l�on sache pourquoi. De son c�t�, la firme fran�aise Renault, � qui on aurait propos� d�y construire une usine d�automobiles, s�est montr�e tr�s r�serv�e et pr�f�rerait, laisse-t-on entendre, installer son usine � Rouiba selon les uns, � Mostaganem, selon d�autres. Enfin, on a r�cemment appris non sans plaisir que le complexe sid�rurgique sera en d�finitive r�alis� par un groupement mixte alg�ro-arabe, comprenant du c�t� alg�rien Sider et le Fonds national d�investissement avec 51% des actions, et du c�t� arabe deux firmes qataries, avec 49% des actions. L�accord aurait �t� sign� par les partenaires � la fin de l�ann�e derni�re, selon la presse. Esp�rons que les proc�dures administratives vont �tre acc�l�r�es, que les capitaux seront vite mobilis�s et mis sans d�lai � disposition des op�rateurs, que les travaux seront rapidement lanc�s, conduits et suivis avec professionnalisme et rigueur. Prions tous pour que la �chkoumoune � et le �mauvais �il� qui ont s�vi contre ce projet industriel d�envergure durant tant d�ann�es disparaissent � tout jamais. Plus s�rieusement : faisons tous en sorte que le complexe sid�rurgique de Bellara ne subisse pas le m�me sort que celui qu�a connu le projet Fatia de Tiaret. �Un serpent de mer� �a va encore, mais deux �serpents de mer� dans le seul secteur industriel, c�est trop !


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