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Le second tour de l'élection présidentielle débute aujourd'hui
Un “frère” ou un “fouloul” à la tête de l'égypte post-Moubarak
Publié dans Liberté le 16 - 06 - 2012

C'est la désillusion chez les instigateurs de la révolution du Nil. Les électeurs égyptiens auront à choisir les 16 et 17 juin entre “le choléra et la peste”, pour engager l'Egypte post-Moubarak. Le président sera, soit un “fouloul”, un homme de l'ancien régime, sinon un “frère”.
Candidat par défaut, la roue de secours des Frères musulmans, investi à la dernière minute par la confrérie après l'invalidation de la candidature de son numéro 2, Khairat Al-Shater, Mohamed Morsi va-t-il finalement ouvrir la voie à un pouvoir hégémonique des islamistes en Egypte en arrivant en tête de l'élection présidentielle ? Après avoir raflé 47% des sièges au Parlement en janvier dernier, le triomphe des Frères musulmans sera alors complet. Ils concentreront tous les pouvoirs alors qu'ils n'avaient rejoint l'intifada de la place Tahrir que tardivement, bien après que l'ex-Raïs eut jeté le tablier. Et lorsqu'ils ont investi la rue, ils s'étaient gardés de couper les ponts avec l'armée qui avait remplacé Moubarak. Le divorce n'interviendra que lorsqu'ils rafleront la mise aux législatives. Paradoxalement, des révolutionnaires pourraient pencher en faveur de Mohamed Morsi pour faire barrage au challenger Ahmed Chafik, issu de l'appareil militaire, ancien général, et dernier Premier ministre de Moubarak. Pour les irréductibles de la place Tahrir, “tout sauf la casquette”. Le jeu électoral de demain est ouvert et incertain et la confrérie des “Frères” ne compte pas laisser échapper son heure après presque un siècle de clandestinité et d'opposition. Interdite depuis 1954 mais tolérée dans les faits, la confrérie s'est imposée dans le paysage politique égyptien à la faveur de la révolution. Que réserveront-ils au pays si leurs espérances aboutissent ? L'Egypte devenant, d'une façon ou d'une autre, une république islamique, ne laissera pas indifférent le reste du monde arabe.
Créés en 1928 au Caire par Hassan Al-Banna, la confrérie des “Frères” a essaimé dans tous les autres pays arabes en luttant aux courants modernistes et laïcs sous prétexte que ce sont des idéologies importées de l'Occident. Dans cette croisade antidémocratique, les “Frères” n'avaient fait que prêter main-forte au régime de Moubarak pour qui les démocrates sont plus dangereux que les islamistes ! C'est pour cela que la question de leur marge de manœuvre face à un appareil d'Etat verrouillé par l'armée et les forces de police, n'a pas lieu d'être. Et puis, les “Frères” sauront-ils refréner les ardeurs musclés de leurs frères salafistes qui les tirent vers leur droite ? Les “Frères” sont effectivement considérés par la société égyptienne, profondément imprégnée de religiosité, en rupture totale avec un ancien régime autoritaire et corrompu, mais leur mouvement est plutôt adossé sur un vaste réseau d'entraide sociale. A l'ombre du régime de Moubarak, ils ont été très entreprenants dans les mosquées, les universités et au sein des syndicats, jusque dans les couloirs du pouvoir. Les militaires, même s'ils ont lâché du lest, sont toujours en embuscade. Les 19 généraux du Conseil suprême des forces armées, la transition, sont censés rentrer dans leurs casernes le 1er juillet après avoir rendu les clés du pays au nouveau président, mais ils ne se laisseront pas dépouillé par les “Frères”.
Pour eux, le jeu reste ouvert : leur dauphin a toutes les chances de coiffer au poteau Mohamed Morsi. Ahmed Chafik est considéré comme un “fouloul” par le camp des révolutionnaires. La Haute Cour constitutionnelle égyptienne a maintenu sa candidature à la présidentielle en décidant jeudi d'invalider la loi interdisant aux anciens piliers du régime de Moubarak de se présenter aux élections. Ancien militaire, Ahmed Chafik a servi sous les ordres de l'ex-raïs qui vient d'écoper d'une peine à perpète. Il a occupé le poste de chef d'état-major de l'armée de l'air et son nom avait même circulé comme successeur de Moubarak lorsque celui-ci s'était résolu à abandonner son rêve de confier son pouvoir à son fils Gamal. Lors des émeutes du début de l'année 2011, il fut nommé Premier ministre par Moubarak, poste qu'il occupa du 31 janvier au 3 mars 2011, pendant que la répression faisait rage dans les rues égyptiennes. Les révolutionnaires lui reprochent tout particulièrement d'être derrière la “bataille des chameaux” qui a eu lieu sur la place Tahrir, le 2 février 2011. 52 plaintes ont même été déposées contre lui pour son rôle dans la répression des manifestants, sans qu'aucune n'aboutisse. Avec ça, Chafik a réussi l'exploit de se classer second avec 23,6% du suffrage, soit 260 000 voix de moins que Morsi ! Comme son adversaire islamiste, il a mené sa seconde campagne sur la promesse à tous les Egyptiens qu'il inaugurera une ère nouvelle, qu'il n'y aura pas de retour en arrière. Et de jurer : “La révolution que vous avez provoquée, vous a été confisquée, je m'engage à vous en rendre les fruits” ! Une chose est certaine, Chafik peut compter sur les voix de tous ceux que nourris le système et des voix coptes, 10 à 15% de la population, inquiets de la montée de l'islamisme politique. Les militaires comptent également sur les bulletins, nombreux, des Egyptiens lassés par l'insécurité. À voir les tribulations des Américains, les “Frères” devront réussir la totale en s'emparant du siège présidentiel. Mohamed Morsi, n'est pas un inconnu pour Washington, c'est un ancien ingénieur de la Nasa. Après avoir été mis en échec par le Conseil suprême des forces armées égyptienne qui ont intenté en justice certains organismes américains d'exportation de la démocratie qui ont œuvré dans la révolution du Nil, les Américains ont changé leur fusil d'épaule. Le département d'Etat a joué la carte des “Frères”. Le Caire n'a-t-il pas connu durant les derniers mois un ballet diplomatique américain très révélateur.
D. B


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