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KIOSQUE ARABE
Avatars du suffrage universel
Publié dans Le Soir d'Algérie le 18 - 06 - 2012


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Allez comprendre quelque chose � ce FLN qui refuse d'entrer au mus�e, rejette l'id�e m�me d'�tre class� comme monument national, ou �uvre d'art, mais se comporte comme un vieillard s�nile et capricieux. Il y a quelques jours, le front du raisin sec, ou FLN tendance �zebiba�, br�lait sans �tat d'�me ce qu'il avait ador� peu de temps auparavant. Il refusait le principe du vote � bulletins secrets qui lui avait donn� la majorit� � l'APN, lui pr�f�rant le vote � main lev�e.
Le FLN, au chevet duquel s'empresse d�j�, intrigu�e et curieuse, une cohorte de g�n�ticiens, d'arch�ologues, de psychologues, voire de psychiatres, a choisi de se passer des urnes, instrument incontournable du suffrage universel. Son leader contest� qui sait qu'en chaque dissident du FLN, il y a un Belkhadem qui somnole en �grenant son chapelet, a gagn� une bataille. Il savait, gr�ce � ses quelques bonnes lectures, que le vote � main lev�e est le meilleur moyen de maintenir le statu quo, ou de cr�er une dynastie. La main lev�e, en signe d'approbation, de ralliement, ou de reddition, est l'arme fatale des despotes et des apprentis tyrans. Tous les sp�cialistes vous le diront : si le comit� central du FLN avait utilis� l'urne et l'isoloir, comme il l'avait fait si bien le 10 mai dernier, le r�sultat aurait d�pass� les esp�rances des �redresseurs�. Avec un vote � bulletins secrets, m�me si dans secrets il y a services, ou services rendus, la dynastie omeyyade aurait p�ri dans l'�uf de son g�niteur, si j'ose dire. Certes, l'usage des urnes a engendr� des pratiques, des manipulations et enrichi le dictionnaire des faussaires avec des mots comme bourrage, subornation, etc., mais il reste � ce jour le meilleur recours, ou le moins mauvais. Avec un vote anonyme, Belkhadem aurait �t� proprement d�barqu�, y compris avec les voix des mains sales de son parti. Au lieu de cela, quelques bras habilement diss�min�s et actionn�s ont remport� la d�cision. La main lev�e, c'est l'interpr�tation pervertie du principe de la �Choura� sur laquelle l'Islam politique �difie sa prison � ciel ouvert. C'est un pl�biscite, un ch�que en blanc au b�n�fice du candidat de la divine providence, c'est du moins ainsi qu'ils se d�signent pour solliciter les suffrages populaires. Argument massue utilis� par une �lectrice �gyptienne qui veut voter pour Morsi, le candidat du mouvement des Fr�res musulmans, c'est le �Bitaa Rabbina�, pratiquement l'�lu de Dieu sollicitant la confiance des hommes. Encore un de ces avatars du suffrage universel qui profite � ses d�tracteurs ! Dans un remarquable recueil de textes intitul� �Que se passe-t-il en �gypte ?�(1), l'ancien magistrat passe au crible les m�thodes et pratiques, anciennes et pr�sentes, du mouvement islamiste. Il revient notamment sur l'amalgame que les �fr�res� entretiennent entre �Charia� et �Fiqh�, entre prescriptions du Coran et corpus de th�ologiens. Il d�nonce notamment l'hypocrisie des responsables du mouvement, notamment leurs m�thodes d'infiltration des autres partis et mouvements politiques, au nom du principe de dissimulation. Ainsi, le mouvement autorisait ses adh�rents � militer au sein de partis non islamistes tout en �tant membres de l'organisation secr�te. Sa�d Achemaoui rapporte le r�cit de Khaled Mohieddine(2) selon lequel Nasser et lui �taient membres de l'organisation clandestine des Fr�res musulmans. Ils avaient tous deux pr�t� le serment de fid�lit� devant un responsable du mouvement au visage dissimul�. Apr�s la r�volution de juillet 1952, le conseil ex�cutif du mouvement avait commenc� � se conduire avec les officiers libres comme s'ils �taient aux ordres. De fait, le commandeur de l'�poque, Hassan Al-Hodhe�bi, avait donn� instruction aux nouveaux dirigeants d'interdire tous les autres partis � l'exception des Fr�res musulmans, ce qu'ils firent. Ce n'est que par la suite, et apr�s l'apparition de dissensions entre les officiers libres et le mouvement, que ce dernier fut interdit � son tour et ses membres arr�t�s par milliers. En 1947, raconte encore Sa�d Achemaoui, alors que le mouvement �tait entr� en conflit avec toutes les autres forces politiques, son fondateur, Hassan Al-Bana, avait pris contact avec le conseiller politique de l'ambassade am�ricaine au Caire. Il lui avait propos� la cr�ation d'une division de lutte contre le communisme dont les recrues seraient des militants du mouvement, et qui serait financ�e par les �tats-Unis. Washington avait refus� � l'�poque estimant que le moment n'�tait pas encore venu de frayer avec ce genre d'organisation. Ainsi, note l'auteur de �L'islam politique�, Hassan Al-Bana s'�tait d�j� fourvoy� dans le pi�ge du financement �tranger(3). Ce qui n'a pas emp�ch� les Am�ricains de faire le pas n�cessaire, cinquante ans apr�s, en se rapprochant des Fr�res musulmans, un rapprochement dont le sociologue Saadedine Ibrahim revendique aujourd'hui la paternit�. Alors que l'apprenti sorcier et directeur du Centre Ibn-Khaldoun du Caire joue les ind�cis et h�site entre Chafik et Morsi, notre confr�re Sammy Buha�ri le dit sans d�tour : �L'Am�rique s'en f... de voir les Fr�res musulmans arriver au pouvoir, mettre toutes les femmes arabes sous niqab, les emp�cher de travailler, d'�tudier.� �voquant la relation suivie et chaleureuse que le commandeur du mouvement entretient avec l'ambassadrice des �tats-Unis, Ann Paterson, le chroniqueur souligne : �Naturellement, ni son visage ni ses cheveux, ni sa voix ne sont des parties honteuses son �minence le commandeur. Tout ce qu'il risque, c'est de devoir refaire ses ablutions apr�s avoir �t� contraint de serrer la main de l'ambassadrice pour des raisons purement politiques. Mais le soutien des �tats-Unis est plus important que des ablutions g�ch�es, que la voix d'Ann Paterson, m�me si elle est semblable au chant du canari. Pour notre confr�re, il n'y a qu'un seul sujet qui f�che entre les deux partenaires : une �ventuelle entr�e en guerre des Fr�res contre Isra�l.� Hypoth�se absurde, bien s�r, sur laquelle Sammy Buha�ri ne veut m�me pas s'arr�ter. En revanche, il ne manque pas de lancer sa fl�che du Parthe : �Aux �tats-Unis, apr�s le salut au drapeau, on proclame que l'Am�rique offre la libert� et la justice � tout le monde. Le commandeur des Fr�res a-t-il �t� influenc� par ce slogan lorsqu'il a choisi pour son parti politique le nom de Libert� et justice �?
A. H.
(1) A lire sur le site du magazine Shaffaf : http://www.metransparent.com/
(2) Khaled Mohieddine est l'un des plus proches compagnons de Nasser. Il a fond� le Parti du rassemblement unioniste progressiste qui se r�f�re id�ologiquement � la r�volution de juillet 1952.
(3) Accusation r�guli�rement brandie contre les associations et groupes se r�clamant de la R�volution du 25 janvier dans le but de les discr�diter et de les faire taire.


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