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LA CASBAH D�ALGER
Cinquante ans d�ind�pendance et puis apr�s ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 14 - 07 - 2012

Quand L�o Ferr� chantait �Paname � en parlant de Paris, il disait �ils foulent tes pav�s, vivent chez toi sans savoir qui tu es�. Ainsi en est-il de La Casbah d�Alger, noyau urbain de la capitale. La Citadelle ou M�dina �tait un comptoir ph�nicien au IVe si�cle avant J.-C. Elle est pass�e ensuite entre les mains des ma�tres d�Alger carthaginois, romains puis chefs de tribus berb�res et arabes. Forteresse ottomane d�s 1529, et ce, pendant trois si�cles.
Occup�e par la colonisation fran�aise d�s 1830, elle subira l�agression et la d�naturation au profit des occupants. De cinquante hectares, il n�en restait plus que dix-huit. Elle fut totalement reconstruite apr�s le tremblement de terre de 1716. Elle n�a cess� d��tre agress�e depuis l�ind�pendance et vou�e � un d�labrement honteux. A l��rosion naturelle s�ajoute l��rosion morale aliment�e par l�indiff�rence, la parlotte, les commissions sans lendemain� Des gorges chaudes l�ont chant�e, des c�urs froids l�ont jug�e, des affairistes y ont mis les mains pour puiser dans ses richesses � l�instar des De Selli�re. Et bien avant eux les conqu�rants ottomans r�pondant aux ordres de la Sublime Porte. Ceux qui y sont n�s et v�cu sont des artisans, des po�tes, des peintres, des r�volutionnaires, des hommes de religion�. Elle n�a pu �chapper � la pr�dation nourrie par l�exode rural massif qui a d�truit son urbanit�, voire m�me sa citadinit�. La situation s�curitaire de la d�cennie noire ou rouge, selon nos go�ts pour les couleurs de la violence, a drain� des compatriotes venus s�y r�fugier s�ajoutant � l�exode rural incessant depuis les ann�es quatre-vingt. Mais certains n�ont pas respect� son histoire et sa charge sentimentale et ont contribu� � son viol avec le malin plaisir d��tre relog�s ailleurs. On y a introduit une conception contre nature de l�habitat avec de nouveaux mat�riaux : plomberie, pl�trage, destruction de colonnes majestueuses � Je ne suis pas natif de La Casbah mais j�y ai consomm� quelques tranches de mon enfance et adolescence en foulant ses marches et emprunt� ses ruelles �troites. Je me suis baign� dans les atmosph�res des caf�s maures o� le cha�bi germait. J�ai connu le fromage de brebis vendu sur des �tals de fortune. J�y ai embrass� la fra�cheur de ses terrasses et la vue imprenable sur les yeux bleus de la mer. J�y ai bu l�eau des ses fontaines � pleines mains et fr�quent� ses hammams. Me restent en m�moire les youyous stridents qui ponctuaient la f�te ou les faits d�armes de nos hommes h�ro�ques. Les cliquetis des dinandiers r�sonnent encore dans ma t�te. C�est pourquoi son �tat actuel soul�ve en moi des sentiments de d�pit et que dire alors de ceux qui y sont n�s et v�cu toute leur vie ? Quand on la compare � ses s�urs des pays voisins, caress�es elles par des mains expertes et passionn�es, on finit par la regarder, les yeux humides, comme une reine d�chue et abandonn�e. Pendant la bataille d�Alger de 1957, on d�nombre plus de 10 000 disparus. La Casbah a �t� le bourbier de l�arm�e fran�aise. Des h�ros y ont laiss� leurs corps mais leurs �mes y sont toujours. Une poign�e d�hommes avait �branl� la toute-puissance militaire conqu�rante. Est-il utile de remettre en m�moire Hassiba Ben Bouali, Ali la Pointe, Ben M�hidi, Petit Omar et Yacef Sa�di et combien de t�m�raires inconnus ? Bien s�r qu�il ne faudrait pas passer sous silence la p�riode o� le terrorisme fauchait des innocents, ajoutant au drame de la destruction. Mais aujourd�hui, cinquante ans apr�s l�ind�pendance, faut-il parler de La Casbah d�Alger dans une litanie m�lancolique ? Il est trop tard pour La Casbah, elle vient de mourir, a dit M. Mebtouche Ali, pr�sident d�honneur de la Fondation Casbah. Quand on sait que les portes centenaires ont �t� vol�es, des fa�ences irrempla�ables arrach�es, des colonnes de marbre d�tourn�es, le thuya bois indestructible arrach�, on comprend pourquoi les maisons ne se soutiennent plus et croulent comme des ch�teaux de cartes. Il ne reste plus rien de la centaine de fontaines, des lieux symboliques sont couverts d�un tas d�ordures et offrent l�image de d�potoirs. Des m�moires architecturales enti�res sont ensevelies. M�me des lieux saints n�ont pas �t� �pargn�s. A travers le monde, les sites historiques sont pr�serv�s et prot�g�s quelquefois de la folie destructrice des hommes. Ils sont la source vivante de l�Histoire et de l�Identit� d�un pays. La curiosit� touristique est source de dividendes. Aujourd�hui, cinquante ans apr�s l�ind�pendance, le bilan des efforts de restauration reste maigre. Tandis que le temps fait son �uvre. Le travail sera de plus en plus ardu. A qui la faute ? Au minist�re de la Culture qui doit faire naturellement autorit�, aux natifs de La Casbah qui se sont d�mobilis�s, � d�autres encore. Mais il faut faire appel � l�avenir et � l�amour du pays pour un sursaut salutaire. Les finances n�y feront rien sans la volont�. Il est donc imp�ratif de faire un diagnostic exhaustif, de dresser un �tat des lieux. Cela doit mobiliser des comp�tences en architecture, en urbanisme, en histoire, des natifs de La Casbah� Le relogement de certains occupants doit �tre r�fl�chi et contr�l� pour laisser place � un v�ritable site architectural. Alors nous pourrions imaginer des �uvres sur support m�dias fid�les � la r�alit�. Il ne faut plus se gargariser de remodelage ponctu� par l�humeur ou les sursauts de bonne volont� �ph�m�res. On parle de restauration qui pourrait �tre imagin�e selon un calendrier concernant �lot par �lot. Le mot patrimoine doit retrouver son v�ritable sens pour qu�enfin les pulsations du c�ur de la capitale reprennent.

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